PAR RÉMI HUGUES.
Le football est né en Angleterre ; or il apparaît nettement qu’un esprit venu du pays qui l’a fait naître lui fait du tort. Le mondial qui se déroule actuellement au Qatar fait l’objet d’une politisation outrancière : les joueurs reçoivent l’injonction d’adresser un message fort en faveur des droits humains alors que ce n’est nullement leur rôle.
On attend d’eux de bien jouer, de s’impliquer, de faire preuve d’abnégation, d’agir à la loyale, en essayant de prendre le meilleur sur leurs adversaires sans tricher ni commettre de gestes dangereux. Pas qu’ils fassent la promotion, sous couvert de la défense des droits de l’homme, de l’homosexualité. Aux droits du citoyen de 1789 se substituent les droits du « gay ». La Déclaration dévoile sa vraie nature : l’antinomisme, ce qui veut dire inversion de la Loi naturelle.
Que le choix de ce pétro-émirat manque de légitimité, cela est certain. Le Qatar, qui n’a pas l’envergure d’une nation de football, s’est acheté ce mondial comme tel ultra-riche saoudien s’achète Rihanna, Mick Jagger ou Beyoncé pour pousser la chansonnette lors de l’anniversaire de sa progéniture.
Maintenant que la FIFA a tranché, que les dés sont jetés, quel intérêt y a-t-il à appeler au boycott de la compétition ? Que ceux qui trouvent juste de s’y désintéresser – passionnés de football ou non – n’ont qu’à vaquer à leurs occupations… Personne ne les oblige à regarder les matchs.
Il est évident que ce sport, le sport populaire par excellence, bénéficiant d’une couverture médiatique inégalée, offre l’occasion à tous les lobbys de la terre de s’immiscer dans la compétition pour faire avancer leur agenda.
De surcroît, on l’a dit, le « foot » a été vampirisé par l’argent, et la métaphysique, l’esprit de celui-ci : le droit-de-l’hommisme, bras armé idéologique de l’Occident qui entend s’imposer sur le monde entier. Le mondialisme est cette entreprise : faire triompher partout la démocratie libérale-libertaire. Par les armes autant que par le « soft power ».
Les grands événements sportifs planétaires participent de ce soft power en ce sens qu’ils développent une « culture-monde »[1].
Le point de départ de la constitution d’un volet sportif de cette « culture-monde » fut les Jeux olympiques de 1896. Envoyé spécial de la Gazette de France, Charles Maurras en fut le témoin privilégié : il livra ses impressions dans un volume intitulé Anthinéa[2].
Il craignait qu’à trop vouloir rapprocher les peuples on risquerait de faire naître l’hostilité parmi eux : « quand plusieurs races distinctes sont mises en présence, obligées à se fréquenter, bien loin de s’unir par la sympathie, elles se détestent et se combattent au fur et à mesure qu’elles croient se connaître mieux. Paul Bourget a fait avant moi cette observation »[3].
Hélas les faits lui donnèrent raison. Cet événement imaginé par Pierre de Coubertin, participant du même esprit cosmopolitique que les Expositions universelles qui passionnaient tant les foules du tournant du XXe siècle, fut suivi par les Deux Guerres mondiales.
Le « Maître de Martigues » se méfiait comme de la peste du cosmopolitisme prétendument pacificateur. Et identifiait précisément les chefs d’orchestre de ce raout ambitionnant de réunir l’ensemble du globe :
« Pour ce qu’est la prépondérance anglo-saxonne, j’avais oublié de noter qu’elle n’est si forte que parce qu’elle a procédé avec une lenteur savante, un mystère, un silence profondément gardé : les progrès n’ont pas été, comme ceux des Prussiens, d’une brusquerie foudroyante. Même aujourd’hui, quand les Anglo-Saxons sont les maîtres partout, on ne sait pas assez, on ne mesure pas quelle est leur vraie puissance. Elle est fondée en partie sur notre peu de savoir. Ces terribles envahisseurs bénéficient, dans une mesure fort large, de ce que nous ne savons au juste ni ce qu’ils sont, ni ce qu’ils font, ni ce qu’ils rêvent de faire. Les modernes olympiades auront l’avantage de montrer aux peuples latins le nombre, la puissance, l’influence, les prétentions insolentes, les ridicules de ces hardis prétendants à l’empire du monde. Il est possible que cela nous puisse procurer un quart d’heure d’angoisse. Nous serions le dernier des peuples si nous avions peur d’avoir peur. »[4]
L’anglobalisme[5], fort de quatre représentants – Angleterre, États-Unis, Pays de Galle et Canada – est à l’œuvre en ce moment au Qatar, cherchant sournoisement à ériger l’homosexualité en norme sociale universelle. Son symbole l’arc-en-ciel est également celui des LGBTQI+, ces militants politiques qui depuis Londres, New York et surtout la Californie (avec des relais importants dans les métropoles européennes) s’attaquent à la vision traditionnelle selon laquelle l’homosexualité est une déviance, qu’elle doit être présentée comme telle et non pas être promue.
L’équipe de France a sagement agi en refusant de participer à cette guerre idéologique, à l’inverse de la Mannschaft et sa main devant la bouche lors du premier match. Cela ne lui a pas porté chance car elle est déjà éliminée, contrairement à nos « Bleus ».
L’ex-Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt s’est ridiculisée en portant une robes aux manches arc-en-ciel lors de la rencontre Danemark-Tunisie mardi 22 novembre, de même que ce guignol au tee-shirt portant un message de soutien à l’Ukraine (côté ventre) ainsi qu’aux Iraniennes (au dos) qui, lundi 28 novembre, a qui couru sur la pelouse du stade de Lusail à Doha pendant Portugal-Uruguay en agitant un drapeau arc-en-ciel.
Mais les plus grotesques jusqu’ici sont nos confrères de la rédaction de L’Équipe et leur une du jeudi 24 novembre montrant M’Bappé et Griezmann s’enlacer sous le titre « One Love », qui implicitement pose l’égalité entre amour hétérosexuel et amour homosexuel. « One Love » : c’est le slogan qu’a choisi l’anglobalisme pour ce mondial.
Tel fut le génie de Maurras de l’avoir pressenti il y a de cela plus d’un siècle : « Or, je vous prie, à qui reviennent tous les bénéfices du cosmopolitisme ? Au moins cosmopolite des peuples, à la plus nationaliste des races. Je dis aux Anglo-Saxons. L’ère qui va s’ouvrir à Athènes ne fera qu’apporter un nouvel élément de vitalité et de prospérité à nos ennemis éternels. Le vocabulaire du sport contribuera à propager une langue dont la planète entière est déjà infestée. »[6] ■
[1]Jean-François Sirinelli, Mai 68. L’événement Janus, Paris, Fayard, 2008, p. 38 L’historien utilise ce concept pour désigner la culture des Sixties, celle des Beatles et de Woodstock, culture de masse à la fois contestataire, juvénile, mondiale et originaire du monde anglo-américain.
[2]Marseille, Belle-de-Mai Éditions, 2022.
[3]Ibid., p. 36.
[4]Ibid., p. 35-36
[5]Voir un précédent article : https://vigile.quebec/articles/le-peril-anglobaliste
[6]Ibid., p. 36-37.
À lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même (Cliquer sur l’image)
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source
Article intéressant, mais complétement dépassé ; à partir de l’ouverture de la compétition et dès les premiers matches de poules, tout le monde s’est considérablement fichu de ces niaiseries wokistes et mondialistes.
La joie des équipes qualifiées, le désarroi des battus (Allemagne – quelle joie pour nous, qui ne pardonnerons jamais Séville 1982 ! -Belgique, Espagne) tout cela a effacé les prétentions niaises de ceux qui pensaient qu’une sombre réprobation s’abattrait sur le Qatar. Or tout le monde s’accorde à dire que la compétition est bien organisée, que les matches sont passionnants… Et que la France a une belle carte à jouer !
Déjà, samedi soir, mettons la pile aux Godons !
Ah ! ne jamais, jamais écrire « Droits humains » ; restons en aux « Droits de l’Homme », homo et non vir.
Depuis 1998 je ne veux plus entendre parler de foot, du moins pour la France. Ces jours-là pour une victoire- acquise dans des conditions diversement appréciées-on a eu droit à une hystérie honteuse orchestrée par Chirac avec une rare indécence: plus de monde dans la rue que pour la libération! On a gagné, soit alors bravo aux joueurs et puis basta, tout le reste est du pipeau. Non le sport ne pacifie pas vraiment les relations- il faudrait dans ce cas restaurer le fair-play, le respect de l’adversaire- sinon il coagule les frustrations et les idolâtries. Communier dans la victoire devrait inclure l’adversaire. La France ne représente -t-elle quand même pas autre chose que ces délires ? Le foot sympathique, c’est celui de gamins jouant sur un terrain vague avec des buts approximatifs, ou alors des rencontres amicales de club! Mais quelles dévastations dans nos villes pour une victoire, n’ont-ils pas honte?
C’est le ton juste, et par dessous tout ce samedi allez la France !!!!