Les Lundis.
Par Louis-Joseph Delanglade*.
Empêtrée qu’elle est dans ses contradictions énergétiques, l’Allemagne ne se préoccupe certainement pas de l’effet, si limité soit-il, des particules fines dont ses mines de charbon peuvent nous gratifier à la suite d’une saute de vent intempestive. Il fut pourtant un temps où écolos et médias d’outre-Rhin, arguant de risques imaginaires, manifestaient leur mécontentement vis-à-vis d’une France qui ne fermait pas, ou pas assez vite, la centrale de Fessenheim, laquelle, que l’on sache, ne leur a jamais causé de désagrément. L’Allemagne elle-même a choisi, sur la base des mensonges de la propagande écologiste qui a suivi l’accident de Fukushima (mars 2011), de sortir du nucléaire et de privilégier le gaz. Elle a surtout obtenu, pour ne pas être pénalisée par son propre choix, mais au détriment de la France qui a accepté la chose, la corrélation par l’U.E. des tarifs du gaz et de l’électricité.
Ces deux exemples ne sont pas anecdotiques : ils illustrent bien le fonctionnement de ce que l’on dénomme si mal (du moins de ce côté-ci du Rhin) le « couple » franco-allemand. En fait, soixante années d’une union devenue léonine. Certains ont pu, dès 1963, se trouver des raisons de croire que les deux pays enfin « réconciliés » (mais s’étaient-ils jamais conciliés ?) constitueraient le socle solide d’une Europe à définir. D’un poids assez similaire, ils donnaient l’impression de se compléter : puissance militaire et géopolitique d’un côté ; puissance commerciale et économique de l’autre. Jusqu’au moment où le « décrochage » de la France est devenu patent : la grande Allemagne réunifiée a fini par peser, seule, suffisamment pour dominer le reste de l’Union et pouvoir afficher ses propres ambitions.
François Mitterrand pensait-il vraiment que la monnaie unique (le futur euro, en fait un avatar du mark) serait une compensation et même une garantie suffisante(s) pour équilibrer la montée en puissance d’une Allemagne grisée par sa réunification ? En tout cas, il n’en fut rien et ce double mark déguisé a contribué à accroître la prospérité allemande au détriment de la France (et de l’Italie, d’ailleurs). Dans les faits, l’Allemagne a obtenu ce qu’elle voulait. La réunification (1989-1990), coûteuse mais bien gérée, a conforté sa prééminence dans un contexte de mondialisation qui lui allait à merveille. Le règne de Mme Merkel fut ainsi caractérisé par l’importation massive d’un gaz russe bon marché, la croissance d’une production industrielle haut-de-gamme, des exportations record vers la Chine et les États-Unis – et des excédents commerciaux considérables. Le tout, sans assumer (contrairement à la France) le coût plutôt élevé d’une Défense nationale dont le soin était laissé à la bonne volonté de l’Otan – c’est-à-dire des États-Unis.
A l’inverse, l’euro et la mondialisation ont considérablement affaibli la France car, par idéologie ou par incompétence, les gouvernements français successifs ont, sauf exception, toujours fait le choix de se soumettre à des décisions prétendument européennes mais inspirées par l’Allemagne (exemple : sanctions de 2014 contre la Russie qui pénalisent d’abord les agriculteurs français). Aujourd’hui, par un juste retour des choses, les conséquences du conflit ukrainien ébranlent davantage l’Allemagne, forcément plus exposée que la France puisque c’est la mondialisation elle-même qui est remise en cause, comme le confirment les préoccupations du récent Forum de Davos. En situation d’échec, conjoncturel et/ou structurel, l’Allemagne doit faire quelque chose. Or il apparaît d’ores déjà qu’elle entend bien poursuivre sa propre stratégie nationale (énergie, Otan, immigration, etc.) tout en pesant sur l’U.E. On ne saurait l’en blâmer ; en revanche, il conviendrait d’avoir la lucidité et le courage politiques de s’opposer à elle.
En affirmant dans leur tribune conjointe (Le Figaro, samedi) qu’il faut conforter une « souveraineté européenne » qui n’existe ni sur le plan militaire ni sur le plan politique, MM. Macron et Scholz se payent de mots. Du coup, les envolées lyriques de M. Macron (dimanche) frisent le ridicule : l’Europe-puissance reste, pour l’instant, un fantasme français et le prétendu « couple » un drôle de couple. ■
* Agrégé de Lettres Modernes.
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source.
En fait, le traité de l’Élysée de 1963 se concevait dans la perspective gaullienne « Tu payes, je commande ! »
Perspective tout à fait envisageable du fait du sentiment intense de culpabilité allemand et de la succession de chanceliers chrétiens-démocrates : Adenauer jusqu’au 15 octobre 1963, Ludwig Erhardt, jusqu’au 1er décembre 1966, Kurt Kiesinger jusqu’au 21 octobre 1969. Tous trois rhénans, atlantistes certes (ce qui pouvait se concevoir aux temps de l’Union soviétique), mais méfiants vis-à-vis des Prussiens.
Puis vint le socialiste Willy Brandt. Et, naturellement la catastrophique réunification. Comme l’expose fort clairement Delanglade, nous sommes désormais le dindon émasculé de la farce.
Depuis (1963) avec de gaulle & même maintenant tous les présidents sont des traites contre les Français, ils sympathisent avec les boches qu’ils ont massacrés beaucoup de Français & Françaises ; Alors je dis oust ! de cette république anti-France ; § Message d’un: *Royaliste-Lozérien*.