Par Aristide Renou.
Quoi de plus éclectique, de moins ordonné et de plus inclusif qu’une décharge ?
A ma droite une « ambassadrice de la francophonie » qui a quitté la France où, disait-elle, « Je me sens blâmée pour être simplement moi-même » et qui a déclaré qu’elle ne voyait pas ce qu’elle devait à la France, tandis qu’elle voyait très bien que ladite France avait pris à ses parents et à elle-même « la dignité, le respect et l’empathie. »
A ma gauche (enfin, au-dessus) un Chevalier des Arts et Lettres, auteur d’immortelles chansons qui font honneur au génie littéraire et musical de notre patrie, comme par exemple « Tu veux mon zizi ? »
« Tu veux mon zizi ?
Oui oui oui oui !
Je vais te le donner
Oui oui oui oui !
Viens ce soir dans ma demeure
Tu auras toute ma chaleur
Viens ce soir dans ma cabane
Tu ne connaîtras pas la panne
Viens ce soir dans ma bicoque
Toi la poule et moi le coq. »
Au milieu un président de la République qui a déclaré un jour qu’il n’y avait pas de culture française, ce qui rétrospectivement apparait moins comme une constatation que comme un programme. Ce que voulait dire Emmanuel Macron, c’était que, une fois qu’il aurait eu le champ libre pour agir, il n’y aurait plus de culture française. Juste un vaste terrain vague où chacun serait libre de monter sa baraque en planche et en tôles ou sa case en bouse séchée et de déverser ses ordures en plein vent. Ce qui, sans doute, est le summum de la diversité tant aimée par notre président : quoi de plus éclectique, de moins ordonné et de plus inclusif qu’une décharge ?
Derrière moi, un peuple français qui, manifestement, se méprise tellement lui-même que, non seulement il accepte les insultes avec une placidité de ruminant, mais qu’en plus il demande qu’on lui en serve toujours de nouvelles.
Dans un livre intitulé « Pitesti, laboratoire concentrationnaire », l’écrivain roumain Virgil Ierunca raconte comment, à force d’être torturés et écrasés, certains prisonniers de la tristement célèbre prison de Pitesti acquéraient le réflexe d’aller d’eux-mêmes, tous les matins, plonger la tête dans un baquet plein d’urine et de matières fécales.
Je suppose que nous en sommes à peu près là.
Adieu, donc, France, mère des arts, des armes et des lois. Bonjour, République inclusive et ouverte à l’autre, mère d’Yseult, de Franky Vincent, et de tant d’autres présents et à venir à qui tu tresses des couronnes avec les débris de notre héritage.
France, France, réponds à ma triste querelle.
Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix. ■
Précédemment paru sur la riche page Facebook de l’auteur (8 décembre).
Merci Aristide, cela soulage vraiment de voir quelqu’un qui partage notre rage et notre dégoût.
Merci on n’est pas seul