Par Antiquus.
Devons-nous nous féliciter de ce succès ?
La victoire des insurgents fut obtenue au prix de la banqueroute pour la monarchie française ; le gouvernement américain avait promis de rembourser notre effort de guerre sous dix ans. 220 ans plus tard, nous n’avons pas reçu un sou.
La guerre d’indépendance américaine a occasionné d’autre part une grande fermentation des idées révolutionnaires qui ont été une des causes de la catastrophe de 1789.
D’autre part l’irruption de cette nouvelle puissance a causé la perte des colonies françaises et espagnoles d’Amérique du nord et du sud.
Pourtant nous avions été bien bons de ne pas tenir rigueur à George Washington de l’assassinat du lieutenant de Jumonville, officier parlementaire, dont le premier président des États-Unis s’était rendu personnellement responsable.
Cet évènement était suffisamment grave pour avoir été une des causes de la guerre de Sept ans et justifié une lettre autographe de Louis XV à Georges III. En bref, cette victoire nous a coûté incommensurablement cher, et ne nous a rapporté que des satisfactions d’amour propre.
Maurepas, un des pires ministres de la monarchie, aurait mieux fait de soutenir les insurgents sans leur donner d’avantage décisif, afin de laisser la plaie ouverte le plus longtemps possible. Telle aurait été une politique digne de nos plus grands rois. ■
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Première publication le 19 octobre 2021
« 220 ans plus tard nous n’avons pas reçu un sou » de notre contribution à la guerre d’Indépendance US..
Mais pire, Edouard Herriot élu président du conseil du cartel des gauches, le 14 juin 1924, adopte une position conciliatrice en accepte le plan Dawes en août 1924 qui réévalue à la baisse les réparations que l’Allemagne devait à la France. Les Allemands s’engagent alors à verser de 1 à 2 milliards de marks-or à la France pendant cinq ans gagés sur leur compagnie ferroviaire et sur leur industrie. Herriot promet en échange d’évacuer la Ruhr ce qui est fait en juillet 1925. Cette dernière décision consacre l’impuissance de la France à faire payer par l’Allemagne les réparations : les Anglo-Saxons se sont désolidarisés de l’occupation de la Ruhr et l’exploitation de la région rapporte moins que les frais d’entretien des troupes (525 millions de francs par an contre 700 millions).
Certains affirment qu’Ed. Herriot emprunta, sans en aviser le Parlement, une somme colossale pour l’époque (1925) aux banques US, ce qui fit qu’en 1938, lorsque Daladier demanda l’envoi d’avions Curtiss en urgence ( 880) puis 8.500 en septembre 1939, les banques USA ( JP Morgan) firent opposition en raison de la dette restant à courir, et que Roosevelt dût nous les envoyer en cachette en piéces détachées via le Canada. Tous les contrats signés (et souvent déjà payés d’avance par la France) grace à l’Ambassadeur de 1936 à1940 William Bullitt, furent transférés aux Britanniques le 17 juin 1940. Ces appareils vont être d’un grand secours pour la Grande-Bretagne en attendant le vote de la loi Prêt-bail en mars 1941.
Et l’idée idiote que les États-Unis d’Amérique sont nos amis et nos alliés continue à irriguer les crétins dits de Droite…
Ce Matin, le New-York Times, dans son Morning Briefing:
The U.S. Justice Department reached a roughly $780 million agreement with a French cement company, which had paid off terrorist groups in Syria in 2013 and 2014 to ensure that it could keep operating.
(en bref : Un « cimentier français » est taxé de 780 millions par les USA pour des tractations en territoire syrien))
S’agit-il de Lafarge ou d’Holcim ? qu’importe ! le terrorisme extra-territorial de l' »état de droit » US, extra-étatique et exorbitant du droit, nous frappe encore! 780 millions payés aux États-Unis pour punir des Français opérant en Syrie, pays lui-même illégalement occupé par les USA, A propos : n’ont-ils pas eux-aussi financés des « groupes terroristes » opérant en Syrie ?
Quels poux dans la tête ne vont-ils pas nous trouver demain dans les affaires russes ?
Net désaccord avec Antiquus. D’abord parce que cette guerre était nécessaire pour affaiblir le Royaume-Uni ; une Amérique sous la tutelle anglaise aurait signifié un empire britannique encore plus gigantesque (comme le disait Jacques Bainville). Ensuite parce que cette guerre n’a pas fait fermenté les idées révolutionnaires. Il me paraît absurde d’inverser ainsi les causes : c’est au contraire parce que ces idées peuplaient déjà les cerveaux des élites françaises que celles-ci se sont enthousiasmées pour la cause des insurgents. Enfin, Yorktown reste une victoire, qui plus est, la dernière grande victoire française contre l’Angleterre, ce qui en soi justifie sa célébration. Je suis cependant d’accord avec Antiquus pour dénoncer le coût exorbitant de cette guerre, un coût qui fut sans aucun doute l’élément déclencheur de la révolution (et encore, ce coût aurait pu être supportable si Louis XVI n’avait pas bêtement rappelé les Parlements).
Si cela peut faire plaisir au lecteur de JSF qui s’en prend « aux crétins dits de droite » qui continuent de considérer les Etats-Unis d’Amérique comme nos amis et nos alliés, je n’ai pas honte d’en faire partie, surtout par les temps qui courent avec la guerre menée par la Russie en Ukraine dans laquelle toute l’Europe aurait tôt fait de devenir progressivement la proie du dictateur brutal et sanguinaire Poutine sans les moyens militaires considérables apportés par les Etats-Unis à l’Ukraine, qui dépassent largement les moyens apportés par les Européens. Je suis un ami du peuple russe dont j’admire la culture mais je considère Poutine comme la honte du peuple Russe qui mérite mieux que cet autocrate menteur et falsificateur de l’histoire.