Barrès écrit de lui, dans « diverses familles spirituelles de la France » : « A l’énergie large et calme de ses aînés, cet enfant substitue une violence sacrée… C’est un oiseau des tempêtes… »
Dés l’âge de 15 ans il s’inscrit à la fédération des camelots du roi et écrit déjà dans la revue critique des idées et des livres. Ce qui ne l’empêche pas de prendre part à de nombreuses bagarres face aux communistes. Le 23 juin 1911, lors des festivités qui se déroulèrent à Rouen pour célébrer le millénaire du rattachement de la Normandie à la France il insulte publiquement le président Armand Fallières, ce qui lui valu six mois de prison.
Avec Georges Valois et quelques camarades, Lagrange fonde le cercle Proudhon. Il s’agit de reprendre la revendication ouvrière en la situant dans le seul cadre où elle puisse s’exprimer et atteindre ses véritables buts, la monarchie. Le syndicalisme et le nationalisme, tel fut le sujet ordinaire des innombrables discours lancés à travers la France par cet orateur de 18 ans, devant des salles immenses, bondées, houleuses…
En somme, l’association de Georges Sorel et de Proudhon. Lagrange, monarchiste, maurrassien, était en même temps un Européen déterminé qui reprend à son compte l’affirmation de Proudhon : « plaçons-nous au point de vue français, intimement lié au point de vue européen ». En 1912 il écrit dans le chapitre « syndicalisme et nationalisme : Ensemble ils règlent leur compte aux pseudo-conquêtes de la Révolution : les monarchistes en gommant la République qui est en France le règne de l’étranger et qui se soumet sans résistance à la puissance de l’or : les syndicalistes en restaurant la communauté professionnelle abolie par la détestable loi Le Chapelier ».
En août 1914, il se porte volontaire et déclare : « C’est aux intellectuels qu’il appartient de donner l’exemple ». il est grièvement atteint le 6 octobre 1915 lors de l’attaque d’Auberive et meurt le 30 octobre ■
Source : Furia Francese