Le cas Alexandre Adler
[Vidéo 39′] L’intelligence d’Alexandre Adler est incontestable. Pas plus que cette sorte d’érudition universelle qui est la marque de sa personnalité.
Sur de nombreux sujets, il est incollable. Alexandre Adler sait presque tout sur beaucoup de choses. Au moment de la guerre d’Afghanistan, il nous souvient de l’avoir entendu disserter avec un luxe inouï de détails et de précisions, sur les langues, les peuples ou tribus, la géographie, les forces en présence, les autorités locales, (les commandants), comme s’il avait été de tout le temps familier de ce pays. Il avait même eu la sagesse de signaler qu’il n’y avait pas de meilleur moyen de connaître l’Afghanistan que de lire Les Cavaliers, le superbe roman de Joseph Kessel.
Qu’est-ce qui empêche Alexandre Adler d’être vraiment un observateur politique en qui on puisse reconnaitre une pensée solide et lucide ? Ce sont, nous semble-t-il, ses a priori idéologiques et son appartenance déclarée, décidée, en toutes circonstances soumise à l’un des camps qui se partagent la puissance et l’influence dans le monde : en l’occurrence le camp états-unien avec tout ce que cela comporte et implique.
Et comme en matière internationale, les États-Unis depuis la fin de la dernière guerre, sont allés d’erreur en erreur, d’échec en échec, Alexandre Adler, malgré son érudition et son intelligence, s’est le plus souvent trompé lui aussi. Victime de son parti pris originel.
Notre titre dit qu’il est la bouche de l’OTAN, ce qui est l’évidence, et l’analyse qu’il livre ici sur la guerre d’Ukraine, sur la Russie de Vladimir Poutine, et sur la personnalité même de ce dernier relève d’une forme de caricature aux traits épais et dont la teneur n’est pas à la hauteur du sujet. On y retrouvera tous les clichés les plus courants, utilisés par la propagande ad hoc qui règne à l’ouest, et que relaient incessamment, Inlassablement, tous les médias mainstream.
C’est finalement à ce titre – celui de partisan paradigmatique – qu’il est intéressant de l’écouter. Sans compter que çà et là sa réflexion s’émaille d’éclairages remarquables. Non négligeables.