Par Aristide Renou.
Si l’on en croit les rayons des librairies, aussi bien d’ailleurs que les diners en ville, l’armée de réserve des femelles aigries et dégoûtées du mâle aurait atteint des proportions considérables.
Ce qui n’a rien que de très normal.
A peu près tout ce que nous apprenons à nos enfants concernant la différence des sexes est faux. Par « nous », je veux dire nous en tant que société, nous en tant que corps collectif et politique qui, comme tout corps politique, cherche à inculquer certaines mœurs et certaines opinions à ses membres. Je n’ignore pas qu’il existe des familles où les parents conservent un certain bon sens et s’efforcent de le transmettre à leurs enfants, mais ces familles sont comme le fameux petit village gaulois qui résiste encore et toujours à l’envahisseur, malheureusement sans la potion magique.
Tout ce que nos enfants apprennent à l’école sur ce sujet fondamental, tout ce que leur dit l’industrie du divertissement, tout ce qu’ils entendent de la part des « autorités », politiques, scientifiques, culturelles, médiatiques, est faux, ou mêlé de tellement de faux qu’il ne vaut même pas la peine de mentionner les grains de vérité qui pourraient s’y trouver.
Ce faux institutionnalisé n’est autre que la conséquence de l’institutionnalisation du féminisme. Car tout ou presque tout ce que le féminisme contemporain enseigne aux jeunes femmes est faux, et non seulement faux mais nocif pour elles, contraire à leurs besoins et à leurs intérêts véritables. Il leur enseigne qu’il n’existe aucune différence naturelle entre les hommes et les femmes d’un point de vue psychologique, ou spirituel, comme on voudra, et aujourd’hui même les différences biologiques sont remises en cause. Ce mensonge fondamental à d’innombrables ramifications, mais le féminisme insiste tout particulièrement sur le fait que les femmes devraient adopter une attitude « virilement indépendante » (pour reprendre une expression de sainte Simone) vis-à-vis de la sexualité et de ce qui peut s’ensuivre dans l’ordre des choses, à savoir la maternité.
La sexualité est un divertissement et le consentement (c’est-à-dire la volonté des individus) est l’alpha et l’oméga de la moralité en ce domaine ; l’avortement est un acte moralement neutre et sans conséquences psychologiques pour celles qui le pratiquent ; avoir des enfants et fonder une famille n’est qu’un « choix de vie » parmi tous les autres, et pas le meilleur qui soit ; les femmes sont en droit d’attendre que les hommes se comportent comme elles vis-à-vis de la sexualité, de la vie de couple, de la famille, etc.
La conséquence est que les malheureuses, très nombreuses, qui croient en tout ou partie à ce catéchisme pervers iront presque inévitablement de déceptions en désappointements, qu’elles multiplieront les mauvaises expériences et les mauvais choix et qu’elles développeront peu à peu une rage inextinguible à l’égard des hommes qui persistent à ne pas se comporter comme ils le devraient, par pure mauvaise volonté puisque les hommes et les femmes sont fondamentalement identiques.
Le destin naturel de la féministe est de finir célibataire, sans enfants, et secrètement désespérée de l’être ; trompant sa solitude avec des animaux et des voyages et ruminant sa rancœur envers la gent masculine : « Tous des salauds, couilles à pattes et bite au front. D’ailleurs ma mère (qui a fait mai 68) me l’avait bien dit ! »
(Lectrices, et lecteurs, je vous entends déjà vous récrier : oui, je fais des zamalgames, je généralise, j’indique des tendances, je suis la logique d’une idée, bref j’énonce ce qui me semble être des vérités générales sans prétendre à aucun moment qu’il s’agirait de vérités universelles. Par conséquent, ne venez pas m’opposer toutes les exceptions que vous connaissez. J’en connais aussi, mais elles ne font rien à mon affaire.)
Et même celles qui ne croient pas au catéchisme féministe, ou qui cessent d’y croire avant d’avoir commis des erreurs irréparables, ne sont pas forcément mieux loties, car elles trouvent autour d’elles essentiellement des hommes qui, eux aussi, ont été soumis au catéchisme et qui y auront réagi soit en se déconstruisant conformément à ce qui est attendu d’eux, ce qui les rend ipso facto dépourvus de tout attrait érotique et même légèrement méprisables, soit qui auront bien compris que la « libération » des femmes signifie aussi leur libération à eux de toutes les contraintes et responsabilités qui allaient traditionnellement avec la masculinité. Bref, soit des hommes-soja soit des égoïstes jouisseurs et cyniques, du genre de ceux qui ne rappellent jamais le lendemain.
Quant aux rares qui auront réussi à naviguer entre ce Charybde et cette Scylla, ils risquent fort de tomber sur des femmes remontées comme des coucous par la propagande féministe et par leurs expériences malheureuses avec les mâles sus-décrits, et ainsi d’arriver à la triste conclusion que les femmes sont fondamentalement des emmerdeuses. Toutes les mêmes, et y en a marre !
Il est donc normal que fleurissent de nos jours des ouvrages célébrant les femmes et flétrissant les hommes, parant les premières de toutes les vertus et entassant sur le dos des seconds tous les crimes et tous les maux de l’humanité. C’est qu’il y a désormais un vaste lectorat et donc un vaste marché pour cette littérature de confirmation, et le fait qu’elle ne vaille même pas le papier sur lequel elle est écrite ne change bien sûr rien à l’affaire. C’est le cas de la plupart des livres de toute façon. Et bien évidemment, ce Niagara d’écrits vindicatifs entretient et aggrave le phénomène qui lui a donné naissance. (On trouve aussi une « littérature » de confirmation inversée, à destination des hommes, mais celle-ci n’a pas pignon sur rue et se diffuse plutôt sous le manteau des réseaux sociaux.)
Le féminisme victimaire est une prophétie auto-réalisatrice. ■
Précédemment paru sur la riche page Facebook de l’auteur (4 janvier).
« Du côté de la barbe est la toute puissance »
Ce n’est pas nouveau et le nier c’est nier l’évidence.; et dire qu’il n’y a aucune différence entre le comportement les motivations et le fonctionnement intellectuel et moral des deux sexes c’est aussi nier l’évidence.
Nul doute qu’à trop vouloir expliquer revendiquer se plaindre les femmes se rendent insupportables mais des siècles de dépendance et de subordination finissent par peser jusqu’a la rupture et à force d’imposer leur force et leur volonté les hommes perdent leur crédit. L’avenir est dans un sage équilibre qui est comme toujours la chose la plus difficile à obtenir en ce monde. Espérons que nous reviendrons à l’amour courtois et même romantique parce que l’intérêt le charme et l’essence même de la vie ce sont nos différences.
«Du côté du cœur», Cincinnatus, en accord total avec ce commentaire.
Par ailleurs, la photo d’illustration me stupéfie : je n’aurais pas imaginé qu’il puisse circuler autant de livres de ce «genre» ni que des couvertures de livre puissent encore singer autant les mauvais goûts des socialo-communismes et fascismes : l’esthétique futurisme lugubre d’il y a un siècle n’en aurait donc pas fini non plus.
La femme et l’homme sont COMPLEMENTAIRES, pour celles qui revendiquent l’égalité avec les hommes: un test imparable, affronter l’horrible monstre appelé: SOURIS et là , nous verrons qui va grimper sur la table en hurlant: la souris ou la femme???????
Relire Max Scheler, nous sommes dans le ressentiment ou plutôt nous le cultivons. C’est sans issue, à moins de retouver notre liberté, c’est à dire notre vocation ancrée sur nos talents. Quelle meilleure manière d’y échapper et nier nos talents que de rester dans cette configuration quasi officielle. Le refus d’éléver le regard se traduit par un refus du politique. Oui David, c’est consternant.