Éric Zemmour a publié le communiqué suivant. Dans le cadre électoral, il confirme sa stratégie d’union des droites dont nous n’approuvons pas le principe outre qu’il n’est guère compatible avec l’esprit gaulliste de rassemblement, qui, pourtant, lui est cher. Pour le reste, nous partageons, bien-sûr, sa satisfaction à la suite du « tremblement de terre » italien, qui, en effet, en fait trembler plus d’un dans la camp mondialoeuropéiste.
Avec l’union des droites, Giorgia Meloni l’emporte en Italie.
De la Suède à l’Italie, nous vivons ces dernières semaines la deuxième union des droites victorieuse en Europe dont le ciment est bel et bien la question identitaire.
J’adresse toutes mes félicitations à Madame Meloni et exprime ma joie pour le peuple italien. Un peuple fier et libre qui refuse de mourir.
Il y a quatre ans, Giorgia Meloni recueillait 4% des suffrages. Aujourd’hui, Giorgia Meloni est en passe de diriger l’Italie et son parti, Fratelli d’Italia, de devenir le premier parti du pays à la tête d’une grande coalition de droite.
Malgré leur échec en 2018, Madame Meloni et son jeune parti n’ont jamais rien lâché. Sourds aux injonctions à reculer et refusant toute compromission idéologique et politique, voilà quatre années qu’ils mènent de front la bataille culturelle, s’implantent sur tout le territoire et parlent avec toutes les forces de droite.
Parce que chez Reconquête non plus nous ne nous soumettrons pas et parce que nous nous affirmons déjà comme un contre-pouvoir pleinement engagé dans le combat culturel, alors je le dis : comment ne pas regarder cette victoire comme la preuve que oui, arriver au pouvoir est possible ? ■
Il faut un choc intellectuel pour détrôner les mondiloeuropéistes qui s’accrochent à leurs mandats très ou trop lucratifs.
La vérité .seulement la vérité , car la peur du diable est encore présente dans les chaumières,.
Nous avons passé un demi siècle trop sereins car le modernisme nous a conduit à croire que nous étions au paradis « matériel. », mais doucement le trouble, le doute se met en place. Difficile de savoir ou est la raison, ( école, niveau de vie, monde, Europe, Ukraine , Russie, difficulté du marché, et j’en passe ).
Nous ne sommes qu’un petit segment de vie extrait de la ligne de vie infinie de l’humanité.
Les Italiens n’ont pas les mensonges médiatiques que nous subissons en France….
Tout viens à point à qui c’est attendre!
Et si ce trouble nous conduisait au royaume de France, abordé avec intelligence il n’a jamais été si proche…Faut il encore définir une ligne politique qu’accepteraient les Français. Rêver n’a qu’un temps , nous sommes mortels.
Sur la lancée du mouvement Zemmour, on vante l’alliance des droites en Suède ou en Italie. Mais, ce qui est le plus significatif, c’est la montée des populismes.
l y a deux stratégies électorales : l’union des droites ou le contrôle de la vague populiste.
Elles semblent – malheureusement – incompatibles.
La bourgeoisie répugne à être mêlée à la racaille. Ce n’est pas une question d’idées : Zemmour à réalisé des scores en milieu bourgeois que le RN n’a pas réussi. C’est une question de style.
La menace communiste après la guerre de 40, obligeait de s’allier avec les libéraux. La chute de l’URSS a libéré les nationalistes de cet asservissement. Si géostratégiquement, les USA sont devenus notre adversaire principal, l’alliance avec la bourgeoisie libérale devient sans intérêt. Ou alors avec des franges de cette bourgeoisie (type Bolloré). A terme, une stratégie populiste me semble le plus pertinent.
Il faut donc disputer au gauchistes LFI et anti-fa l’encadrement du populisme, et pour cela former un corps d’agitateurs professionnels. Les terrains d’entrainement ne manquent pas…
Je suis assez d’accord avec vous Michel. Reste à savoir si c’est possible.
Je te reconnais bien là, et avec toute la joie que cela me procure, cher Michel… Seulement l’Action française elle-même, au temps de sa plus grande gloire, n’a pas su faire aboutir pareille stratégie et Georges Valois s’est éclipsé (avec un peu caisse, par-dessus le marché) vers un fascisme français pas trop bien digéré et, finalement, s’en est retourné à son son vomi de natif anarchiste (ce qui ne lui a pas trop réussi, puisqu’il est mort sur la route des camps). Néanmoins, les sociologies d’aujourd’hui ne peuvent se comparer à celles d’il y a un siècle, tu auras bien raison de me l’objecter. Et c’est là qu’il y a lieu de s’attarder sur la stratégie que tu préconises : en fait, elle ne s’intéresse plus aux mêmes populations… Le prolétariat a disparu, une espèce de «lumpen» émerge… Est-ce bien celui-ci que pourrait viser l’espèce de «roico-populisme» que tu envisages d’appeler de nos vœux ?
(En passant, je ne résiste pas au calembour «Marine Lumpen», Dieu me pardonne.)
Je me rappelle le temps, pas si lointain, où tu manifestais une comparable inclination, eu égard au «souverainisme»… Mon sentiment du populaire (qui est aussi le tien ; sens des ressorts traditionnels qui y sont inscrits) fait que, selon moi, le peuple est étranger à ce que les «populistes» sont capables d’en concevoir ; et qu’il y a hiatus (ya-ya), passablement irréductible. Si bien que j’entends ce que tu dis selon des termes sensiblement différents.
Je ne pense pas tant qu’il y ait opportunité d’un «encadrement du populisme», mais nécessité d’une revalorisation de la notion, à hauteur de ce qu’elle devrait recouvrir. Nous sommes un peu trop vieillots et démantibulés – toi, moi et quelques autres – pour savoir nous y employer suffisamment, d’autant plus vieux que je ne m’imagine pas en face d’un Ruffin (pourtant plutôt sympathique, à certains égards) en train de m’échiner à devoir lui mettre les points sur les “i” de ce que je n’arriverais finalement pas à lui dire, tellement j’aurais perdu de temps à avoir dû, qui plus est, mettre des barres aux “t”… Il y a une bien trop grande méprise chez les «populistes» made in XXIe siècle sur ce que nous pourrions prêcher pour que l’on en espère quelque compréhension. Reste encore l’agitation professionnelle, pour laquelle je sais bien que tes yeux brillent ; outre que je puisse à mon tour battre des cils à cette perspective, je n’y crois pas trop… Total : Marine, Zemmour, Bruno Retailleau (que j’apprécie z’assez) ??? Le «Front populaire» de Michel Onfray ? De ce dernier, je me méfie épîdermiquement comme de la peste – je ne me rappelle que trop le choléra Georges Valois de tout à l’heure !!! En fait, la haute différence entre populisme «de gauche» et populisme «de droite», tient à ce que les premiers nourrissent l’essentielle ambition de réussir à éduquer, «émanciper» (l’université populaire d’Onfray et autres obsessions scolaires), c’est-à-dire à changer le peuple, quand les seconds courent après le paradis d’une notion qu’ils ont tragiquement perdue avec les augustes têtes de la princesse de Lamballe, au bout d’une pique, de Louis XVI, dans un tas de son, et de La Reine… Il faut appeler «droite» la droite, celle qui se tenait furieusement sur les extrêmes bancs de l’Assemblée, et engager ce qu’il en reste de «public» à s’en revendiquer, au lieu de ressasser la république, le drapeau tricolore et la Marseillaise à tout va… Néanmoins, c’est parmi ceux de d’là seulement que l’on pourra, peut-être, espérer trouver un peu de regain, particulièrement chez une Marion Maréchal, laquelle, décidément, me semble joliment décidée, sans nulle précipitation et beaucoup d’intelligence charmante, c’est-à-dire, capable de «charmer» plus que nous n’avons jamais su le faire nous-mêmes autres, d’ailleurs, devenus vieux croutons. J’en arrive ainsi à dire qu’il y a certainement davantage lieu de CHARMER les intelligences que de les «encadrer». Il nous faut donc dégotter des charmeurs authentiques. Et, jusqu’à en avoir trouvés de tournés à ravir, se contenter de ce que l’on a et de jouer quelquefois à la loterie dans les urnes, en espérant que notre numéro de rattrapage sera tout de même tiré un beau jour… Mais, ce que je dis là n’est guère «militant» et, sans doute, y a-t-il également bien besoin de militer, ce à quoi je n’ai jamais su réellement me porter…
POLITIQUE D’ABORD
Mettre le Prince Jean sur son trône, si c’était facile, ce serait déjà fait. Personne n’a la recette. Et toute proposition de stratégie soulève une masse d’objections qui tend à nous décourager à nous engager dans une Action (Française) et nous incite à nous cantonner dans l’analyse « métapolitique ».
Pourtant, la spécificité de l’AF ce n’est pas de bâtir une idéologie, c’est d’agir pour que la France redevienne le Royaume.
Toute stratégie est risquée (sans résistance, l’action ne serait qu’administration). Il faut donc explorer des voies aléatoires.
Pour ma part, je n’ai pas d’aprioris (« par tous le moyens même légaux »), mais je crains qu’une stratégie axée sur l’union des conservateurs ne puisse changer de Régime. Les droites étaient très majoritaires ; au début de la 3e République, on sait ce que Mac Mahon a donné. Une « bonne élection » peut bloquer un processus subversif, elle peut surtout entériner un coup d’Etat qui a déjà eu lieu, mais ne parvient jamais être à l’initiative d’un changement de Régime. Le suffrage universel est déjà conservateur comme l’observait J. Bainville, combien plus une majorité « conservatrice ».
Les conservateurs n’aiment pas les crise, et ils ont souvent raison du point de vue du Bien Commun (à court terme). Ce n’est pas l’AF qui va provoquer la crise, mais elle doit s’y préparer…
Tu as évidemment raison, cher Michel : le suffrage universel ne peut qu’être vomi, pour mille motifs. C’est pourquoi je crois bien avoir employé le seul mot de «loterie», comme pis aller au dégoût qui me contamine l’existence… On ne peut rien attendre au suffrage universel, certes, mais je ne peux croire à une stratégie qui soit réellement fonctionnelle dans les moments «apocalyptiques», ni, non plus à l’abord politique ; d’ailleurs, Maurras s’y est cassé les dents : tout un chacun lui a reproché plus ou moins de toujours dire et de ne surtout pas passer à l’action… «Par tous les moyens, même légaux» (j’aime superlativement la formule), bel et bien ; d’où mon histoire de loterie, du reste… En bref, désormais, je me méfie de toute velléité d’action (hors le panache, évidemment). Par ailleurs, je me rappelle et me répète régulièrement cette formule de la Bhagavad-Gîta : «Tu es commis à agir, mais non à jouir du fruit de ton acte. N’aies pas d’attirance pour l’agir ; n’aies pas d’attirance, non plus, pour le non-agir.» Exorde suivie (ou précédée, je ne sais plus de mémoire) de l’idée selon laquelle, si le prince en venait à ne pas mener la guerre qui s’impose, sous prétexte de répugner à l’hécatombe que cela implique, eh bien, en fait, il commettrait un crime…
Il faudrait peut-être relire la Satire Ménippée (écrite juste avant Henri IV) et la réécrire : réunir des gens de bonne volonté de tout bord, cela existe, observateurs lucides, et leur dire : nous voulons, appelons la comme vous voulez, une personnalité – déja faite- qui n’appartienne qu’à la France et non à un clan, et pour le moment nous ne voyons que le Comte de Paris, pour siffler la fin dela récréation de notre régime, qui nous enfonce dans la guerre civile qui a déja commencé. A charge pour tous de se tenir prêt , en éveil ou pour monter à cheval. C’est bien Aragon qui dans un de ses poèmes ‘l’an 2000 n’aura pas lieu » s’écriait :
« Une cathédrale par pitié de ce qui demande à naître,.
une cathedrale pour mon royaume
Pour ce royaume de misèere en moi que je porte
Un royaume de splendeur en moi que je porte
Comme un enfant craintivment qui commene à bouger. »
Quand Aragon est poète il peut tout comprendre ( sauf son hymne à …) et je finis par ces quatre vers;
» Une cathedrale une cathédrale un théâtre appelez
Cela du nom qu’il vous plait mais qu’ on me donne un refuge
Une gare un abri contre cette louve en moi donnez(..)
Quelle grange où ranger le blé blême de la peur avant la grêle ».
Merci, Henri, de ce commentaire – y compris pour les beaux vers d’Aragon – et de ce rappel de la Satire Ménippée, qu’il faut relire, en effet, à l’heure où tant de brillants dirigeants, diplômés, ambitieux et volontaires, en charge du vieux Pays et de l’Etat, les ont conduits dans cette sorte de cloaque où nous voici, moqués, envahis, incultes, au bord de la guerre civile, du chaos ou de ce que de Gaulle appelait la chienlit. JSF a déjà publié la Satire Ménippée. Nous la reprenons ce dimanche.