Par Radu Portocala.
Ce pertinent billet est paru le 6 décembre – déjà – sur la page Facebook de son auteur. Il n’a rien perdu – au contraire – de son actualité.
Deux assertions faites au commencement de la guerre en Ukraine méritent d’être examinées après 11 mois de conflit.
1. La Russie a des missiles pour seulement une semaine. (Certitude américaine.)
2. « Les sanctions sont efficaces. Les sanctions économiques et financières sont même d’une efficacité redoutable. […] Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie. Nous allons donc provoquer l’effondrement de l’économie russe. » (Bruno Le Maire, dans un moment d’euphorie.)
Ces deux inepties, proférées peu de temps l’un après l’autre, montrent que les États-Unis, suivis aveuglement par tout l’Occident, se sont lancés dans cette guerre sans rien savoir sur la situation réelle dans laquelle se trouvait l’adversaire.
C’est une réalité élémentaire, un simple fait de bon sens, qu’avant de se lancer dans une opération militaire, il faut espionner l’ennemi, apprendre le plus possible sur lui, sur son état d’esprit, sur ses moyens, sur ses forces et faiblesse économiques.
Sûrs de leur droit absolu de régenter le monde et leur invincibilité (cette dernière conviction étant du domaine de la pathologie, si on tient compte de toutes les défaites qu’ils ont subies ces 75 dernières années), les Américains et leurs fidèles alliés ont considéré que ces précautions étaient superflues. Faire la guerre sans se renseigner sur celui qu’on va affronter tient à la fois de la folie et de la stupidité. L’Occident est en train d’en faire la preuve et de subir les conséquences.
Ajoutons à cela les informations très précises fournies par les services d’espionnage des États-Unis et de Grande Bretagne sur l’état de santé de Poutine. Cancéreux au dernier degré, atteint de la maladie de Parkinson, il ne vit que grâce aux appareils auxquels il est branché et n’a que peu de moments de lucidité.
Inventer et diffuser de telles imbécillités était plus important, sans doute, que d’essayer d’apprendre quelle était la situation des stocks militaires de la Russie et comment se portait en réalité son économie. Cela prouve – mais fallait-il encore prouver quoi que ce soit ? – à quel point ceux qui prétendent mener le monde manquent de sérieux. ■