Entretien publié hier, 11 janvier, sur FigaroVox, significatif du terrorisme culturel que tentent d’imposer certains artistes dans l’exercice de leur métier. Et de la pression politico-médiatique à laquelle les artistes eux-mêmes sont soumis ou se soumettent de leur propre mouvement. Il s’agit de fait d’un Système global coercitif. C’est ce qu’on appelle dans notre Occident décadent : nos sociétés de Liberté.
FIGAROVOX/ENTRETIEN – Les deux groupes de musique ont demandé que le festival les Déferlantes ne se tienne pas dans une ville dirigée par le RN. Si les artistes sont libres de se produire où ils le souhaitent, cette décision relève du signalement de vertu, estime David Desgouilles.
David Desgouilles est chroniqueur à Marianne. Il a publié Dérapage (éd. du Rocher, 2017) et Leurs guerres perdues, (éd. du Rocher, 2019).
FIGAROVOX. – Le festival de musique Les Déferlantes a renoncé à tenir son édition 2023 à Perpignan, ville tenue par le Rassemblement national (RN), après le refus d’Indochine et de Louise Attaque de s’y produire. Que vous inspire cette décision ?
J’ai un peu l’impression d’avoir été emmené en l’an 1985 par la Delorean de Retour vers le Futur. Tout y est : le groupe Indochine, et le grand méchant FN. Je ne m’attendais pas à cette cure de jouvence en ce début d’année 2023. Et pour ça, merci Indochine !
Plaisanterie mise à part, nous avons tout de même changé d’époque puisque dans un premier temps, ce festival avait décidé d’organiser son édition à Perpignan. Mais ses dirigeants n’ont visiblement pas encore les reins assez solides pour maintenir leur décision sous la pression de deux groupes musicaux. Auraient-ils été déclarés persona non grata dans le monde de la culture s’ils avaient ignoré Indochine et Louise Attaque ? En fait, personne ne sait parce que personne n’a vraiment essayé.
Peut-on voir dans les menaces de boycott des deux groupes «du chantage» et un «caprice idéologique sectaire» comme l’affirme le maire RN Louis Aliot ?
Bien sûr que les artistes sont libres de se produire où ils le souhaitent. Ils ont aussi le droit d’ignorer les 47% d’électeurs qui n’ont pas voté pour Louis Aliot. Ils ont même le droit de mépriser profondément ceux de leurs fans qui ont choisi ce maire dans des élections démocratiques. Mais on a le droit de penser aussi que cette attitude s’avère anachronique, tant le RN n’a plus rien à voir avec le FN de Jean-Marie Le Pen, et qu’elle peut même demeurer un carburant pour le vote mariniste. Et Louis Aliot a aussi le droit de qualifier cette attitude comme il l’entend.
Pour ma part, pour qualifier cette pression exercée sur les organisateurs du festival, j’hésite entre la naïveté confondante de croire que c’est ainsi qu’on fera reculer le vote RN et la posture ridicule de se voir en Jean Moulin de la chanson parce qu’on ne va pas chanter dans la ville administrée par Louis Aliot. Quelle prise de risque !
Louis Aliot connaît-il le premier accroc à sa stratégie jusqu’à présent bien huilée de captation du monde de la culture ? Derrière cette polémique, est-ce le signe de l’échec de la dédiabolisation du RN ?
Sa stratégie fonctionne visiblement très bien sur le plan local, et c’est l’essentiel s’il souhaite être réélu. Et il avait réussi d’attirer dans un premier temps ce festival. Donc, il a manifestement avancé. Un jour, un dirigeant de festival finira par dire aux groupes récalcitrants qu’il peut très bien se passer d’eux. Il sera peut-être désinvité de quelques dîners en ville. Pour peu qu’il ne soit pas friand de ces derniers, il pourrait même y voir un avantage.
bonjour, hélas, cette réaction puérile pour ne pas dire infantile va comme un gant a ce groupe qui a 60 ans est encore resté physiquement et intellectuellement dans les années 80, les bd de Marvel, le coiffé décoiffé du rebelle gauchisant, mais ils se trompent de cible, leur publique se situe plutot dans les nostalgiques de la petite enfance, les » tanguy du rock » et les adeptes de la rime facile pour pas dire a 2 balles et ce publique se fout pas mal du rn(pardon,fn) et encore plus de louis Alliot qu’ils ne connaissent sans doute meme pas c’est juste triste et juste grotesque, mais parfaitement le reflet du monde dans lequel nous pataugeons ….boycottons les boycotteurs
Les belles âmes « qui ne font pas de politique » ne sont pas à une contradiction près puisqu’elles refusaient de se produire à Perpignan pour des raisons… politiques ! Merci donc à ces non-pensants de nous rappeler que tout est politique et que leur bêtise insondable est abyssale. Ces deux group’uscules crépusculaires ont bien l’air de leurs chansons – de vrais maîtres-chanteurs.