C’est RFI qui rapporte les faits. Ils nous ont paru assez emblématiques d’une situation qui tend à se généraliser pour que nous reprenions dans JSF l’article qui les relate.
À Marseille, ce week-end du 1er mai, des violences dans la cité Kallisté ont obligé une trentaine d’habitants effrayés à quitter le quartier temporairement. Des affrontements entre plusieurs groupes nigérians ont dégénéré dans ce quartier.
Avec notre correspondant à Marseille, Yoram Melloul
Il y a eu au moins deux blessés dans ces affrontements, comprenant des coups de feu, et l’incendie d’un appartement qui a obligé quatre personnes à sauter par la fenêtre de leurs habitations situées juste au-dessus. Tout cela s’est passé en bas du bâtiment G de la cité, dont 42 des 129 appartements sont squattés. Les habitants, eux, n’en peuvent plus de voir leur cadre de vie se détériorer.
Appartements incendiés et voitures défoncées à coup de machette et de barre de fer par des gangs nigérians, au pied du bâtiment G, Wendy, une habitante de la cité Kallisté, ne reconnaît plus son quartier : « De base, c’est un quartier qui vit, c’est un bon quartier. On est dans notre pauvreté, mais on est très solidaires entre nous. Mais là, en fait, on vit une souffrance extrême. »
Des squatteurs qui tentent d’occuper des appartements habités
Dans la cité Kallisté, la situation se dégrade en 2019 avec la destruction de deux barres de la cité massivement occupées par des squatteurs. Ils se déplacent et cherchent alors à entrer dans d’autres appartements comme celui de Wendy.
« J’ai été aussi squattée, il y a deux ans de ça, par des Nigérians. Ils ont fermé la porte. J’ai cassé la porte. Je suis entrée. J’ai ouvert mes fenêtres. J’ai jeté toutes leurs affaires par la fenêtre, puisqu’en 48 heures, ils ont eu le temps de tout installer. Je me suis disputée avec eux. Ils disaient « ma maison », ils prétendaient que la loi disait que c’était à eux. »
À côté d’elle, Antonio qui habite le bâtiment G depuis 1974 et ne supporte plus la situation : « Pour vous dire la vérité, je sors armé. S’il y en a un qui se permet de rentrer alors que je suis dedans, il va sortir les pieds en avant. Où est la justice ? ». Antonio va déménager dans l’immeuble d’en face. Le bâtiment G doit être détruit dans le cadre d’un plan de réaménagement du quartier.
La volonté que l’État réagisse face à ces violences
La sénatrice et adjointe au maire de Marseille, Samia Ghali, demande une réaction de l’État face à ces violences : « Malheureusement, ce n’est pas la première fois que cela se produit. On est face à une situation de gangs qui viennent squatter et s’organiser pour mettre les gens sous pression, essayer de leur prendre leur appartement, leurs biens. On se retrouve avec des habitants qui vivent avec la terreur, la peur au ventre, parce que vous êtes face à des gens qui sont violents, qui sont armés et qui n’ont peur de rien. »
Une situation qui dure depuis longtemps, selon la sénatrice, et qui avait déjà eu lieu l’année dernière à la même époque : « Là, il fait chaud, il fait jour plus tôt, donc il y a du monde tout le temps. Quand il fait froid, l’hiver, quand on rentre chez soi, on voit moins ce qu’il se passe, mais là, on commence à voir les choses. Il y a de la prostitution, il y a du trafic, il y a de tout. »
« C’est à l’État de faire ce qu’il faut pour que ces gens-là ne soient pas là où ils sont », rappelle Samia Ghali. Le préfet, lui, a annoncé que la police devrait bientôt mettre en œuvre des opérations pour expulser les squatteurs. ■
Merci à Rémi Hugues de sa transmission.
Marseille, poubelle de l’Afrique, comme des villes de plus en plus nombreuses de notre pauvre pays, qui en quarante ans est devenu méconnaissable.