Par Radu Portocala.
Emmanuel Macron a-t-il perverti la fonction présidentielle au point d’avoir donné à une partie de la population français le goût du mauvais spectacle dont il est souvent l’acteur ? Est-il bouffon ou tyran ? Se poser ces questions n’est pas illégitime. Ce billet interrogatif et perspicace, comme toujours fort bien écrit, est paru hier 10 janvier sur la page Facebook de son auteur.
Pendant sa campagne électorale, François Hollande avait dit vouloir redonner sa dignité à la fonction présidentielle. Il est vrai que son prédécesseur l’avait malmenée à plusieurs reprises et de diverses manières. La dignité étant un attribut de la personne et non de la fonction, Hollande n’a réussi que donner à la présidence l’apparence de sa propre personnalité : il l’a rendue ridicule.
Emmanuel Macron a eu la même prétention : faire de la présidence un Olympe au sommet duquel régnerait, dans un silence recueilli, son austère sagesse. Il a très vite réussi à la transformer en un mélange de cirque et de cour de récréation, où se déroule un permanent carnaval de mauvais goût.
Une partie de la masse, habituée au triste spectacle des émissions de divertissement, trouve cela très bien. Elle imagine que c’est sous cette forme lamentable s’incarne la démocratie. S’afficher avec des clowns, se déhancher sur les marches du palais présidentiel, se montrer débraillé, serrer dans ses bras des voyous déshabillés, tutoyer à droite et à gauche, faire des blagues douteuses de collégien – tout cela est devenu, avec Emmanuel Macron, geste politique. Et tout cela n’est qu’abaissement du politique, nivellement par le bas.
Mais que se passerait-il si un homme sérieux, rigoureux, dont l’action serait bénéfique à la France en cas de victoire, se présentait à la future élection ? La perception de la fonction présidentielle ayant été pervertie, la masse risquerait de le rejeter, car elle ne comprendrait pas qu’il ne veuille continuer le mauvais spectacle. C’est la création de ce risque qui est une des parties les plus néfastes de la présidence d’Emmanuel Macron. ■
Excellente et profonde observation qui démontre qu’une attitude peut s’accepter comme normale et marquer de son empreinte tout l’ensemble d’une fonction. Nous créons des précédents. Au dêpart les présidents français ont cherché à copier l’allure des Kennedy qui était chaleureuse et directe mais avant tout naturelle , et sns pouvoir l’égaler justement parce qu’elle êtait naturelle , nos dirigeants ont joué un rôle fait de dêsinvolture avec plus ou moins de talent. Actuellement nous faisons face à la vulgarité d’un mauvais acteur qui surjoue et « en fait trop. » espérons qu’il ne fera pas d’émules. .
Une allure de demeuré mental ; ce que cette photographie met perspective est inouï.