« Jeanne d’Arc : le procès de Rouen », par Jacques Trémolet de Villers
Si l’on connaît de façon exacte la date de sa mort – le 30 mai 1431, sur le bûcher, à Rouen –, sa date de naissance est connue de façon plus approximative : autour de 1412, soit il y a peu ou prou 610 ans.
Comme Louis XVI elle fut une martyre de la royauté française : c’est pour souligner ce lien qui les unit que l’Action Française Provence a organisé le 21 janvier 2017 un colloque où l’invité d’honneur était Jacques Trémolet de Villers, qui présenta avec le brio qu’on lui connaît son ouvrage. Jeanne d’Arc : le procès de Rouen.
(voir ci-dessus la vidéo de son intervention).
Par ailleurs, Belle-de-Mai Éditions, partenaire de JSF, propose plusieurs livres consacrés à la Pucelle de Domrémy. En voici la liste :
Cette œuvre est une pièce de théâtre que Charles Péguy commença à écrire à la fin du XIXe siècle, pour ensuite en proposer une version augmentée en 1910. Celleci provoqua un certain tumulte dans les milieux littéraires, ainsi qu’au sein de la classe politique : Péguy le socialiste, le dreyfusard, avait-il tourné casaque, s’était-il converti ? Mais converti à quoi ? Au catholicisme ? Ou au patriotisme ?
Georges Sorel, figure du syndicalisme-révolutionnaire, soutint que Péguy y « revendiquait pour les idées patriotiques le droit de diriger la pensée contemporaine. » Georges Valois, qui rapporta ces propos dans L’Action française du 10 juin 1910, présenta aussi le Mystère comme une ode au patriotisme : « Nous y avons vu briller la pure flamme du vrai patriotisme français, protégée, alimentée par les vertus de la foi qui est celle de la Fille aînée de l’Église. Nous y avons vu l’idéalisme de Péguy rendu à son objet, le bienfait de son mysticisme restitué à la Mère qui l’a fait naître en lui au temps de son enfance, à Orléans.» Sans doute aux deux ; en témoigne la manière dont le pape Benoît XVI a commenté l’œuvre suite à sa représentation au Palais apostolique de Castelgandolfo le samedi 19 août 2006 : « Dans ce texte d’une grande richesse, Péguy a su rendre avec force le cri que Jeanne fait monter vers Dieu avec passion, l’adjurant de faire cesser la misère et la souffrance qu’elle voit autour d’elle, exprimant ainsi l’inquiétude de l’homme et sa recherche du bonheur ». Sans omettre de souligner l’actualité de l’œuvre, qui selon lui « demeure une source de réflexion très profitable ».
Charles Péguy, Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc, 22 € (frais de port inclus), 232 p.
Le 9 mai 1916, alors que sévissait l’effroyable guerre des tranchées, L’Action Française relatait un événement qui s’était déroulé la veille, à Orléans et à Paris : la commémoration de Jeanne d’Arc.
Les lecteurs du quotidien royaliste étaient invités « à déployer comme un véritable missel le beau livre de Maurice Barrès Autour de Jeanne d’Arc, dans la collection de bienfaisance guerrière de la librairie Champion […]. Le livre commence
par les paysages de Domrémy. Il s’achève, on le pense, sur les forces »mystérieuses et divines » collaboratrices éternelles du »miracle français, le miracle de Jeanne d’Arc. »
Nous n’avons jamais eu tant besoin de savoir notre histoire et de connaître à fond le positif de l’âme française. Le commémoration barressienne de Jeanne d’Arc assure ce double bienfait. »
Ces dernières lignes que l’on lisait dans les colonnes du journal fondé par Charles Maurras s’applique parfaitement à notre époque à bien des égards chaotique. D’où le bien-fondé de la réédition de cette œuvre qui, version augmentée du Jubilé de Jeanne d’Arc (1912), mentionne un discours d’hommage à Jeanne d’Arc prononcé par Paul Déroulède le 8 mai 1909 au banquet de la Ligue des Patriotes. Discours dont la
reproduction intégrale clôt cette monographie.
Maurice Barrès, Autour de Jeanne dʼArc, 15 € (frais de port inclus), 80 p.
Le 30 mai 1431, place du marché à Rouen, Sainte Jeanne d’Arc était brûlée vive sur ordre des Anglais. 590 ans après, voici une réédition du livre que Léon Bloy a consacré à la Pucelle de Domremy. Il fut publié en 1915, en pleine Première Guerre mondiale, par Georges Crès et Cie Éditeurs, alors que l’ennemi d’hier était devenu notre allié face à l’Allemagne de Guillaume II.
Ce qui justifie cette association déroutante eu égard au contexte est qu’en dépit des différences, autant durant l’épopée johannique que pendant la Grande Guerre, la France est en proie à l’envahisseur, à l’étranger, au barbare conquérant. En ayant recours à cette figure militaire française s’il en est – qui n’a pas encore été sanctifiée, juste béatifiée – l’auteur voulait, en plus de donner du baume au cœur à ses compatriotes subissant l’effroyable épreuve des tranchées, aller à rebours de l’État républicain, qui tendait alors à créer à travers le patriotisme une nouvelle religion, en insistant sur les dimensions
théologiques du conflit. Ainsi celui-ci est à comprendre selon Bloy non comme une « croisade » pour la démocratie libérale mais comme une guerre sainte contre le luthérianisme.
Léon Bloy, Jeanne dʼArc et lʼAllemagne (frais de port inclus), 17 €, 120 p.
Ce livre signé Robert Brasillach, qui fut publié en 1932 par Alexis Redier Éditeur, met en lumière une parole de Jésus-Christ qui, dans lʼévangile de Luc, suit directement lʼavertissement suivant : sʼil sera pardonné à celui qui lʼaura offensé, aucune rémission ne sera accordée à celui qui aura nui au Paraclet, ou Christ-Pantocrator des Temps de la Fin, cet être attendu par les Juifs depuis 3 000 ans, et dont lʼépopée de Jeanne dʼArc est un témoignage flamboyant de son avènement, comme en atteste lʼépisode de la « triple donation ».
« Quand on vous conduira devant les synagogues, les magistrats et les autorités, ne cherchez pas avec inquiétude comment vous défendre ou que dire ; car le Saint-Esprit vous enseignera au moment même ce quʼil faut dire. » (Luc, XII : 12) Cette jeune fille à peine sortie de lʼadolescence, cette paysanne qui ne sait ni lire ni écrire, a su répondre à ses juges dʼune façon époustouflante, avec un aplomb qui ne peut que laisser pantois.
Lʼ « écrivain maudit » Brasillach a réalisé une remarquable réadaptation linguistique du procès de Jeanne dʼArc, précédée de sa « méditation » sur son cas hors norme, en veillant à ce que le français du XVème siècle soit conservé sans gêner à la compréhension des échanges entre la Sainte Pucelle et ses accusateurs, qui se fourvoyèrent en la traitant de « sarrasine »,
« hérétique », afin de satisfaire les Anglais.
Robert Brasillach, Le procès de Jeanne dʼArc, 19 € (frais de port inclus), 152 p. ■