Ruffin, aussi clair, éloquent, sympathique et honnête qu’on peut l’être (on s’en réjouit et on le salue) quand partout on s’interdit de franchir la porte du sanctuaire, de briser le tabou ultime, de dire la vérité… L’escamotage, le Rubicon non franchi, le blocage mental et verbal sur ce mot qui tue en est la plus éclatante expression.
Le Rubicon qui pourrait nous séparer de Ruffin se trouve ici franchi en plusieurs points et non des moindres !
On se dit, à l’écouter, qu’il ne faudrait pas grand chose à un pouvoir non-partisan pour réunir la grande plupart des Français… Et cette perspective conduit à un certain degré d’espérance non-déraisonnable.
Je suis un peu surpris que l’on manifeste cette complaisance à l’égard d’un député d’un parti qui tente de sa faire passer pour de gauche alors que son président flirte avec les thèses racialistes et indigénistes. Lors des fêtes de ce parti, on exhibe des portraits de Lénine, le fondateur du totalitarisme, Mélenchon clame son admiration pour les dictateurs cubains et vénézuéliens, va soutenir une manifestation de l’organisation islamiste CCIF, depuis interdite par le ministère de l’intérieur, une député de LFI dit son amitié pour la présidente des Indigènes de la république, elle-même admiratrice du terroriste Mehra. Rouges à l’extérieur, verts à l’intérieur, c’est la vraie couleur de LFI. Ruffin dénonce avec raison la libre circulation des marchandises et des capitaux, mais il est parfaitement aligné sur la mondialisation libérale en défendant la libre circulation de l’immigration et des migrants, elle-même hautement louée pat l’Open Society Foundation de Soros. LFI est comme les oligarques de la mondialisation libérale ennemi de la nation, des frontières et des vieux peuples historiques, que Mélenchon veut métisser et créoliser. Un candidat LFI aux législatives de 2017 traitait les français de souche de moisissures. Non décidément, je ne comprends pas cette complaisance à l’égard d’un parti décidément bien dangereux, qui tente de se faire passer pour un parti simplement un peu plus à gauche que les socialistes alors qu’il est un partisan de ce que Camus appelle le grand remplacement, qu’il reprend à son compte le thème lancé par les islamistes de la lutte contre l’islamophobie.
Cher Jean de Maistre, Ce ne sont ni LFI ni son programme de créolisation qui sont illustrés ici, mais la faille (au sens géologique) sur laquelle ce parti est construit. Peut-on défendre les classes populaires avec cette sincérité évidente sans évoquer la question migratoire ? C’est ce silence de Ruffin qu’on remarque, son inconséquence, sa trop criante soumission au tabou, son aveuglement volontaire, intenable, indéfendable. Ce type-là est sur le point de « craquer », qu’il s’en rende compte ou non. La fiction mélenchoniste ne survivra pas à l’évidence. On se dit que Ruffin et d’autres feront bientôt ce qu’à fait, par exemple, un Pierre Cassen, réconciliant la défense du peuple et celle de son pays.
Si Ruffin quittait LFI ce serait en effet une bonne nouvelle, mais j’ai beaucoup de doutes, on ne l’a jamais entendu critiquer l’islamolâtrie de son parti, lequel est furieusement immigrationniste, et il n’a pas soutenu le mouvement des gilets jaunes sinon du bout des lèvres. LFI s’est trouvé un prolétariat de substitution, les musulmans, censés être les nouveaux damnés de la terre. On ne peut pas à la fois défendre le peuple français et être membre de LFI, et franchement, même si je me trompe peut-être, je ne vois pas Ruffin quitter LFI. S’il le fait, je ferai mon mea culpa.
je voulais juste ajouter que le thème de la lutte contre l’islamophobie, entonné par LFI a un seul but, racoler l’électorat islamique et cela fonctionne, il n’y a qu’à voir les scores obtenus par Mélenchon dans ce qu’on appelle pudiquement les quartiers. Il fallait entendre les vociférations des députés LFI contre la loi bien timide par ailleurs contre le séparatisme. Le peuple français, la France périphérique, c’est chez les gilets jaunes qu’ils sont, c’est là où l’on voit des drapeaux nationaux, pas chez LFI.
Je partage votre écrit. Vert à l’extérieur mais rouge à l’intérieur c’est ce que JMLP avait démontré lors d’une émission télévisée en apportant une pastèque sur le plateau pour imager ce que représentait les verts. Aujourd’hui ils sont bien pire que LFI (Jadot et Rousseau). J’ajouterai à votre avis que Melanchon est pour l’injection obligatoire ce qui me semble être contre ses libertés de choix donc pour une tyrannie totalitaire. De plus appeller à voter pour Macron au second tour et maintenant en vue des législatives à voter contre lui!!!! Ou est la cohérence. Alors est ce que Ruffin est réellement sincère?
N’empêche que c’est bien intéressant, ces mouvements de la tectonique des plaques politiques…
Ruffin, un ou deux, ou trois pas de plus et…
Je ne comprends pas qu’on fasse l’éloge d’un membre du FI, parti de Mélenchon, franc-maçon haut degré et anti-chrétien.
Le jour où François Ruffin démissionnera de la FI et clamera son appartenance à la religion catholique, je l’écouterai. N’oublions pas que la FI a un membre : Alexis Corbière qui voulait détruire le Sacré Coeur. Tous les membres de la FI sont anti-France et anti-chrétiens.
Maurras nous a donné l’exemple et le conseil de voir en tout Français ayant au moins les apparences de la bonne foi – et ce jusqu’à preuve du contraire – un compatriote à convertir à ce que nous croyons être le droit et juste combat pour la France. Si nous n’avions pas cet espoir et cette ambition, nous aurions toute chance, nous satisfaisant de rester à quelques uns , campés sur nos convictions, de ne jamais faire avancer et encore moins triompher nos idées. Toute pensée politique digne de ce nom, tout politique responsable, vise à convaincre ses concitoyens sans exclusive ni sectarisme. Un tel effort n’implique – tout au contraire – aucune concession envers ce que nous croyons être leurs fautes ou leurs erreurs. Qu’on se rassure : en tant que parti politique, en tant qu’idéologie, nous n’avons aucune forme de connivence avec LFI. Quant aux personnes avec qui un dialogue semble possible, nous croyons utile de tenter d’abord de les discerner, puis de débattre.
Qui aurait connu Pierre Debray, lorsqu’il était un compagnon de route du Parti communiste (le vrai ! celui de Thorez et Duclos !) pouvait-il soupçonner qu’il deviendrait un jour un de nos plus précieux maîtres à penser ?
On connaît bien les «passages» d’une «extrême» politique à l’autre. L’entre-deux-guerres a crépité de tous ces feux, d’ailleurs et au fond, plutôt ternes en fin de compte… Je ne vais pas dresser la liste fastidieuse des anciens d’AF ou de la droite «non conformiste» passés au PC ; ils sont finalement un peu plus nombreux dans ce sens que dans l’autre. Ni, surtout, la liste des «anciens d’Uriage» – pour l’essentiel d’entre eux, ils ont rallié la gauche et, par-dessus le marché, celle devenue la mieux maqueronisée.
Ne pas confondre les «passerelles» avec les «prises de conscience» ; cela n’a rien à voir. Force est d’admettre que la «discrimination» est difficile à opérer. Dans tout cela, il y a une question d’«éducation», une autre, de morale, encore et principalement, une question d’HONNEUR. En l’occurrence, le problème que pose la personnalité de monsieur Ruffin porte sur son honorabilité, et nous ne sommes pas tout à fait qualifiés pour juger, sauf à le bien connaître personnellement – et encore, quelquefois, on croit connaître, or, tout bien pesé…
Cependant, une chose est certaine dans l’affaire LFI : le Mélanchon est un extrêmement vilain bonhomme… J’ai eu le malheur de voir une «vidéo», dans laquelle il est abordé par un homme qui le questionne sur je ne sais plus quel sujet ; le monsieur insiste un peu, car Mélanchon le toise avec mépris. Il insiste davantage, sur quoi, le Mélanchon s’adresse à son garde du corps dans ces termes exacts : «Pète-lui la gueule !» Et ce, sur un ton qui fleure bon celui de l’officier de la SS caricaturé dans une série télé subventionnée. Il s’ensuit que, à mon sens, tout adepte de l’LFI mélancho-corbièriste ne peut paraitre que sensiblement inquiétant… L’Adrien Quatennens est intéressant parce que intelligent, plein d’à-propos et réactif… Mais qu’a-t-il d’honorable dans sa cervelle bien organisée ? Je me le demande depuis longtemps… Pour monsieur Ruffin, il y a une part de vulgarité vraisemblablement difficile à corriger ; quelque chose du tricoteur de la révolution, là-dessous.
Pour finir, on reste rêveur lorsque l’on se rappelle Jean d’Ormesson qui vibrait d’aise à évoquer son amitié pour Mélanchon, en accord avec sa tendance fulgurante à vanter le génie d’Aragon, alors qu’il n’y a réellement pas lieu de s’extasier autant qu’on le fait (Zemmour y compris) sur les quelques beaux poèmes sortis de sous sa plume. Aragon était le semblable-inégal de Drieu la Rochelle, c’est-à-dire qu’il a accompli sa conversion au communisme, tandis que Drieu a opté pour la solution de se supprimer tout à fait, sans doute plus honorable…
On a bien trop tendance à beaucoup accorder à nos adversaires et à ne pas pardonner grand-chose à nos compagnons. Veiller à honorer l’adversaire est grand, mais seulement en cas d’affrontement direct et, quand je dis «affrontement», cela implique également les relations individuelles de sympathie. Dans ces cas là : honorer l’adversaire, à tout prix. Mais, idéologiquement, ne jamais se laisser entraînes derrière les ambiguïtés.
Il y a là beaucoup de choses intéressantes, peut-être trop, et beaucoup de mélanges entre des plans différents que, justement, il faudrait veiller à ne pas confondre et ne pas faire interagir : le plan moral voire éthique, littéraire pur, personnel et le plan politique, le plan du Bien Commun.
Sous l’Ancien Régime, des princes du Sang ont trahi leur souverain : le roi les a parfois « pardonnés » non pas certes au sens privé, au sens du fors intérieur qui n’a rien à faire ici, mais parce que cela, malgré les fautes des intéressés, pouvait être utile à la Patrie. Ou plutôt au roi, donc à la Patrie.
C’est dans ce sens particulier que l’idée de pardon doit être prise et comprise. (On pourrait dire « sub specie civitatis » et non autrement). « Pardon » n’est d’ailleurs pas forcément le mot adéquat pas plus qu' »honorer » l’adversaire. Pour cela, on a le temps. Le temps d’évaluer les services rendus à la Patrie par celui ou ceux qui se seront décidés à la défendre…
Pour le reste, par avance de longue date bien d’accord avec vous : « idéologiquement, ne jamais se laisser entraînes derrière les ambiguïtés. » C’est d’ailleurs ce pourquoi je suis ce site et ses dirigeants depuis assez longtemps !
S’il peut , avec ses « camarades » contribuer à mettre des bâtons dans les roues de la Macronie , ce sera parfait : 5 ans de plus avec les gueules pourries LREM – il n’y a pas seulement de « l’ immaturité » chez E.Macron mais bel et bien un esprit faussé » – peuvent nécessiter de faire flèche de tout bois afin de faire obstacle à l’entreprise destructrice .
François Ruffin est certes fort sympathique mais totalement hémiplégique. Il voit bien que la France n’est plus sujet de l’histoire, mais devenu objet des puissances financières et Médiaitiques. Il ne veut pas voir la profonde complicité de fait de Mélenchon et de Macron, tous deux nihilistes, l’un en proie à un délire naricisssite de tribun, détestant en fait la France, en flattant les passions identitaires et communautaristes, , l’autre de lui-même De facto complcies, ils risquent bien de faire un deal ( accord) sur notre dos.rRuffin refuse de voir combien notre président n’est pas légitime, si nous preêtons attentikon au visage de notre pays, qu’il trahit allegrement. Le jour où F. Ruffin comprendra que la France est une personne, non un hypothsèe de travail, de symapthique , il deviendra lucide et avec lui nous réclamerons l’intercession du Prince de l’attention. Aidons le à faire ce chemin. .
Tout à fait d’accord avec Richard : «S’il peut […] contribuer à mettre des bâtons dans les roues»… Ce sera effectivement parfait. Voilà à peu près exactement ce je j’ai écrit dans ces colonnes, il y a peu de jours. Cependant, observant et réfléchissant, force m’a été de devoir admettre la quasi identité profonde LFI-LREM – hors quelques «points de détail», évidemment. Je me répète donc qu’il ne faut pas confondre les individus avec la masse à laquelle ils choisissent d’appartenir : les masses agissent «en foule», en dépit de tels ou tels individus qui la composent au moment de l’action ; pris dans la foule, l’individu se soumet à la grégarité qui s’impose à lui ; etc. Seules quelques exceptions peuvent y échapper, par exemple, le marquis de Sade à la Section des Piques, tout à l’honneur aristocratique auquel sa race l’obligeait… Mais cela n’empêche pas le marquis de Sade de mettre en scène l’orgie de «La Bille à Sophie dans le foutoir», les ignobles «120 journées de Sodome» (transcendantalement plus ignobles encore dans le «Salo» de Pier Paolo Pasolini) et d’y intégrer son «Français encore un effort pour être républicain». Sade en est finalement devenu fou (lire son extraordinaire correspondance, notamment, celles recueillies jadis en collection “Idées” sous le titre «Lettres de Charenton»)… Croire que Sade a finalement «mis des bâtons dans les roues» revient à se leurrer : il a préparé le chemin aux Georges Bataille, tout d’infection abjecte – quoique doué d’une brillante intelligence, il n’en était pas moins un satano-athée, au sens strict du terme, puisqu’il organisait des cérémonies athées, dans lesquelles des rites de magie sexuelle étaient pratiqués !!! On pourra m’objecter de «mélanger» ce qui se situerait sur des plans différents… Non. Toute chose est l’effet d’une autre, c’est ainsi qu’elles appartiennent au même plan, sont liées entre elles, indéfectiblement ; il faut ainsi ne jamais les dissocier dans le raisonnement, sous peine de diluer le sens de ce qui les fonde ensemble.
«Le jour ou F. Ruffin comprendra», pour reprendre la formule d’Henri, il y aura lieu de mesurer son niveau de compréhension et, à ’aune de cela, il nous reviendra de l’«aider à faire le chemin». Cependant, lorsqu’il aura l’intention de peut-être franchir le pas, c’est alors qu’il commencera à ne plus pouvoir en rien mettre quelque bâton dans les roues de quoi que ce soit – c’est donc une tout autre question qu’il y aura lieu de traiter, et elle n’est pas d’actualité…
Il reste que la question que pose ces «gens de gauche» reste pendante… On m’excusera de revenir à de la «culture», mais cela tient à ce que je m’interroge sur des personnalités «hors normes», telle celle du grand compositeur grec Mikis Theodorakis (Dieu ait sa belle âme !), communiste jusqu’au bout des ongles et jusqu’au bout de sa très longue vie, au point d’avoir toujours refusé de condamner en quoi que ce soit le communisme passé. En voilà un qui présente un problème extrêmement complexe : comment est-il possible que, communiste déclaré, il eût tenu des discours qui ne l’étaient en rien ? Il faut lire ses textes : Theodorakis se déclarait communiste et, cependant, aucun de ces discours écrits (théoriques et politiques) ne reflètent une once de marxisme – autre que la dialectique, quelquefois … Il est vrai que, dans les années 70-80, il était très proche de Roger Garaudy (converti à l’Islam, soit dit en passant), dont on sait qu’il n’a pas exactement fini en odeur de sainteté place du colonel Fabien… Tout cela pour dire que, si je suis certain de la saine et très belle grandeur d’un Théodorakis, je le suis finalement bien moins d’un Ruffin… Or, cela tient à ce que révèle «l’œuvre» de chacun…