Par Radu Portocala.
Vera Jourova, politicienne tchèque, est vice-présidente de la Commission européenne en charge « des valeurs et de la transparence ». (Oui, un tel poste existe.)
Lors du Forum économique global, à Davos, elle a tenu une conférence intitulée « Le danger clair et actuel de la désinformation ». C’est, nous le savons, un sujet qui, ces derniers temps, agite les esprits progressistes.
Une de ses cibles a été, bien entendu, Elon Musk et la libéralisation de Twitter. « Le temps de l’Ouest sauvage est fini ! » s’est exclamé Vera Jourova, prédisant qu’une législation contre ce qu’elle appelle « la désinformation » sera bientôt adoptée aux États-Unis – comme si là-bas la parole n’était pas déjà suffisamment étranglée. Et, bien entendu, elle a protesté contre « l’absolutisme de la liberté d’expression » que pratique Musk.
Remarquons que, dans les années ’70 et ’80, lorsque des personnalités occidentales s’escrimaient à dénoncer les vastes opérations de désinformation soviétiques, c’est précisément le camp auquel appartiennent les actuels combattants contre la désinformation – celui du « bien » édicté par eux-mêmes – qui cherchait à leur nuire en les présentant comme des dangereux extrémistes de droite qu’il ne fallait surtout pas écouter.
L’Union européenne a adopté des lois qui, même si elles ne le disent pas explicitement, vont, dès 2023, instaurer la censure. La liberté d’expression sera mise sous contrôle et seule la vérité officielle, décidée en haut lieu, sera autorisée. Qui décidera de ce qui est vrai ce qui ne l’est pas ? Les bien-pensants, bien entendu ! Le temps de la délation de masse arrive.
Il y a trente-deux ans, lorsque le célèbre Al Gore annonçait la naissance d’Internet, qu’il nommait « les autorités de l’information », les progressistes applaudissaient avec enthousiasme. Ils ont compris, cependant, bien vite qu’Internet échappait à leur domination, et cela, ils ne le supportent pas. Ils se donnent, donc, petit à petit, des moyens pour le soumettre, le réduire à leurs idées et à leur volonté.
En France, depuis le début de son premier mandat, Emmanuel Macron ressasse ce sujet, cherche à imposer une forme de censure. L’Union européenne lui donnera très bientôt les instruments dont il rêvait.
Le monde risque de sombrer dans le silence. ■
Billet publié hier 17 février sur la page FB de son auteur.
VIVE LE CAFE DU COMMERCE PLANETAIRE !
On assimile souvent la toile d’internet à la rumeur.
La rumeur est mal famée : elle véhicule des clichés, des approximations, des erreurs, elle s’exprime souvent de façon grossière ou naïve. Elle est mal documentée et laisse se manifester les passions…
Pourtant, à l’époque de l’URSS, le peuple russe était avide de rumeurs car c’était le seul média qui n’était pas parfaitement contrôlé par les autorités communistes.
Les réseaux sociaux, comme les rumeurs sont les médias du peuple, les seuls qui ne soient pas bien contrôlés par les puissants. C’est pourquoi les puissants, les Etats, les ploutocrates, les clercs des idéologies dominantes ne cessent d’en faire la critique. Ils tentent par des contre-feux ou par des censures plus ou moins bien appliquées par les machineries de « l’intelligence artificielle » d’en éliminer les risques subversifs, mais jusqu’ici avec un faible résultat tant les gens sont contents de pouvoir déjouer par leur malice, la censure des robots.