Parmi nos Grands Textes, voici ceux qui sont de lui :
Qui sera le Prince ? l’Or, c’est-à-dire les puissances d’Argent ; ou le Sang, c’est-à-dire l’ensemble des forces de Tradition ? Grand Texte ∗∗∗
Février 1941 : Appel de Pierre Boutang, 24 ans, à la jeunesse de la France envahie et vaincue : « Désormais, nous sommes une jeunesse qui veut se situer à l’origine ». Grand Texte ∗∗∗
« Reprendre le Pouvoir » (Postface)
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Enfin, écouter ce rarissime document : une conférence de plus d’une heure et demie, donnée à Marseille, le 31 mars 1988 : L’horizon politique, le Prince chrétien.
Trésor d’érudition maîtrisée, François Brigneau écrit de lui qu’il « écrivait un français admirable quand il s’appliquait à ne pas être obscur. C’était son penchant, qui alla s’aggravant. Il ressemblait à Picasso. Le premier trait était lumineux. Ensuite, hélas, il compliquait. Seule une élite intellectuelle, dont je ne faisais pas partie, pouvait le suivre et l’apprécier…. ».
Paul-François Paoli, de Valeurs actuelles, demanda un jour à quatre philosophes qui « se souviennent » d’évoquer chacun un maître. Jean-François Mattéi choisit d’évoquer Pierre Boutang, l’homme en colère. Cela donna le petit billet suivant.
Il y a des coups de foudre de l’esprit. C’est ce qui est arrivé à Jean-François Mattéi quand il a rencontré le philosophe et polémiste Pierre Boutang, qui prit la succession d’Emmanuel Lévinas comme professeur de métaphysique à la Sorbonne, en 1976.
« Ma première impression, confirmée par la suite, fut celle d’un géant de la pensée. Il se mouvait avec une aisance incroyable dans les textes les plus difficiles et récitait par coeur le Parménide de Platon et les poésies de Rimbaud….. Il m’impressionnait, moins par son immense culture, que par le détachement avec lequel il la maîtrisait », explique Jean-François Mattéi. Hélléniste, auteur de nombreux essais, dont Europe, le regard vide(Flammarion), Jean-François Mattéi est devenu un fidèle de Pierre Boutang, mais il n’est pas sûr que celui-ci « ait été un maître en attente d’un disciple ».
Jean-François Mattéi a souvent fait le voyage de Collobrières, dans le Var, où Pierre Boutang possédait une maison sans électricité. Là, ils ont devisé à la belle étoile en dégustant un Tavel bien frais, aux côtés de ceux que Boutang admettait dans sa proximité et qui prenaient le risque de se faire « engueuler » s’ils n’avaient pas lu Platon, Aristote, Saint Thomas et tant d’autres. Catholique et royaliste, Boutang, qui n’avait jamais renié Maurras, était un homme chez qui la tendresse s’accouplait souvent avec la colère. Mais quel personnage !
« Je garde de lui le souvenir d’une fidélité à l’enfance », affirme Mattéi, qui a écrit la préface de la nouvelle édition de L’Ontologie du secret, grand oeuvre de Boutang, que réédite les PUF à la rentrée.
« C’était un arpenteur de l’être qui, comme Platon et Heidegger, avait compris que la philosophie est une variation permanente sur l’archétype du voyage est que l’homme est bien un « homo viator ». Il m’a appris, mieux que tout autre, le souci de la transcendance »…
Enfin, pour se rapprocher encore un peu plus de « ce géant », écoutez les quarante trois minutes pendant lesquelles l’un de ses élèves, Rémy Soulié, parle de lui :