PAR RÉMI HUGUES.
Suite d’articles (5 parties), qui se termine aujourd’hui.
À la lumière du livre biblique attribué au prophète Daniel Benjamin Gross, dans l’émission de TF1 « Sources de vie » diffusée le 7 décembre 1980 décrivait ainsi l’Occident, que Poutine appelle empire du mensonge :
« C’est la bête avec un grand « b » si l’on peut dire, elle est caractérisée par le fait qu’elle détruise tout, une volonté de destruction totale. Volonté de destruction par le fait qu’elle vise l’universel. Elle n’est pas entièrement négative. Elle a le fait de vouloir viser l’universel effectivement mais, dans cet universel, elle a la volonté de tout engloutir. Ici véritablement l’autre n’a pas sa place. Il est le seul à vouloir prendre domination, puissance, cupidité, avidité, domination intellectuelle. […] C’est la Bête véritablement déchaînée. […] Cette bête est si féroce parce qu’elle arrive précisément à la fin des royaumes, et au fur et à mesure que l’évolution se fait de plus prenante, que l’évolution se fait marquante, ce royaume arrivant à la fin se débat en quelque sorte dans ses soubresauts, dont peut-être nous voyons aujourd’hui la manifestation. »[1]
Une telle analyse est à rapprocher des réflexions d’Augustin d’Hippone contre la Rome païenne qui persécutait les premiers chrétiens. Selon cette lecture les États-Unis, avec leur Sénat, leur Capitole et leur Pax americana, sont les continuateurs de la Rome païenne de l’Antiquité, qui succéda en tant que première puissance mondiale à la Grèce, qui parvint à l’hégémonie suite à l’épopée d’Alexandre le Grand et ce au détriment de la Perse, cette dernière ayant auparavant triomphé de l’Empire babylonien.
Un fil d’Ariane géopolitique attache l’Antiquité la plus lointaine à nos jours. « Rome fut fondée comme une seconde Babylone, et comme une fille de Babylone, dont il plut à Dieu de se servir pour soumettre par les armes la terre entière »[2], soutient saint Augustin. L’Occident est la nouvelle Babylone, la Cité du Mal, la putain babylonienne, que Poutine est en train de vaillamment affronter.
La guerre du Maître du Kremlin est juste, puisque défensive. Il s’agit non seulement de défendre la Crimée de l’expansionnisme otanien mais aussi de protéger les populations civiles du Donbass dont la barbarie du régime de Kiev. Cette cause est incontestablement juste, et l’intention droite. La diplomation ayant échoué la guerre était l’ultime recours ; sans cela d’autres civils russophones et russophiles des marches orientales de l’Ukraine auraient été décimés. La Russie en tant qu’État souverain est une autorité légitime, et il y a proportionnalité et espérance de succès car l’objectif est d’annexer les provinces de l’est à la Fédération de Russie, objectif tout à fait réaliste. Les sept critères de la guerre juste sont donc remplis, reste à considérer ses conséquences, non désirées initialement par Poutine : l’effondrement de l’Occident, et donc la fin d’une ère. ■ (FIN).
[1] https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cpa80055740/les-quatre-betes
[2]La Cité de Dieu. Œuvres, II, Paris, Gallimard, 2000, p. 789.
À lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même (Cliquer sur l’image)
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Remi Hugues explore la réalité historique et l’avenir à l’aide de « figures ». Les grands « moments » de l’Histoire mythique servant de modèle analogique pour explorer la jungle des événements. C’est ainsi qu’il faut user des textes prophétiques. C’est autre chose que l’empirisme organisateur, c’est plus périlleux, ça prête aux projections paranoïaques. Mais c’est comme ça que les hommes parviennent à faire émerger « poiétiquement » le sens dans l’Histoire .