PAR RÉMI HUGUES.
Le film Falstaff d’Orson Welles (1964) montre à quel point les relations peuvent être violentes à l’intérieur de l’élite dirigeante de la Grande-Bretagne.
Le Prince Hal, futur Henri V, alors qu’il mène une vie de patachon à s’alcooliser dans les bordels accompagné du bibendum Falstaff, doit venir secourir son père le roi Henri IV face à la conjuration de Henry Percy, surnommé Harry Hotspur, fils du comte de Northumberland et de Thomas Percy comte de Worcester, son oncle, avides du pouvoir suprême.
Mais ses mœurs dissolues ne l’empêchent pas de triompher de ses rivaux lors de la bataille de Shrewsbury. Avant de mourir, son père Henri V, lui conseille, pour éviter les troubles internes, de lancer la guerre à l’extérieur. Une fois installé sur le trône, il déclenche l’offensive contre la France, car – exhorte-t-il ses sujets – Pas de roi d’Angleterre, s’il n’est pas aussi roi de France !
Ce qui n’est pas sans rappeler le conflit des îles Malouines savamment orchestré par une Margaret Thatcher éprouvée par une grève très dure et très longue des ouvriers des mines de charbon.
Quinze ans après cette guerre-éclair entre l’Argentine et le Royaume-Uni le monde fut spectateur d’une grave brouille opposant les membres de l’élite britannique. La famille royale britannique avait son mouton noir. Mariée au prince héritier, lequel entretenait une relation adultérine avec son amoureuse de toujours Camilla Parker Bowles, elle était martyrisée par son beau-frère Philipp et sa compère la maléfique Ghislaine Maxwell : « Maria Farmer, qui a accusé Maxwell et Epstein d’avoir abusé d’elle, avait confié au Sun la haine que portait Ghislaine Maxwell à Diana. ‟Ghislaine était là : Là on avait fait pleurer (Diana), c’est drôle non ? On détestait Diana. C’est ce qu’elle disait […] Ils étaient très méchants avec elle […] mais ils trouvaient cela très drôle.” »[1]
C’est sous le pont de l’Alma, dans la nuit du 31 août 1997, à l’intérieur d’une Mercedes noire conduite par Henri Paul, salarié du Ritz, en compagnie de son amant Dodi al-Fayed, plus un garde du corps, Rees-Jones – qui contrairement aux trois autres survécut – que la vie de Lady Diana se termina. Emmenée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière elle succomba à ses très lourdes blessures.
Un tel drame eut un retentissement immense. La famille Saxe-Cobourg-Gotha devenue Windsor était frappée par la mort de son ex-« pièce rapportée ». Mise au ban par la famille royale, elle bénéficiait d’une popularité considérable partout dans le monde, suite à sa décision de mettre son immense notoriété au service des plus faibles. En attestent ses rencontres avec Mère Teresa, ainsi que beaucoup d’autres déplacements de charité bénéficiant d’une couverture médiatique extraordinaire, ce qui lui valut d’être surnommée la sainte cathodique.
Un quart de siècle plus tard les sondages indiquent qu’une portion non négligeable des Britanniques pensent que ce fait tragique est un assassinat maquillé en accident. Élisabeth II elle-même avait évoqué cette piste en apprenant la nouvelle : « Quelqu’un a dû graisser ses freins »[2], dit-elle. Lady Diana aurait anticipé un attentat contre sa personne. En octobre 1996 elle écrivit ceci : « Cette période précise de ma vie est la plus dangereuse […]. Mon mari est en train de planifier un “accident” avec ma voiture. »[3]
Le Parisien, dans un article du 28 novembre 2002 consacré à un certain James Adanson, cite une note des Renseignements généraux qui évoque son « rôle probable dans l’attentat du 30 août 1997 ». De quoi s’agit-il ? s’interroge l’auteur du papier : « Sous la plume des renseignements généraux, de l’accident qui a coûté la vie à la princesse Diana. […] Les auteurs de la note blanche affirment ainsi que le photographe James Andanson était dans le tunnel de l’Alma le soir du drame… »[4]
Alors que ce qui est officiellement retenu (cf. le rapport Paget) c’est la thèse d’un accident causé par l’ivresse du chauffeur Henri Paul et – secondairement – par le harcèlement des paparazzi en moto desquels ce dernier essayait de s’échapper. Une thèse mise à mal par le père de Dodi al-Fayed, pour qui c’est la couronne d’Angleterre qui a perpétré ce crime afin d’éviter une alliance entre cette famille royale de confession protestante qui prétend descendre du roi David – d’où sa pratique de la circoncision – et une famille d’origine arabe (égyptienne) et de religion musulmane. Et le père al-Fayed, propriétaire du très chic magasin londonien Harrod’s d’énumérer les points noirs de la gestion de l’affaire, ce qui revient à accuser les autorités françaises d’avoir couvert ce forfait :
« Pourquoi a-t-il fallu une heure quarante pour conduire la princesse à l’hôpital ? Pourquoi certains photographes n’ont-ils restitué les photos prises sur place ? Pourquoi y a-t-il eu un cambriolage cette nuit-là au domicile londonien d’un des paparazzi ? Pourquoi les caméras de télévision en circuit fermé de ce quartier de Paris n’ont-elles pas produit une seule image ? Pourquoi les caméras de contrôle de la circulation n’étaient-elles pas branchées ? Pourquoi le théâtre de l’accident, au lieu d’être isolé, a-t-il été rouvert à la circulation au bout de quelques heures ? Pourquoi, parmi les paparazzi massés à l’extérieur du Ritz, y en avait-il un dont l’équipement était celui d’un photographe d’actualité ? Et qui sont les deux hommes non identifiés qui, après s’être mêlés à la foule des badauds, se sont retrouvés plus tard au bar du Ritz ? Ils ont passé commande, en anglais, sans cesser d’observer et d’écouter ce qui se passait, avec une intention soutenue. »[5] ■ (À suivre)
[1]https://www.express.co.uk/news/royal/1321924/princess-diana-news-ghislaine-maxwell-cry-jeffrey-epstein-prince-andrew-spt
[2]https://www.lepoint.fr/people/mort-de-lady-diana-l-etrange-reaction-de-la-reine-elizabeth-ii-16-08-2015-1957084_2116.php
[3]https://www.voici.fr/news-people/actu-people/mort-de-lady-diana-cette-troublante-note-qui-predisait-son-accident-686939
[4]https://www.leparisien.fr/faits-divers/le-faux-suicide-du-photographe-de-jospin-28-11-2002-2003608562.php
[5]Gordon Thomas, Histoire secrète du Mossad, Paris, Nouveau Monde, 2006, p. 19.
À lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même (Cliquer sur l’image)
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source
Il est certain que Diana était un danger pour la couronne . La pire de ses prestations est quand elle a osé dire que son mari n’était pas capable de prendre la suite de la reine ..on ne peut être plus explicite.
De là à organiser un accident , les complotistes opportunistes ont la part belle car il est vrai que sa mort a permis de soulager une certaine anxiété et il n’est pas interdit de penser qu’en une autre époque la couronne anglaise n’aurait pas été indemne de soupçons , mais ce n’est pas une raison pour fantasmer une conspiration très difficile de nos jours à mettre en place et dont après des années on n’a toujours aucune preuve .
Complotisme délirant. Ne fait pas honneur à JSF…
Moi aussi je partage les commentaires des personnes citées plus haut, certes la liaison de Lady Diana avec un riche musulman faisait jaser et pouvait inquiéter, mais de là à envisager un assassinat , c’est un peu fort, il y a de la presse « people » pour ce genre d’article
Erreur. Ça a été une affaire politiquement importante. Une affaire ou la reine et Tony Blair ont sauvé la mise.
Pour l’instant, cet article dit surtout des choses connues de tous ceux qui ont suivi l’affaire. Celle-ci a tout de même ébranlé les institutions et la société britanniques comme l’a montré le film « The Queen ». Ce n’est pas sans importance !
Quant à penser que l’organisation d’un assassinat politique n’est plus possible de nos jours, c’est évidemment méconnaître l’histoire contemporaine.
Mais soupçonner la famille royale britannique de l’avoir fait est une autre histoire, pour le moins hasardeuse.
Donc, j’attends la suite de l’article.
La terre est plate, l’Homme n’a jamais mis le pied sur la lune, le 11 septembre est un montage, le vaccin contre le Covid est un poison. Et Diana est morte assassinée.
Quelqu’un connaît-il la blague : Quelle différence y a-t-il entre un fourgon de police et la voiture où périt Diana Spencer ?
Je ne pense pas non plus que Lady Diana ait été assassinée, mais je suggère d’attendre les deux autres articles avant de condamner la thèse de celui-ci.
Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, il n’y a pas que Vladimir Poutine qui serait en mesure d’occire et de faire occire… Mais je n’ai pas pour autant la religion de l’attentat à tout prix.
Du coup, pour mon amusement, Rémi Hugues m’aura appris que les Windsor se font traditionnellement «baptiser-sécateur», du chef d’un roi David dont ils descendraient, via, sans doute, les prétentions à ce que la Grande-Bretagne eût reçu les dix tribus perdues d’Israël – ce qui reste sensiblement à être démontré, soit dit en passant, et ce que l’origine dix-septième-siéclarde Saxe-Cobourg empêche plus sensiblement encore, sauf à envisager l’autre légende faisant de certaines autres régions d’Europe (dont le bassin du Danube) d’hypothétiques asiles pour telle(s) ou telle(s) autre(s) tribus(s)… Bon, mais les voilà donc circoncis une bonne fois – «Et merde pour le roi d’Angleterre qui nous a déclaré la guerre !», dit la bonne chanson –, d’ici à ce que d’aucuns en viennent à imaginer une lady Di qui se serait montrée rétive à l’excision et, de ce fait, aurait attirée sur elle la détestation des demoiselles de même maison n’ayant pas su y échapper, je ne vois pas trop de kilomètres à parcourir.
Je me permets d’être autrement ému par l’assassinat de Darya Douguine dont, j’ose l’espérer, on daignera se rappeler plus longtemps la belle mémoire !
Je regrette que per sonne ne m’ait demandé de diffuser la blague que j’évoquais. D’ailleurs je ne suis pas certain que je vous l’aurais livrée ; elle est vraiment dégueulasse ; mais très drôle.
Si elle est très drôle, même déguelasse, s’il vous plaît, donnez-là !
Je verrai, à la fin du débat. Elle n’est pas très aimable pour Diana Spencer, la cuisse légère de l’Angleterre…
Et Katyn ? Ceux qui disaient que c’était à les soviets au lieu des nazis ils étaient complotistes ?
Diana faisait bien des histoires parce qu’il y avait une maîtresse ; comme si c’était là une situation extraordinaire à ces niveaux : même des Présidents de républiques ont des maîtresses , y compris aux EU .
Il est triste de trépasser si jeune mais , entendu dire , à l’ époque , par un écossais vivant en France (et respectueux de la Couronne) que c’eût été une catastrophe pour la Monarchie Britannique qu’elle continua ! Bien entendu , aucune évocation d’un présumé complot .
Diana n’était peut être célébrée que par une partie des Britanniques .
Sans intervenir dans ce débat abondant, deux mots, simplement, pour rappeler que JSF a souvent publié sur la notion de complotisme et sur son instrumentalisation tous azimuts.
Mathieu Bock-Côté : « Complotisme chic et QAnon mondain »
Olivier Perceval : Complotisme, une commission pour quoi faire ?
Louis-Joseph Delanglade : À propos du complotisme : La conspiration du silence.
Luc Compain : Le complotisme des Démocrates
ETC.
Ceux qui veulent creuser le sujet s’y reporteront s’ils le souhaitent. (Utiliser la fonction « recherche »).
les commentaires se déchainent sur le blog et ça fait du bien et rend le blog vivant!!
Mon humble avis serait que les complotistes de type portables 5G, vaccins COVID frelatés ou autres de cette trempe n’ont pas leur place ici.
Néanmoins, depuis quelques années Lady Diana jouait de sa place dans la monarchie pour la décrédibiliser (vengeance sur la liaison extraconjugale de Charles avec Camilla). Or, elle est aussi la mère du futur Roi, le Prince William et se devait de maintenir une certaine respectabilité. Diana c’est le fond (politique) bien différent de l’image (médiatique) de la Princesse de Galles. La perspective de l’Alliance de la mère du futur Roi d’Angleterre avec le fils d’un puissant homme d’affaires musulman très implanté au UK et plutôt hostile à la Monarchie , n’est absolument pas envisageable pour la Couronne… au risque de faire disparaitre l’institution monarchique, elle-même. Alors pourquoi pas l’éloigner définitivement des Palais? La Reine elle-même, le PM Blair et les MI5, MI6 et autres services auraient pu conclure ou ont conclu un pacte sur sa disparition… Il ne s’agit pas de complotisme à la petite semaine mais d’une possibilité pour éviter la chute de la Firme Windsor. Et ce ne serait pas la 1ère fois qu’une disparition de ce niveau-là advienne!!!! et merci à JSF de poser le sujet et d’admettre les différents avis de ses lecteurs. C’est tout à l’honneur de ce blog.