Ces réflexions intéressantes et dont on peut débattre sont parues sur le blog de Patrice de Plunkett le 20 juillet, le blog d’un journaliste.
Les faits sont là. Après vingt ans de climato-négationnisme à droite et de climato-tartuferie à gauche, cet été la France brûle de la Gironde au Finistère. Pourquoi, et que faire ? Réflexions :
Du jamais vu : le feu en Gironde est « un monstre » d’après le président du département. Et les incendies de forêt ne sont plus cantonnés au sud. Quelque 1725 hectares viennent de flamber dans les monts d’Arrée (Finistère) : pour la première fois on a dû fermer les routes de Roch Trédudon à Brasparts ! La Bretagne est choquée. Météo France explique au Télégramme : “Les températures très élevées viennent s’ajouter à un phénomène de sécheresse. On hérite d’un déficit de précipitations assez conséquent depuis l’automne. On n’a pas réussi à recharger nos sols en eau, qui manque donc à la végétation. Le mois de mai a également été particulièrement chaud, et celui de juin a plutôt poursuivi dans cette lancée. On s’attendait donc à la sécheresse que l’on observe actuellement, et qui constitue un critère direct du risque de feu, avec la température… Le phénomène de canicule entraîne des températures extrêmement élevées, et une humidité en baisse. Le réchauffement du climat, en entraînant une augmentation de la fréquence des canicules, entraîne donc une augmentation de la fréquence des conditions chaudes et sèches propices aux feux. Cela crée des difficultés de lutte contre les feux. D’abord parce qu’à 38 °C ou 40 °C, les pompiers, avec leur équipement spécial, font face à des conditions de travail très compliquées. Mais aussi parce que cela aide le feu à se propager. Quand on annonce une température ambiante à 40 °C, mesurée sous abri, on peut atteindre 55 °C ou 60 °C de température au sol…”
Conclusion des météorologistes : “Quand on parle de changement climatique et de feux de forêt, on retient quatre grands principes. D’abord, une extension spatiale des risques vers le nord. Des massifs qui n’étaient pas concernés le sont, on le voit en Bretagne. Ensuite, une extension temporelle. Dans le sud de la Bretagne et le Centre-Val de Loire, on compte 3 à 6 journées à risque par an. D’ici 2050 à 2060, cette période atteindra une à deux semaines. Troisième élément : de nouveaux types de végétation sont concernés. En situation caniculaire, on observe des départs de feux de récolte, de chaume, de friche, de broussaille. Enfin, le changement climatique a un effet d’intensification, avec des feux de plus en plus intenses… Plus le temps passe, plus les températures vont être élevées, et plus cela va favoriser ce risque de feu d’ampleur… La tendance à de plus en plus de feux est vraiment le syndrome du changement climatique. En 2003, année particulièrement chaude, comme en 2006 ou 2017, on a une fréquence de gros incendies qui augmente, et des départs qui se multiplient à l’échelle nationale. De manière générale, une étincelle il y a vingt ou trente ans représentait un risque moins important qu’aujourd’hui. Mais c’est toute la difficulté de percevoir un risque actuel : tant que l’on n’y a pas été directement confronté, on a tendance à croire que ça arrive seulement aux autres.”
Les prévisions alarmantes du GIEC – qui faisaient rire les imbéciles [1] – sont déjà débordées : les accords de Paris avaient fixé à 2,7° le réchauffement à ne pas dépasser ; le réchauffement en est à 1,1° et déjà les effets sont graves. Or la lâcheté des pouvoirs publics [2] empêche toute politique anti-réchauffement. Dans ces conditions, souligne Stéphane Foucart (Le Monde 9/07), “chaque fraction de degré supplémentaire produira sur les sociétés des effets plus forts que la fraction de degré précédente”.
“Qu’en concluez-vous ?”, demande le chroniqueur… La conclusion saute aux yeux : entre un exécutif technoïde et un législatif en proie aux rixes de partis, le régime n’affronte la situation qu’avec du verbiage. Certains observateurs espéraient la naissance d’un bloc populaire qui s’opposerait au bloc bourgeois, mais : a) l’opposition RN est écolophobe et l’opposition LFI tient plus au woke qu’à l’environnement ; b) ces deux oppositions perdent leur temps à s’entredéchirer au lieu de combattre l’oligarchie ; c) dans l’état actuel des mentalités, un éventuel “bloc populaire” risquerait de rejeter le souci écologique et climatique – cf. les gilets jaunes.
L’optimisme est difficile quand on voit les Etats européens – engagés contre la Russie mais surpris (sic) de la riposte énergétique russe – se lancer dans des “solutions de secours” carbonées très nuisibles au climat. L’optimisme est difficile aussi quand on voit les débats sur nos incendies piétiner dans la micropolitique la plus politicienne, au lieu de poser le vrai problème : les incendies du nord au sud viennent du dérèglement climatique, et le dérèglement climatique s’aggrave de l’incurie des Etats devant les mesures systémiques à prendre. Une lutte dans ce domaine ne saurait se limiter aux mots et aux bricolages. Elle exigerait des mesures drastiques d’autodiscipline collective à tous les niveaux : local, national, international ; et un changement mondial du système économique. Mais loin de se focaliser sur cet objectif, les colères risquent de s’éparpiller dans toutes les directions. Comme on disait naguère mais dans un autre sens : chaud, chaud, chaud – l’automne sera chaud ! ■
PS ► Que l’un des deux incendies du Finistère soit sans doute d’origine criminelle ne diminue pas l’anormalité de la sécheresse des forêts bretonnes. Et la monstruosité des incendies girondins est elle aussi un signe du réchauffement climatique.
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[1] Leurs écrits d’il y a dix ans donnent envie de dire aujourd’hui avec Chateaubriand (Mémoires d’outre-tombe) : « Il y a des temps où l’on ne doit dépenser le mépris qu’avec économie, à cause du grand nombre de nécessiteux. »
[2] Après avoir ridiculisé ses premiers ministres de l’Ecologie, enterré les préconisations de la “convention citoyenne sur le climat”, tenté de confier la “transition écologique” à une ultralibérale, etc, M. Macron est disqualifié.
Patrice de Plunkett : le blog
Résumons. Pour Patrice de Plunkett, journaliste, les faits sont là. Après vingt ans de climato-négationnisme à droite et de climato-tartuferie à gauche, cet été la France brûle de la Gironde au Finistère.
Le feu en Gironde est « un monstre » d’après le président du département.
Les prévisions alarmantes du GIEC – qui faisaient rire les imbéciles….
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Patrice de Plunkett ne donne pas dans la nuance sinon il aurait gardé à l’esprit la phrase de Joseph de Maistre : « Le bon sens et la droite raison réunis » et lu la tribune de Laurent Mucchielli parue en Juillet 2021 : « La crise sanitaire a révélé l’inquiétant déclin du journalisme »
J’habite en Gironde en bordure du Bassin d’Arcachon, à 50km de l’incendie de Landiras où 13800 ha ont brûlé et à 20km du feu de La Teste où 7200 ha ont brûlé. Rappelons que la Forêt des Landes de Gascogne s’étandant sur près de 1 million d’hectares, les deux feux ont donc détruit 2.1 % de la surface totale du massif forestier. Ils étaient importants mais loin d’être monstrueux. Par comparaison, la tempête Martin qui a ravagé la Forêt des Landes de Gascogne en décembre 1999, était réellement monstrueuse.
A aucun moment je n’ai vu qu’il y avait des incendies si ce n’est par les appels d’amis inquiets qui prenaient de mes nouvelles. La seule conséquence visible a été l’interdiction préfectorale du feu d’artifice, le 14 Juillet.
La cause du départ du feu de La Teste est accidentelle et celle du feu de Landiras criminelle. Le bon sens populaire affirme : « le feu suit l’homme », le réchauffement climatique n’ayant rien à y voir.
Par contre, ce qui est alarmant c’est qu’il ait fallu plus d’une semaine pour maîtriser ces deux feux. La droite raison impose d’avoir des pistes entretenues, des pompiers en nombre suffisant, du matériel en état, en nombre suffisant et immédiatement mobilisable,… tout ce qui a cruellement manqué et manque toujours pour éteindre rapidement un incendie. Et quand il y en a deux qui démarrent presque simultanément cela devient mission impossible.
Parler de climato-négationnisme et de climato-tartuferie et des prévisions alarmantes du GIEC – qui faisaient rire les imbéciles – sont des affirmations qui rappellent les anathèmes qui se sont déversés sur tous ceux qui osaient mettre en doute la doxa gouvernementale quant à la gestion du Covid.
La droite raison impose de se renseigner sur ce qu’est réellement le GIEC et sur les positions des vrais scientifiques comme Jean François Auzolle qui, ayant étudié scientifiquement le réchauffement climatique parle de mythe et réalité. La science ne peut progresser sans la contradiction, sinon on tombe dans la croyance, ce qui n’a rien à voir.
Patrice de Plunkett, comme tout bon journaliste, doit vérifier ses sources sinon il tombe dans l’approximation et l’incantation. L’utilisation de Youtube comme gare de triage permet d’aller sur des sites dédiés. Cela demande du temps et surtout beaucoup d’humilité mais l’accès à la vérité est à ce prix.
Le réchauffement climatique a bon dos, on devrait parler de cycles chauds alternant avec des cycles plus froids, liés non pas à « l’empreinte carbone » mais plutôt aux cycles d’éruptions solaires mais nous sommes dans l’émotionnel et non pas le rationnel; quant aux « prévisions » du GIEC elles ont été toujours démenties, il y a donc de quoi rire. On n’en a pas souvent l’occasion aujourd’hui!
C’est une thèse que je ne partage pas. A mon avis, il n’est guère douteux que l’activité humaine ait un impact sur le climat, même si l’hypothèse que vous soulevez n’est pas exclue.
Mais au fond, peu importe : réchauffement climatique ou pas, nous avons tout intérêt à nous préoccuper sérieusement du bien de notre terre. Et je pense n’apprendre rien à personne ici en disant que tradition et écologie ne s’excluent nullement, bien au contraire.
Dns la démarche scientifique une thèse doit être vérifiée par l’expérience, ce qui veut dire avoir d’abord les instruments de mesure nécessaires. On mesure très bien l’activité du soleil, beaucoup moins bien les conséquences de l’activité humaine. Certes on peut agir sur cette dernière mais pas sur le soleil pour l’instant.
Quand on a perdu ses clés dans la nuit on peut les chercher sous le réverbère!