Par Radu Portocala.
Court billet nostalgique et inquiet paru le 13 septembre sur la page Facebook de son auteur. « Pourquoi faut-il de tels retours » écrivait Maurras en juin 40. En attente du retour de jours meilleurs.
Au début des années 1970, Ceausescu – dont je me rends compte seulement maintenant, voyant ce qui se passe autour de moi, que c’était un grand visionnaire – avait décidé qu’il fallait faire des économies d’électricité.
J’ignore – et, à l’époque, nous ignorions tous – quelle était la motivation d’une telle mesure injustifiée, mais je peux imaginer que ce n’était rien d’autre qu’un exercice de soumission de plus. À part retirer de la vente les ampoules de plus de 40 W et autres joyeusetés de la sorte, il a été ordonné d’éteindre un réverbère sur deux, ce que les responsables locaux, désireux de montrer leur zèle, avaient traduit parfois par l’extinction de deux, voire trois, réverbères sur quatre.
Une nuit, je conduisais le long d’un grand boulevard désert, dont la chaussée semblait avoir subi un méchant bombardement. Le code de la route imposait d’allumer les lanternes pendant la nuit, mais interdisait les codes, ce qui, aujourd’hui, peut sembler bizarre. Ne voyant presque rien et voulant éviter de briser la voiture dans les trous de l’asphalte, j’allumai, en dépit de l’interdiction, ce qu’on appelait la phase courte, c’est-à-dire les codes.
Deux agents qui s’ennuyaient dans l’obscurité, choqués par mon audace, m’arrêtèrent avec force coups de sifflet et gesticulations. La loi voulait que le conducteur ainsi interpellé descendît de voiture, papiers à la main. Après les avoir examinés minutieusement (car les forces de l’ordre craignaient toujours d’arrêter le fils d’un quelconque haut fonctionnaire) et après avoir examiné aussi minutieusement la voiture, ils m’expliquèrent que j’allais recevoir une amende pour avoir conduit avec les codes allumés.
– Je les ai allumés parce qu’il fait si sombre et la chassée est si mauvaise que je risque de détruire la voiture.
Ils me regardèrent comme si j’étais fou et, fiers d’eux, me donnèrent une réplique stupéfiante :
– Le parti fait des économies d’électricité. Regarde autour de toi. Toi aussi tu dois faire des économies.
(Le tutoiement était de rigueur quand ils se sentaient en position de force.)
Je fus assez content de ma réponse :
– Le parti fait ce qu’il veut avec son électricité. L’électricité que consomment mes phares est produite par la dynamo de ma voiture, pas par le parti.
Ils furent si stupéfaits par mon propos qu’ils me laissèrent partir avant d’avoir eu le temps d’en percevoir l’outrecuidance.
La situation actuelle dans nos pays si intelligents a réveillé ce vieux souvenir et me fait craindre que de telles scènes imbéciles puissent bientôt se reproduire. ■
Ceausescu en Roumanie et nous, en France, Macronescu !
L’Europe à partir de cet automne va vivre au temps de l’Europe de l’Est, à l’époque du régime communiste dans des villes sombres, vu la faible luminosité de l’éclairage des rues. Le chauffage des bâtiments sera réduit au minimum. Macron pourrait bien finir, lui, comme Ceausescu, avec peut-être à ses côtés, Brigitte ou Jean Michel, c’est à vérifier. La grande erreur de la révolution en Roumanie, c’est de ne pas avoir remis sur son trône, le Roi Michel encore en vie à cette époque. En France, la République risque bien de connaître prochainement son trépas, vu son suicide organisé. L’abolition de ce système corrompu, sera alors une nécessité pour cicatriser le crime envers Louis XVI.