Par Aristide Renou.
Toujours sur sa riche page Facebook, Aristide Renou a publié il y a trois jours (26.06) le bref billet suivant qu’il est utile de lire.
Ce que ce genre de document (en tête), très commun (il y en a chaque année de semblables qui surgissent, au moment des examens nationaux) nous rappelle, c’est que l’Education Nationale est depuis longtemps déjà un gigantesque village Potemkine, une immense usine soviétique dans laquelle, tous les ans, les directeurs se félicitent de l’augmentation d’une production que tous savent fictive ou de tellement mauvaise qualité que les trois-quarts mériteraient d’être mis au rebut.
Le baccalauréat, comme le brevet des collèges, ne sont plus que des assignats scolaires à peine bon pour aller faire un tour à la fosse d’aisance, et tout le monde le sait, mais l’idéologie de « la réussite scolaire pour tous » et de « l’école inclusive » impose que le mensonge soit maintenu coûte que coûte, par la menace ou par la corruption. Alors les cadres intermédiaires mentent aux cadres supérieures, qui mentent aux cadres dirigeants, qui eux-mêmes mentent aux responsables politiques, qui à leur tour mentent à la population. Et, en bas de l’échelle, le temps n’est pas loin où les profs appliqueront le bon vieil adage communiste : « Ils font semblant de nous payer, alors nous faisons semblant de travailler ».
Et ce qui est amusant – en un certain sens, bien sûr – c’est que le même Etat qui ment éhontément sur tous les sujets importants (l’école, l’insécurité, l’immigration, les finances publiques, etc.) prétend en même temps lutter contre les « fake news » et les « complotistes » et se faire le champion de la Vérité.
Soljenitsyne écrivait que « le mensonge général, imposé, obligatoire » était « l’aspect le plus terrible de l’existence » en URSS. « C’est une chose pire que toutes les infortunes matérielles, pire que l’absence de toute liberté civique », disait-il, parce que l’obligation d’y participer ôte à chacun le respect de lui-même et dégrade l’âme bien plus que ne peut le faire la misère ou la servitude.
Nous comprenons maintenant à quel point il avait raison. ■