Dans le studio de la matinale de France Inter, le plus nauséabond de tous les studios des grandes chaînes françaises de radio, Gaspard Proust a imposé hier matin, en plus de ce que dit déjà notre titre, cette touche antimoderne décomplexée, ravageuse, qui s’empare progressivement des postes les plus avancés de l’époque où nous sommes. Et qui inquiète d’instinct Léa Salamé, comme syndrome de l’affection secrète qui s’introduit au cœur même des dispositifs coercitifs du monde qui est le sien. Et qui atteint son moral, son mental même. Salamé le sait. Plus : elle le sent.
Léa Salamé, donc, d’habitude si arrogante et dominatrice, « femme puissante » selon l’expression sans grâce qu’elle affectionne, est presque aimable, presque attendrie, face à ce garçon dont l’humour est sans complexe, sans contrainte, sans lourdeur, et qui a, en même temps, de l’intelligence et du talent. Un talent sans cette vulgarité servile qui met en action les esclaffeurs rémunérés qui hantent les émissions de la chaîne. Rires et glapissements sur commande. Gaspard Proust n’est pas de ce monde-là et celui-ci le sait. Léa Salamé ne combattra pas.
Nous en avons déjà trop dit. Mettons fin à notre présentation. Ici, les fleurets sont mouchetés. Mais les mots sont aiguisés et les coups portent. Ecoutez. G.P.