
Telle est la « une » du Figaro de ce matin, pages intérieures à l’avenant. L’imagination du lecteur s’activera, et, peut-être, se souviendra de la théorie dominante d’après 1990 : la fin de l’Histoire, la mondialisation heureuse, la paix du marché… Il se produit des événements, à dit Saint-Just, que nous n’avions pas prévus. Et des revirements idéologiques, historiques, géopolitiques, sociologiques, qui devraient inciter nos contemporains à la modestie. Alors, il ne faudrait pas trop nous bassiner avec les mérites du présent, les lendemains qui chantent, les charmes du futur. Etc. On a déjà donné…
J’espère que les sénégalais, togolais et autres savourent ces grands moments de la tiers-mondisation de leurs anciens donneurs de leçons. Nous sommes ridicules.
La Modernité est une engeance, assurément, mais ce n’est pas exactement tout. Certes, sociologiquement, écologiquement, les superstitions conjointes de la science et du progrès démontrent quel «opium du peuple» il a été donné à consommer, mais ce n’est pas exactement tout…
Avec le merrrrrdier COVID, quelque chose est apparu plus crûment à nos yeux : l’exercice de ce que l’on pourrait appeler la«soft»-Terreur.
De quoi s’agit-il exactement ? Eh bien voilà : il va être mis en œuvre des attitudes «événementielles» (fabriquées ou opportunistes) permettant de faire regretter amèrement les merveilleux «bienfaits» socio-économiques acquis par les actions conjuguées des «partis politiques de gouvernement», de la «libre pensée» et des «grandes découvertes de la Science»… Mais, quoique abruti autant que possible, le peuple doit cependant avoir quelque chose à revendiquer, autrement, certains leviers publicitaires pourraient venir à faire défaut pour le stabiliser, le déstabiliser, l’inquiéter ou le ravir à la manière du foutre-balle climatisé… Le «c’était mieux avant», un tantinet réactionnaire, doit donc être transmuté en une espèce de résultat d’une punition infligée à qui n’a pas obéi convenablement… On leur avait bien dit que le climat, etc. ; on leur avait bien dit de se faire vacciner contre le tête-à-n’os et la grippe saisonnière ; on leur avait bien dit que l’extrême-droite est à bannir ; on leur avait bien dit exactement ce qu’était l’extrême-droite, du reste… Et pourtant, quoique la majorité reste relativement majoritaire, quoique des minorités supplétives puissent utilement faire utilités, on ne peut pas s’assurer tout à fait de «les tenir»… Reste, alors, la solution du curseur trouillomètrique : la Terreur d’État. Le culte de l’énergie sacro-sainte – Dieu carburant et «fée électricité» – va permettre de monnayer les réactions plébéiennes en révélant que tout est solidement tenu par des impondérables dont on persuade que la maîtrise passe par la grand-prêtrise des usines à gaz renouvelables et renouvelées… Pour commencer, avant toute chose, on s’en va expérimenter comment tout ce beau monde de sans-dents et de pas-grand-chose appréciera froid et pénombre télécommandés, à titre d’avertissement… Les sans-dents s’en vont claquer de ce qu’ils n’ont pas et s’apercevoir qu’ils ne voient pas toujours clair. Par-dessus le marché, on le leur fait miroiter, ainsi auront-ils peur de leur propre reflet dans la glace.
Plus besoin de l’humaniste invention du docteur Guillotin, plus besoin, non plus, de l’œillade du «Delta lumineux» en coulisse, le tranchant soviétique du compteur électrique supplée au saint Frusquin arriéré des charrettes à bras et à celui un peu hérissé de malignes ambiguïtés des petites moustaches d’un Alain Bauer.
Terrorisme électrique, terrorisme climatique, terrorisme vaccinal, terrorisme bureaucratique… Nous n’assistons évidemment pas à une brechtienne «résistible ascension», mais à la pragmatique irrésistible entreprise de gangstérisation généralisée, par les rackets en tous genres, les coups de surins mesurés, les compte-gouttes électronisés et la kalachnikov.
Nous touchons le fond de l’abîme du Psaume 130.