Par Pierre Builly.
Vaincre ou mourir de Paul Mignot et Vincent Mottez (2022).
Nous n’avons pas besoin de héros, évidemment.
L’incroyable concert de haine qui, depuis quelques jours, s’est fait entendre dans toute la presse sérieuse ne peut qu’éveiller l’intérêt de ceux qui ne sont pas tout à fait tombés dans la bien-pensance. Lorsque Libération consacre la couverture et trois de ses pages à agonir, abominer, exécuter un film, lorsque Télérama, Médiapart, Écran large ou même l’anodin Première crachent des torrents d’insultes et paraissent considérer Vaincre ou mourir comme un avatar (en pire !) de Mein Kampf, c’est assurément qu’il y a quelque chose à voir. Conçu comme une adaptation du spectacle Le dernier panache, présenté depuis 2016 au parc d’attraction du Puy du Fou devant 12 millions de spectateurs, le film relate l’histoire folle et enthousiasmante de François-Athanase Charette de la Contrie, un des chefs les plus emblématiques de la rébellion vendéenne, un des plus fascinants.
Le film de Paul Mignot et Vincent Mottez ambitionne de réunir devant les écrans, malgré une distribution assez maigre, 100.000 personnes. Nous verrons bien s’il y parviendra et, à ce propos, la mobilisation citée plus avant de toute la presse (et de Radio-France, bien sûr, la mal nommée) lui rend sans doute un sacré service, appelant l’attention sur un film réalisé en 18 jours, sans immenses moyens, avec certaines maladresses, mais qui aurait pu s’engloutir dans l’indifférence qui touche la plupart des productions françaises.
Les critiques sur la qualité filmique, celles que j’ai lues en tout cas, insistent toute sur une prétendue médiocrité de la réalisation – que je n’ai pas tellement remarquée – mais surtout alertent l’opinion (enfin, celle qui pense, ni vous ni moi, sûrement) sur le caractère réactionnaire de l’entreprise.
Ben oui, Vaincre ou mourir est un film réactionnaire qui présente avec sympathie l’horreur des guerres de Vendée qui ont vu se perpétrer le premier génocide de l’histoire moderne (voir la lettre à la Convention du général Westermann, non citée, d’ailleurs dans le film : Il n’y a plus de Vendée. Elle est morte sous notre sabre aves ses femmes et ses enfants. [… Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé. Nous ne faisons pas de prisonniers, car il faudrait leur donner le pain de la liberté, et la pitié n’est pas révolutionnaire. Ou se rappeler l’affreux épisode des exploits des Colonnes infernales du général Turreau , par exemple l’abomination du 28 février 1794 aux Lucs-sur-Boulogne, lorsque, pendant qu’il n’y a aucun homme dans le village (ils sont dans l’armée de Charette) on éventre le curé, on tue les vieillards à coup de baïonnette et on incendie l’église dans laquelle se sont réfugiés les femmes et les enfants. Il y aura 564 morts. À peine moins qu’Oradour-sur-Glane en 1944.
Un film réactionnaire, donc, très engagé. Voilà une sortie grave et alarmante pour Écran large; c’est vrai, c’est embêtant lorsqu’on vient contredire la légende dorée de la Révolution française, lorsqu’on présente des gens qui n’admettent pas qu’on ait exécuté leur Roi, le 21 janvier 1793, assassiné leur Reine (le 16 octobre), ambitionné de soumettre leurs prêtres et, de surcroît, prétendu lever 300.000 hommes pour livrer la guerre à l’Europe entière, pour tenter de la convertir aux fariboles rousseauistes. Donc ces braves gens s’exaspèrent, s’indignent, se lèvent, comme se lèveront en Bretagne les Chouans, en Normandie les hommes de Frotté, dans le Lyonnais les Compagnons de Jéhu et les Fédéralistes et un peu partout dans le Midi, des rebelles.
Il est extraordinaire de voir combien la multitude de films engagés de l’autre côté soit choyée, adulée, reconnue. En dernier lieu Tirailleurs d’Omar Sy, mais bien avant Indigènes ou Hors la loi (les événements de Sétif et d’octobre 1961) de Rachid Bouchareb (2006 et 2010), La marche (des Beurs) de Walid Ben Yadi (2013). Sans compter toutes les adulations des passeurs qui aident les clandestins sans-papiers à s’installer en Europe. Pourquoi pas ? Mais pourquoi reprocher à l’autre partie de l’échiquier de mener sa partie ?
Revenons au film, qui n’apas que des qualités, malgré un souffle épique certain et de bien belles images. Disons qu’on aurait préféré que la musique soit moins tonitruante et omniprésente et que les scènes oniriques où Charette (Hugo Becker) se questionne sur sa folle aventure et sur la destinée qui l’attend soient plus intelligemment traitées. Disons aussi que les interventions d’historiens en préambule du film sont inutiles et ennuyeuses. Disons que, Charette, quoi qu’on pense de son combat, est une de ces figures lumineuses que la France a le bonheur de présenter au monde entier.
Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une Jeunesse, messieurs, sommes la jeunesse de Dieu, la jeunesse de la Fidélité. Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur. ■
Chroniques hebdomadaires en principe publiées le dimanche.
Piere Builly a tout dit, sur les qualités filmiques du film, qu’on peut toujours discuter, mais aussi sur son souffle épique,, hommage à la Vendée martyrisée. Evidemment la haine
de ceux qui le nient est saissisante. Par exemple, Télérama ose parler du « pseudo-martyre de Charette ». Une seule chose à faire, aller voir le film , avant qu’il disparaisse des écrans, avec nos petits-enfants et connaisances. Je me rappelle le sabotage honteux de « Katyn » du grand Wajda, rendant compte de ces héros , morts en chrétiens, distribué en catimini dans une ou deux salles à Paris deux semaines. Il est vrai que la critique n’ avait jamais pardonné à Wajda son film « Danton » qui est tout, sauf un hommage à la révolution..
Vue la haine des bien- pensants, je vais certainement aller voir ce film étant anti républicains viscéral. Ils ont peut être honte de regarder la barbarie leurs révolution que j’assimile à la shoah puisqu’ils exécutaient des les gens à la chaine comme d’autres dans les années 40. Je n’oublie pas ce qui s’est passé au Luc sur Boulogne, les camps de concentration, les gens jetés dans la Loire à Nantes , l’assassinat de Louis XVI, le martyr de Louis XVII ,etc… C’est peut être ça leurs « valeurs de la république » Pour moi c’est Vive le Roi.
Tout à fait d’accord avec les commentaires.
Quels sont les cinémas sur Marseille où est diffusé Vaincre ou Mourir ?
Impatient de le voir prochainement !
Avant toute chose, ce film est très peu distribué en PACA, CGR à Vitrolles, Artplexe à Marseille, Pathé à Toulon … c’est un signe de la main mise de la pensée unique, de la bien-pensance révolutionnaire de la gauche (ou ce qu’il en reste) française par des menaces sur les diffuseurs …
Ensuite, si ce film suscite autant de haine de la part de ces gens, qui ne sont que des crapules drapées d’inculture pré révolutionnaire, c’est que c’est un bon film, un film vrai sur les atrocités commises par la Terreur de la République naissante !!! On pardonne les manquements techniques de la réalisation, il n’en demeure pas moins que le fond est là et que la gauche bien-pensante ne l’accepte car ces faits historiques sont vrais et sont une réaction aux atrocités commises !! IL FAUT ALLER VOIR CE FILM!!! Et comme la République n’est pas pour moi un idéal universel, je crie haut et fort « VIVE LE ROI » ! 🤴
Sur CALAIS, PATHE ( GAUMONT) ne l’a pas encore distribué, j’espère qu’il n’en est pas de même dans tous les cinémas de la chaine
VAINCRE ou MOURIR
est en projection projection à Marseille cinéma ARTPLEXE en haut de la Canebière au 125 13001
vendredi 27 samedi 28 dimanche 29 lundi 30 mardi 31
vendredi aujourd’hui 15:30 et 19:55
Le film passe au CGR de Lanester Morbihan.
À lire aussi : CROIS OU MEURS ! « Histoire incorrecte de la Révolution française » de Claude Quétel.
Comme la Vérité est longue à émerger !
Henri a tout à fait raison d’appeler ttout le monde à aller voir le film.
Indépendamment même de l’émotion ressentie par une oeuvre magnifiquement engagée dans la direction que nous souhaitons, il s’agit d’un véritable ACTE MILITANT. Il faut que les distributeurs, les directeurs de salle, impressionnés par le succès organisent davantage de séances, ouvrent plus d’écrans, projettent le film dans tout le pays.
Un succès plus grand que celui qui est attendu – c’est-à-dire plus de 100.000 spectateurs – serait une bonne claque donnée à la bien-pensance.
Je suis allé voir le film et j’ai beaucoup aimé . Depuis tout jeune je suis sensibilisé aux guerres de Vendée ayant eu pour ami d’enfance un descendant de Charette . J’habitais à Saint Sébastien sur Loire près de l’endroit où a été signé le traité de la Jaunaye . En 1997 j’ai eu en main les reliques de La Rochejacquelin offertes à Théodore Botrel pour son engagement avec ses chansons « Mr Henry » et « Le mouchoir rouge de Cholet » . Renaud Detressan ( chanteur et fondateur de Soldat Louis), petit fils de Théodore Botrel, a remis ces reliques à l’Historial de Vendée des Lucs sur Boulogne en 2019 à la suite de la création de « CHOUANS » l’opéra -Rock d’Alan Simon créé à Mouilleron- Le -Captif et le 18 octobre 2018 (date anniversaire de la mort de Bonchamps) à Océanis-Ploemeur (56) , la salle de spectacles que je dirige . Je pense que cette haine est surtout une haine pour la famille De Villiers , Bolloré , pour le Puy du Fou , producteur . Le film » La rébellion cachée » de Daniel Rabourdin a fait beaucoup moins de bruit à sa sortie et c’est vraiment un superbe docu-fiction très complet …
le film passe au CGR de Brive la gaillarde cette semaine
magnifique film allez le voir
Bonjour.
J’ai vu ce film au CGR de La Rochelle, en avant-première , nous étions 300 dans la salle et à bon eu le plaisir de pouvoir parler avec Hugo Becker qui tient le rôle de M. De Charette.
Toute la salle a longuement applaudi à la fin du film.
Personnellement, descendant de combattants Vendéens ayant combattu avec M. de Royrand puis avec Charette, je connaissais déjà l’histoire. Il n’en reste pas moins que ce film est très instructif pour les néophytes et les acteurs jouent très bien. On sent toutefois le manque de moyen pour la réalisation, auquel un souffle épique du genre « the patriot » fait défaut.
Excellente analyse, qui me conforte dans mon projet d’aller voir ce film.
Petit désaccord sur un point : je ne crois pas que l’on puisse parler de génocide dans le cas des guerres de Vendée. En cela, je pense que Jean-Clément Martin a raison contre Reynald Secher.
D’ailleurs, avons-nous besoin de ce terme pour dénoncer les crimes de la République ?