Une fois de plus voici que Didier Desrimais s’empare d’un sujet : les indignations de la gauche politico-médiatique et l’information fuse, se cumule, se construit, et finit par former en relativement peu de lignes, une analyse méthodique qui dit et transmet l’essentiel, ce qu’il convient d’en savoir et d’en penser. C’est fort utile pour qui aime ou plutôt veut comprendre mais avec nuances, mesure et exactitude. Sans concession aucune. Causeur, le 9 novembre. Site qu’il faut saluer pour sa qualité et son courage.
Par Didier Desrimais*.
Les grands remous autour de Grégoire de Fournas font la part belle à la gauche politico-médiatique qui ne manque pas d’exprimer théâtralement ses indignations.
Nomenklatura médiatico-gauchiste: bienvenue à Tartuffeland.
« Qu’ils retournent en Afrique ! », telle est la phrase qu’a lancée dans l’hémicycle le député Rassemblement National, Grégoire de Fournas, lorsqu’il a entendu le député La France insoumise, Carlos Martens Bilongo, se demander ce que le bateau Ocean Viking et ses 234 migrants allaient devenir. Le « ils » désignait, a précisé le député Rassemblement National, le bateau et les migrants clandestins. Mais les artificieux députés La France insoumise ont immédiatement compris qu’ils tenaient là l’occasion de faire oublier leurs récents déboires internes et politiques et de se redorer un peu la pilule. « Qu’ils retournent en Afrique ! » est devenu « Retourne en Afrique ! », et le député Rassemblement National aurait visé directement le député La France insoumise. Cris d’orfraie et d’autres rapaces politicards, Clémentine Autain en état quasi-apoplectique, Danielle Simonnet sémaphorant son indignation, interruption de séance, communiqué de la NUPES, communiqué de presse du député Carlos Martens Bilongo, rassemblement de soutien à ce dernier immédiatement organisé, Jean-Luc Mélenchon quittant son appartement pour rejoindre les députés La France insoumise demandant l’exclusion de Grégoire de Fournas : fumée, fumée, fumée. Mélenchon, sans doute excité par la particule patronymique du coupable, a fait gronder des tonnerres robespierristes dans sa bouche avant que de réclamer la « sanction la plus sévère » pour Grégoire de Fournas. Mathilde Panot a désespérément tenté d’imiter le chef de la meute et a jappé quelques sentences qu’elle aurait sûrement souhaité plus cinglantes, mais bon, on fait avec ce qu’on a. Carlos Martens Bilongo a magnifiquement joué son rôle de martyr en tenant un discours lénifiant sur ses origines et sur les « millions de Français » victimes de racisme. Le rachitique rassemblement sera filmé en « plans (très) serrés » par des médias complaisants pour faire croire à un remake des grands matins révolutionnaires. Il n’y avait pourtant pas plus de deux cent personnes, journalistes et députés inclus, pour hurler à la mort et réclamer la peau d’un député. Cela a suffi. La propagande médiatique a fait le reste.
Le gouvernement en général et Gérald Darmanin en particulier, les députés Renaissance et des députés Les Républicains se sont joints à la meute mélenchoniste. Chacun a d’excellentes raisons en ce moment de mentir, de déformer les propos du député accusé de racisme, et profite de cette polémique cousue de fil blanc pour dissimuler des errements récents, des politiques inconséquentes, des affaires encombrantes. Le ministre de l’Intérieur sait que son projet concernant l’immigration – une façon déguisée de régulariser les sans-papiers qui ne remet nullement en question l’essentiel de l’immigration – déçoit la majorité des Français. Les députés de la majorité, assoupis depuis que le gouvernement défouraille le 49.3 sans discernement, sursautent sur leurs bancs, comprennent vaguement qu’il est question du Rassemblement National et de racisme, enfourchent leurs poneys blancs et sonnent la charge dans le plus grand désordre. Les socialistes profitent de l’occasion pour essayer de rappeler qu’ils sont là, quelque part, au sein de la vampirique NUPES mélenchoniste. Les responsables Les Républicains sont plus partagés mais restent majoritairement ces politiciens frileux ne quittant pas le confort d’une moraline antiraciste-antifasciste dès lors qu’elle leur permet de dissimuler leur inutilité comme force d’opposition au gouvernement et leur absence de vision pour la France. « L’extrême-droite sera toujours l’extrême-droite », tweete le toujours aussi captivant président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand. C’est dire le niveau. La députée européenne Nadine Morano sort du lot et, courageusement, dit le plus important : « Racisme, racisme… l’arme grossière et puissante pour bâtir un sketch politique pour mieux éluder le fond du sujet qui mériterait d’évoquer les milliers de morts en Méditerranée et la responsabilité de l’Union Africaine qui s’en lave les mains ! » Elle avait elle-même réclamé, la veille de la manipulation organisée par La France insoumise, que l’Ocean Viking « reparte en Afrique ! », et accusé l’organisation de l’Union Africaine d’ignorer le sort de ces migrants tentant d’entrer illégalement en Europe. Cette question primordiale disparaît sous la polémique.
Rappelons un propos véritablement raciste, passé totalement inaperçu, et qui n’a valu à sa conceptrice ni réprimande, ni sanction, ni rappel à l’ordre. La députée La France insoumise Danièle Obono aime parfois à verdir son langage. Elle utilise alors une langue ad hoc, moitié argot des cités, moitié sabir manouche, avec parfois une pointe de racisme. En 2019, suite à un préavis de grève dans les transports, elle écrivait poétiquement, à propos du Premier ministre de l’époque, Edouard Philippe : « Le mec il a tellement l’seum & les chocottes de la grève ». Dernièrement, elle a gracieusement demandé à ses adversaires d’aller « manger leurs morts ». Lors de la nomination de Jean Castex à la fonction de Premier ministre, la députée a pu écrire un tweet raciste en toute impunité : « Nom : Jean Castex. Profil : homme blanc de droite bien techno & gros cumulard ». Il n’y a aucune ambiguïté : désigner une personnalité politique par sa couleur de peau relève purement et simplement du racisme. Sur France Inter, la journaliste Carine Bécard, dont nous allons reparler dans un instant, ne s’est pas émue de cette phrase ouvertement raciste. Aucune des belles âmes prêtes à s’évanouir au moindre écart n’a frémi devant cette incontestable phrase raciste. Quelques très légers frémissements ici, un murmure là, et puis plus rien. Imaginons un instant, après l’élection de Mme Obono, le tweet d’un député libellé ainsi : « Nom : Danièle Obono. Profil : femme noire bien doctrinaire & grosse politicarde ». Après un tel message, on peut subodorer le tsunami de l’indignation qui aurait ravagé les arrières-boutiques politico-médiatiques. En l’occurence, dans la vraie vie, c’est bien la députée et « racialiste » Danièle Obono qui a précisé la couleur de peau d’un adversaire politique. La bêtise idéologique et la lâcheté de certains médias ont permis l’occultation de ce racisme anti-blanc qui, depuis, a pris d’autres proportions que les mêmes médias ne prennent pas plus en considération.
Comme attendu, le bureau de l’Assemblée nationale a voté, comme un seul mouton homme, la sanction la plus sévère à l’encontre de Grégoire de Fournas. Le Monde rapporte cette information en se pourléchant les babines – lui qui a été aux abonnés absents pendant les trois jours qui ont suivi la découverte du corps supplicié de la petite Lola, retrouve ici toute sa vigueur et sa spontanéité. L’antiracisme est son credo. Surtout s’il permet d’aboyer avec la meute hétérogène qui réunit tout ce que la classe médiatico-politique française compte de tartuffes et de « belles âmes ». Quant à Danièle Obono, toute honte bue, elle exulte sur son compte twitter : « Décision aussitôt exécutée. Pas de raciste à l’Assemblée ! » Elle déclare sur France Info que cette sanction « ne lavera pas ce [qu’elle] considère être comme une souillure […] et un acte grave ». Rassurez-vous, le journaliste ne lui rappellera aucun de ses propos injurieux ou racistes. Le pouvoir de nuisance de la faction politico-mélenchoniste reste intact. Cette faction sait pouvoir jouir de la collaboration des médias mainstream. D’une simple phrase qui, bien que discutable, n’était nullement raciste, les vociférateurs sont parvenus à faire un tract du Ku Klux Klan, un brûlot fasciste, une ordurerie raciste. Et tout le petit monde médiatique gauchisant a suivi, par lâcheté, par idéologie, par envie de se faire peur et de pouvoir ressortir de vieilles lunes sémantiques. Patrick Cohen, Ali Baddou, Jean-Michel Aphatie, etc., ils sont venus, ils sont tous là. Pour comprendre dans quel monde médiatique nous vivons, en particulier dans le service public, il suffisait d’écouter Carine Bécard sur France Inter, samedi 5 novembre 2022. Recevant Laurent Jacobelli, le porte-parole du groupe Rassemblement National de l’Assemblée nationale, la journaliste de la radio publique n’a pas hésité à enfourcher le grand cheval du mensonge : « Votre collègue, le député du RN Grégoire de Fournas, a été exclu hier pour 15 jours pour avoir tenu des propos racistes en plein cœur de l’hémicycle ». Faux. Le député en question, précise Laurent Jacobelli, a été exclu pour avoir provoqué « une scène tumultueuse » à l’Assemblée nationale – le bureau de l’Assemblée nationale, sous la pression de La France insoumise, a choisi la sanction la plus sévère pour un « tumulte » dans l’hémicycle ?! En toute logique jurisprudentielle, nous ne sommes donc qu’au début d’une succession de sanctions extrêmement dures envers certains députés réputés pour les « scènes tumultueuses » qu’ils provoquent. Carine Bécard continue de mentir sans vergogne : « On a un député qui a donc dit à un député noir : “Retourne en Afrique” ». Faux. Le compte-rendu de séance est parfaitement clair, Grégoire de Fournas a dit : « Qu’il retourne en Afrique » (ou « Qu’ils retournent en Afrique »). Le député Rassemblement National parlait des bateaux et des migrants. Tout au long de cet entretien que Jacobelli a jugé à juste titre « très orienté », Carine Bécard a démontré que notre radio publique est entre les mains de journalistes n’ayant plus qu’une très vague notion de leur métier, de militants prêts à remplir les plus basses besognes propagandistes de la nomenklatura médiatico-gauchiste. À la fin de ce qu’il faut bien appeler un interrogatoire dirigé, Eric Delvaux prend sa voix la plus grave pour conclure l’émission et nous arracher un éclat de rire (jaune) : « Permettez-moi, en tant que rédacteur en chef du 6/9 week-end, de vous dire, monsieur Jacobelli, qu’il n’y a pas de questions orientées dans cette matinale, pas plus que sur l’antenne de France Inter. Nous le prouvons tous les jours ». Bienvenue à Tartuffeland. ■
* Amateur de livres et de musique, scrutateur des mouvements du monde.
Avec le Maqueron, nous sommes entrés dans une phase ultime de la subversion. Il faut se le dire et en mesurer les conséquences : de deux choses l’une, ou bien leur nombre de divisions est tel qu’ils vaincrons, ou bien leur sottise stratégique leur fera se prendre les pieds dans le tapis. Il n’y a aucune autre alternative, sauf un dernier recours qui nous est réservé. Voyons voir…
«Ils» ont passé un cap victorieux avec l’affaire sanitaire, conduite, en fait, de main de maître, puisque tout a fonctionné parfaitement. Certes, leur sottise stratégique a transpiré et transpire encore un peu, mais, l’un dans l’autre, ils s’en sont parfaitement bien tirés – «pour l’instant», en tout cas. La suite n’a pas tardé avec l’Ukraine, dont il faut, sans doute, réussir à démêler jusqu’où est allé l’OTAN pour acculer la Sainte Russie à s’engager dans cette «opération», mais les choses sont ce qu’elles sont pour le moment. Dans la foulée, par la grâce sacro-sainte des «sanctions», on affame d’énergie et on cornaque le mode de vie ; on rationne certaines denrées et, ainsi, on TERRORISE, on met les peuples en tel état de faiblesse psychologique que, en principe, ils devraient consentir à tout – ou, à peu près. Comme ruban là autour, la fumeuse «reductio ad hitlerum», largement simplifiée en réduction à «espèce de raciste»… Mais c’est là la boîterie qui peut trahir… Trahira-t-elle bien ou insuffisamment ? Grand clerc qui pourra le dire.
Quelqu’un a donné la statistique au sujet de laquelle je me suis souvent posé la question de savoir ce qu’il en était : entre les inscrits abstentionnistes et les non-inscrit sur les listes électorales, quel taux atteint-on ? La réponse est de l’ordre des deux tiers aux trois-quarts des Français en âge de voter qui, dernièrement, ne l’ont pas fait… Cela constitue un sacré «marais», comme Marat fit désigner sous la Convention le groupe majoritaire de députés «modérés». Seulement, cette fois, le «Marais du Marat», c’est la «plaine» (désignation synonyme) de tout un peuple rendu morne.
Il faut encore considérer cette fallacieuse «droite», représentée, dans le procès en sorcellerie intenté à l’infortuné Grégoire de Fournas, par la glabre trogne d’un plus qu’incertain tout petit malin à lunettes, qui s’est alors révélée sous la plus répugnante des «bonnes figures» : à supprimer ces tristes sires de tout horizon de sympathie, s’il «nous» plaît…
J’entends le commentateur patenté des «mécontents» qui relance sa scie habituelle : «Ils préparent l’élection de Marine Le Pen au prochain scrutin…» Et, derrière son sourire narquois, au lieu de l’ironie contre ce gouvernement qu’il voudrait donner l’idée d’y avoir collé, rebondit la sonnante et trébuchante redevance qu’on lui pèse chaque jour dans la balance.
On dira de mon propos qu’il est bien démuni, sans doute… Mais il n’en vaut pas moins ce qu’il vaut. Je dois y ajouter que «la seule solution» ne tient pas aux munitions des analyses politiques, doctrinales, ni au train des «engagements» sociaux, mais à une modification INTELLECTUELLE de notre propre «élite» : elle doit se faire CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE en profondeur, c’est-à-dire ne céder à aucune des sirènes de la dialectique et, ainsi se préparer à une refonte de notre «conscience» afin de la rattacher au seul objet non «attingible» (pour reprendre le vilain néologisme d’Ernest Renan) par «l’esprit critique», la «libre pensée» et autres libéro-libertaires, et cet «objet» est celui qui intéresse l’intellectualité pure : l’esprit, la pensée spirituelle, la foi, selon les mots qui peuvent convenir…
C’est cela, et seulement cela, qui nous permettra – peut-être ! – d’influer en profondeur sur les événements «politiques», en prenant soin de ne pas nous laisser empêtrer dans les rets des analyses et de la «raison».
Je vais encore avoir exaspéré et fatigué bien du monde, mais, tout vieux crouton que je devienne de plus en plus gravement, je ne me lasserai pas de prêcher ce que notre cher Michel Michel a très justement appelé «Le Recours à la Tradition».
À propos de la « droite » française : un ancien conseiller de Sarkozy disait que la « droite » avait un surmoi de gauche. Il lançait aussi cette boutade : » Il y a en France deux gauches, dont l’une s’appelle la droite ». Les Républicains crèvent de trouille à l’idée de ne pas paraître assez à gauche. Le penseur de la politique Thomas Molnar dit dans son superbe essai » la gauche vue d’en face » que cette dernière domine totalement idéologiquement le pays depuis plus de deux siècles.
À propos de la sinistre Obono : elle copine sans vergogne avec l’islamiste antisémite présidente des Indigènes de la République, laquelle est fière de « niquer la France », soutient sans états d’âme le tueur islamiste Mohamed Mehra, pose sur une photo avec une affiche demandant d’envoyer les sionistes en camp de concentration. Ce qui n’empêche par Obono de dire que cette charmante personne est une « antiraciste exemplaire ». Antiraciste exemplaire, dans le vocabulaire de l’extrême-gauche radicale , voulant dire en bon français : qui hait les blancs.
Qui adit : »les français sont des vaux »?
L’article de didier DESRIMAIS explique parfaitement et courageusement la situation,je le remercie ainsi que la direction de JSF !