Par Jean-Paul Brighelli.
Cet article est paru le 21 octobre dans le toujours excellent site Causeur. Faut-il ajouter quoi que ce soit ? Le lecteur le fera, jugera, commentera s’il le souhaite ! Nous nous contenterons de réitérer notre conseil prosaïque : acheter et lire le second et donc dernier tome de La Fabrique du Crétin où Jean-Paul Brighelli déploie tout son savoir, son expérience, son aptitude à surprendre, son esprit d’analyse en éveil, et son talent qui n’est pas mince.
Une gifle avouée, des SMS de harcèlement, il n’en faut pas plus pour clouer au pilori n’importe qui. Surtout s’il est un homme, surtout s’il est un leader politique, promis à la succession du Lider maximo. Jean-Paul Brighelli tente de relativiser.
Bonne chance face aux pleureuses professionnelles et aux walkyries du féminisme..
Une main courante parvenue par miracle aux oreilles du Canard enchaîné, et voici la meute lâchée.
Pas même une plainte : dans les divorces, où la « faute » est limitée par la loi à des cas bien précis et généralement graves (violation des devoirs et obligations du mariage, type adultère public ou imitation de signature pour souscrire des crédits — mais pas l’adultère ordinaire, ni les violences simples), la main courante sert de garantie d’avenir dans les discussions âpres entre futurs-ex-époux lorsqu’il s’agira de l’essentiel : parler gros sous. Abîmer l’image du conjoint est un bon coup. Surtout si le conjoint est un personnage public.
Au passage, je trouve stupéfiant que personne ne se soit demandé par quel mécanisme une inscription administrative sans réelle portée se retrouve dans les colonnes de l’hebdomadaire satirique paraissant le mercredi. Peut-être faut-il y voir une certaine exaspération policière face au tir de barrage de la France Insoumise dès que les forces de l’ordre font usage de leurs armes, en situation de légitime défense — et accidentellement touchent une personne qui n’était pas directement impliquée dans l’infraction. « License to kill ! » clame Mélenchon, qui a trop vu de James Bond dans sa jeunesse. Trop hurlé « Flics ! Fascistes ! Assassins ! ».
« Il y a de bons mariages, il n’y en a point de délicieux », écrivait La Rochefoucauld avec une certaine sagacité. Qu’aurait-il dit si le divorce avait existé en 1660 ?
Il n’y a pas de divorce délicieux (quoi qu’on en pense, c’est toujours un arrachement), et il n’en est même pas de bons, sauf dans les téléfilms de France 3. Un divorce, qu’il procède d’un événement ponctuel ou d’une décomposition lente, est toujours douloureux, acharné, brutal. Les noms d’oiseaux volent bas, si je puis dire. On en arrive à des gestes regrettables — des deux côtés, souvent. Si quelqu’un s’imagine qu’une femme ne peut pas être brutale, je lui donnerai une consultation privée.
Adrien Quatennens aurait-il dû porter plainte ? Aurait-il été entendu, à une époque où la charge de la preuve incombe aux hommes, jamais aux femmes, ces êtres de douceur et de mansuétude dont la parole est sacralisée ? Il a été jeté aux chiens. Personnellement, son destin ne m’importe guère. Mais que chacun jette les hauts cris parce que le couple Quatennens se déchire me paraît pour le moins exagéré.
C’est entendu, donner une gifle, ce n’est pas bien. Manque de maîtrise. L’avouer, c’est encore plus sot : c’est parole contre parole, en général. Et les flics savent peser, lorsqu’ils prennent une plainte, ce qui est vrai de ce qui est exagération, voire invention.
Mais il faut faire la part du passionnel : la haine que se vouent les ex-époux est à l’exacte mesure de l’amour qu’ils ont partagé. Plus leur union était le fruit de leur passion, et plus l’inversion de cette passion sera paroxystique. C’est même — je le dis aux enfants des couples séparés — le critère le plus fiable. Si vos géniteurs se haïssent, c’est qu’ils se sont passionnément adorés, au moment où ils vous ont conçus. Donc, pas de culpabilité, les petits !
Il n’y a pas de divorce tiède, parce qu’il correspondrait à une passion tiède (oxymore par définition). Il n’y a pas de divorce raisonnable (ce à quoi vous exhortent les avocats, qui ne sont pas partie prenante) parce qu’il n’y a pas de passion raisonnable.
Et si votre union est raisonnable — ce que l’on nommait autrefois du beau mot de « mariage de convenance » —, vous ne divorcerez pas, parce toujours la raison l’emportera. Pourquoi se séparer de ce qui vous convient ?
Outre la question sentimentale, lourde à digérer, il y a les considérations financières. Parce qu’il en est des divorces comme de la guerre ou de la conduite d’un Etat ou d’une entreprise : comme disait Marx, la question économique est déterminante en dernière instance. Pensions alimentaires, prestations compensatoires et division des biens sont les ressorts qui alimentent… les avocats.
Je sors moi-même d’un divorce prononcé en 2008, et qui aura donc mis 14 ans à se régler, économiquement parlant. Quatennens, mon ami, tu n’es pas sorti d’affaires. Tu as une fille très jeune, dont la garde sera donnée à ton ex — c’est comme ça, autant t’y résoudre, même si ton ex est une harpie. Et ta réputation d’homme violent (aussi, qu’attendez-vous d’un garçon dont le hobby est batteur — de rock ?) ne plaidera pas en ta faveur. J’en sais quelque chose, je ne vois plus depuis douze ans les deux enfants dont la garde a été confiée à leur mère. Mais je paie encore pour eux.
Quant à la plainte pour harcèlement déposée par ton ex-compagne, c’est bien joué, dans un contexte où le SMS devient l’arme fatale des avocats en quête de plaidoiries faciles. Sandrine Rousseau prétend que Julien Bayou harcèle mentalement telle ou telle ? Et voilà le secrétaire national d’EELV, député de Paris, cloué au pilori. Rien de substantiel. Juste un sentiment de harcèlement. Bien sûr, ça ne tiendra pas cinq secondes en justice. Mais en attendant, voilà la khmère verte confortée dans son rôle de chevalier blanc.
Même si LFI n’est vraiment pas ma tasse de thé, même si Quatennens voue à Johnny Halliday, qui chantait Les Coups en 1966 après Stevie Wonder, une passion suspecte, je lui souhaite bonne chance face au lobby des pleureuses professionnelles, des walkyries du féminisme et des accusatrices intéressées. ■
Adrien Quatennens ne me croira pas. Jean-Paul Brighelli non plus. Ils auront tort car, dans le cas contraire, ils pourraient confier leurs malheurs à Saint Gommaire leur saint patron !
SAINT GOMMAIRE (717-774), patron des maris ayant des femmes méchantes : fils du seigneur d’Emblem, un village dans le nord du Brabant, Saint Gommaire est un chevalier de la cour de Pépin le Bref. Suivant le conseil du roi, il épouse une jeune fille de famille noble. Malheureusement, celle-ci s’avère très dépensière et dissolue. De surcroît, elle est méchante voire cruelle. Malgré ses déboires conjugaux, son mari, homme droit et généreux, essaie néanmoins d’influencer sa femme pour la ramener à de meilleurs sentiments… sans résultat, hélas. Saint, Gommaire décide finalement de devenir. Il est fêté le 11 octobre.
Bien sûr qu’il existe, même s’il n’a pas son église; la preuve :
https://wp.fr.aleteia.org/wp-content/uploads/sites/6/2018/07/sint_gommaar.png?w=1920
Ne mériterait-il pas un autel dans chaque paroisse, à côté de Sainte Rita, la patronne des causes désespérées ?
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Si en se mariant les deux concernés prenaient conscience qu’il s’agit d’un engagement en vu d’élever une famille et d’une aide morale et matérielle envers le ou la partenaire nous n’en serions pas à discuter des passages sentimentaux ou sexuels qui détruisent confiance et affection. La recherche de son propre bonheur est pour chacun primordial, c’est dans ce cas un gage de complet échec.
C’est lorsqu’on vieillit et qu’on est en recherche de présence et de soutien qu’on juge de l’affection des autres, mari femme parents et enfants et c’est le travail de toute une vie. Soit on se retrouve accompagné..soit on va en EHPAD. Voilà la minute de vérité .
Déterminisme LFI :
Vie politique : lutte des classes,
Vie conjugale : lutte des claques.
«Qui se sent morveux, qu’il se mouche», trouve-t-on dans Molière ; et voilà le cas d’un mouchard mouché. Ce n’est pas la première fois qu’un rodomont est rattrapé par lui-même en public. Mais il y a pis que le mouchard avec les trois couleurs en sautoir : le journaleux… Pas n’importe lequel des journaleux, celui qui – par ailleurs, indicateur de police, assurément – bénéficie d’échanges cordiaux de procès-verbaux contre morceaux de son «secret des sources» avec la Préfecture. La mentalité trotskyste permet bien de ces arrangements démocratiques et citoyens. Et puis, voilà que la maison poulaga s’irrite de ce que d’aucuns ne marchent plus exactement comme la combine le voulait jusque-là… On le semonce donc, d’un coup de révélations jeté dans la marre aux canards ; que les autres se le tiennent pour dit. Mais, pas sûr qu’ils se le soient ainsi mis dans la courbure, par conséquent, rien n’est perdu et, peut-être, n’a-t-on pas fini de ricaner de temps en temps un tantinet…
On ne peut rien faire contre cette répugnante gentaille, sauf à attendre au bord de la rivière qu’ils procèdent à des échanges de cadavres dans le courant.
Sur le sujet proprement dit de la claque du bonhomme horripilé par sa bonne femme, cela doit pouvoir arriver, sans doute ; la preuve, j’en ai administré une, au temps de mes 25 ans, quand j’allais quitter ma femme d’alors… Je l’ai fait. C’est l’une des deux plus grandes hontes de toute mon existence… Instantanément, je fus atterré par moi-même et me suis confondu en excuses ; tant et si bien que c’est la «claquée» qui a fini par consoler le «claqueur»… Si l’autre rouquin avait aussitôt battu sa coulpe, la dame n’aurait sans doute pas songé à aller déposer la main courante que l’on a dite. Dans cette affaire, je pense que, pour une fois, les vaches sont assez bien gardées. Sauf que – Sacrebleu! – il y a lieu de s’en foutre ! Laïque bordel de code pénal !!!!