L’âme de la Cité. Voici une admirable conférence de Thomas Molnar donnée à Marseille au siège de l’Union Royaliste Provençale* autour des années 1980. Elle n’existe a priori qu’en version audio. Ce qui n’enlève rien à sa qualité exceptionnelle et donc à son intérêt. On ne pense plus que très rarement aujourd’hui les problèmes ni les principes de la grande politique à une telle altitude. Raison de plus pour s’en emparer et s’en imprégner lorsqu’on redécouvre un document de cette importance dans ses archives et qu’on décide de le ramener au jour.
L’écoute de cette conférence comme d’autres de même valeur, nous amène à corriger ce qui nous semble une erreur réductrice : Non, Maurras, si grand soit-il, n’est pas le seul et unique maître de l’Action Française. Cette dernière est une école, ou, si l’on veut, une pléiade, de penseurs divers, non réductible à un seul homme fût-il d’exception. Lui-même en eût rejeté l’idée. Inutile d’énumérer. Faisons plutôt, chacun pour soi, appel à notre mémoire pour y réunir ceux qui à des époques et des degrés divers, ont été aussi nos maîtres.
Parmi ceux-là, nous rangerons indiscutablement cet intellectuel hongrois, né à Budapest en 1921 et mort en Virginie en 2010, qui fut un grand esprit européen, parlant un français parfait, un patriote hongrois, ce qui n’est pas antinomique, et un catholique marqué du sceau de la Tradition. À ranger, sans-doute, parmi les maîtres contemporains, de la contre-révolution.
* 35 rue Pavillon, 13001 Marseille.
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