Nous ne sommes pas là sur le terrain philosophique. Pierre Boutang revient sur une période où il n’est encore qu’un jeune-homme de 24 à 28 ans mêlé et confronté aux terribles bouleversements de la guerre mondiale et de la France occupée. Comment les a-t-il vécus, qu’en a-t-il pensé, qu’a-t-il fait ? C’est ce qu’il raconte à sa façon.
Sa réaction à l’armistice de juin 40 à la tête de sa section ; la longue lettre qu’il a écrite ensuite à Gabriel Marcel pour lui donner son analyse de la situation de la France vaincue, avant de gagner l’Afrique du Nord ; la part qu’il aurait prise et n’a pas prise au débarquement américain de novembre 42 en Algérie ; son arrivée à Alger, venant de Rabat, la veille de l’assassinat de Darlan ; le souvenir qui lui revient alors d’avoir cassé la gueule dans un café, juste avant la déclaration de guerre, à Emmanuel d’Astier, futur compagnon de route des communistes et fondateur de Libération, qui se réjouissait et se vantait de devoir bombarder bientôt Rome et Florence…
Boutang raconte tout cela, un peu en désordre et comme si c’était hier. En désordre, comme l’époque complexe que l’on eut à vivre à ce moment-là. Et où l’on ne devrait juger, décrire même, ce qui fut fait et vécu alors qu’avec la plus extrême prudence.
Cet entretien avec Pierre Boutang fait partie d’une série à nos yeux extrêmement précieuse dont nous avons déjà publié certains épisodes*. Nous y reviendrons.
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