Par Aristide Renou.
Roger Scruton rappelle ici quelque chose d’important : le saccage esthétique produit par les éoliennes, loin d’être considéré comme un inconvénient, est au contraire un de leurs principaux avantages aux yeux de leurs promoteurs les plus acharnés.
L’écologie qui domine aujourd’hui les esprits et le discours public est essentiellement destructrice du monde humain.
« De plus, à moins d’être situés en mer, le coût esthétique des parcs éoliens contrebalance leurs utilité écologique marginale. Les turbines s’immiscent dans la perspective comme une armée d’insectes visiteurs, leurs pâles agitant la ligne d’horizon, leurs structures brutes détruisant les contours du paysage. Partout où ces inquiétants visiteurs s’installent, les gens sont déstabilisés et l’attachement au lieu que l’on habite ainsi que la disposition à en prendre soin qui en découle sont affaiblis. Il y a des gens qui prétendent aimer l’apparence des éoliennes. Ainsi, Yes2Wind, une ONG qui bénéficie du soutien du WWF, des Amis de la Terre et de Greenpeace, affirme sur son site web que « si certaines personnes s’inquiètent de l’effet des éoliennes sur la beauté de nos paysages, d’autres les considèrent comme élégantes et belles ». Mais on peut dire avec certitude que les auteurs de cette déclaration ne vivent pas à portée de vue d’un parc éolien.
La pollution esthétique n’est pas un coût que tous les militants écologistes ont l’habitude de prendre en compte. Nombre de ceux qui préconisent ces dispositifs visuellement intrusifs se réjouissent en réalité du coup qu’ils portent aux « NIMBY » [Not in my Backyard = Pas dans mon jardin] passéistes qui ont tant investi dans leurs panoramas. Les éoliennes, pour beaucoup de leurs défenseurs, sont des symboles de progrès et de redistribution des ressources. Elles sont l’avant-garde de la justice sociale, écrasant tout le monde de leur hauteur pour un avenir plus égalitaire. Les éoliennes rappellent la définition du communisme que donnait Lénine : « Le pouvoir des soviets plus l’électrification ». ■
Green philosophy