Par Edouard Husson.
Cet article signé d’Edouard Husson et publié par Le Courrier des stratèges le 24 février, est à la fois un témoignage personnel et une intéressante analyse de la situation du conflit ukrainien. On lui en laisse, bien sûr, la responsabilité, non sans noter qu’elle corrobore différents autres points de vue exprimés par des personnalités compétentes, parmi lesquelles l’excellente Caroline Galecteros, dont JSF a publié les propos lundi dernier*. Il va sans dire que notre propre position ne procède pas d’une sympathie particulière pour l’un des protagonistes de cette guerre, où l’Ukraine n’est, d’ailleurs, pas le principal, mais de la recherche du seul intérêt français en la circonstance. Lequel réside dans la paix et l’équilibre européens et exclut autant que possible les interventions bellicistes extérieures au Continent européen.
Nos dirigeants, nos experts, nos médias s’enthousiasment tous, depuis un an, pour la défense de « l’Ukraine ». Un pays où ils n’ont jamais mis les pieds, dont ils seraient bien incapables de décrire l’histoire et dont ils ignorent, au-delà de quelques cris superficiels, les profondes blessures. Nos élites qui se disaient post-nationales jusqu’à la guerre d’Ukraine, se sont mises à exalter la « nation ukrainienne ». Oubliant que la plus sûre façon que cet Etat récent, fragile, artificiel, devienne le berceau d’une nation, était de le laisser vivre dans la neutralité, en paix, sans l’obligation de choisir entre l’Occident et la Russie.
Cet article est écrit en hommage à tous les Ukrainiens, quelle que soit leur langue, leur ascendance, leur religion, et le côté de la ligne de front où ils se sont trouvés depuis 2014. Beaucoup trop sont morts et tous ont subi les conséquences de l’acharnement occidental à vouloir faire basculer le pays « vers l’Ouest », au lieu de laisser exister, neutre et pacifique, en attendant d’être prospère, une nation qui n’existe plus. Je pense plus particulièrement à tous les Ukrainiens, de toutes conditions sociales, rencontrés lors de mes séjours en Ukraine, dans le cadre des enquêtes sur la Shoah par balles avec le Père Patrick Desbois.
Il se trouve que je connais l’Ukraine. J’y ai effectué plusieurs séjours il y a une quinzaine d’années, dans le cadre de l’enquête sur la « Shoah par balles » menée par le Père Patrick Desbois. L’équipe d’enquêteurs que j’accompagnais comme conseiller historique allait en priorité dans des villages, de gros bourgs, de petites villes, là où les personnes avaient peu bougé depuis la Seconde Guerre mondiale et pouvaient donc raconter les atrocités commises par les nazis – SS, police allemande, collaborateurs ukrainiens – dont elles avaient été les témoins.
Depuis le 24 février 2022, je suis ému, quotidiennement, à chaque fois que j’entends mentionner des noms de lieux que je connais. Ce sont des bourgs où je dois être l’un des rares Français à être allé; des villes, plus connues que j’ai visitées ou traversées, des régions dont j’ai fini par connaître la géographie de manière détaillée, à force de les avoir parcourues. A force d’avoir reconstitué sur leur carte la géographie macabre des horreurs commises par le Reich hitlérien et la Wehrmacht.
A force, aussi d’avoir lu et relu, exploré dans beaucoup de recoins l’histoire d’une terre déchirée comme peu d’autres par le XXè siècle.Pogroms au début du XXè siècle, batailles de la Première Guerre mondiale et de la guerre civile qui suivit l’effondrement de l’Empire des tsars et l’installation du léninisme au pouvoir à Moscou; famines nées de la désorganisation soviétique puis de son terrorisme totalitaire; atrocités nazies et banderistes; féroce conflit entre le NKVD et les nationalistes d’Ukraine de l’Ouest entre 1945 et 1949 (ces derniers étant déjà soutenus par la CIA naissante).
L’héritage soviétique
L’Ukraine telle qu’elle a proclamé son indépendance en 1991, n’aurait jamais existé sans la volonté des dirigeants soviétiques. Quels qu’aient été les essais de créer un Etat indépendant en 1917-1920, c’est la poigne de fer du communisme léniniste puis stalinien qui a fait tenir ensemble ce pays à l’histoire éclatée: qu’y a-t-il de commun entre la Galicie austro-hongroise et la Crimée développée par le duc de Richelieu au début du XIXè siècle? Entre Kharkov la Russe et l’Ukraine subcarpathique magyarophone?
Quand j’ai découvert le pays, au lendemain de la « révolution orange », j’étais frappé par ces statues de Lénine soigneusement repeintes, que l’on trouvait dans la moindre petite ville dès que l’on était sorti de Galicie. Effectivement, sans Lénine et Staline, pas d’Ukraine. Or ces deux hommes ont aussi été des bourreaux de la population ukrainienne. Mais c’est aussi l’URSS qui a créé un sentiment d’appartenance commune. L’Ukraine et l’URSS: voilà bien l’un des rares cas où notre président devait dire « en même temps ». Car l’immense majorité des Ukrainiens ont haï tout ou partie du communisme mais parlaient, vingt ans après sa chute, de l’URSS avec nostalgie, y compris à l’ouest.
Je me souviens de cette Ukrainienne octogénaire de la région d’Odessa, dont la retraite était de 300 dollars par mois et qui, après une longue interview sur la Seconde Guerre mondiale, nous parlait – en russe – de « la catastrophe »; il m’a fallu quelques minutes pour comprendre qu’elle désignait ainsi la perestroïka. Les gens avaient le sentiment d’avoir tout perdu, après 1986.
L’Ukraine, cette nation que les Etats-Unis et l’Allemagne n’ont pas voulu laisser exister
Si les Occidentaux croient qu’ils ont rendu heureuse l’Ukraine après la proclamation de son indépendance, en 1991, ils se trompent. Hors Donbass et Crimée, on estime que le pays a perdu 15 millions d’habitants entre 1990 et 2020. Il y a la part de l’émigration mais aussi de la chute des naissances, très marquée à partir de 2005. En 2015, l’Ukraine avait 400 000 naissances environ, contre 800 000 par an dans les années 1980. La situation démographique est si critique que le pays n’a pas entrepris de recensement depuis 2001!
En arrivant en Ukraine au milieu des années 2000, j’avais en tête que l’Union Européenne – traduisez la Grande-Bretagne et l’Allemagne à l’époque – voulait absolument faire entrer l’Ukraine dans l’UE. J’avais dû me maîtriser lorsque, rencontrant, en compagnie de Jean-Pierre Chevènement, l’ancien président de la République Fédérale d’Allemagne, Richard von Weizsäcker, j’avais entendu ce dernier parler de la « stupidité » de Jacques Chirac qui n’était pas un enthousiaste de la « révolution orange ». Weizsäcker – fils d’un aristocrate conservateur compagnon de route du nazisme – faisait partie de ces réseaux allemands – essentiellement des fondations – qui avaient aidé les Américains dans une première tentative de faire basculer l’Ukraine. Et voilà comment il osait parler du président de la République Française, – peu importe son nom.
Il ne m’a pas fallu 24h, lors de mon premier séjour en Ukraine, en 2005, pour comprendre que le pays ne pourrait pas entrer dans l’UE avant des décennies. Il suffisait de regarder le niveau de vie du pays; avec bien évidemment une fine couche de gens très riches, les seuls que fréquentaient nos gouvernants. Les personnels politiques occidentaux ne savaient pas de quoi ils parlaient. Même sans entrer dans l’euro, le pays ne pouvait pas tenir le choc d’une intégration. Je me rappelle la découverte d’Odessa, en 2006, avec des kilomètres de camions qui faisaient la queue pour charger ou décharger dans un port qui commerçait essentiellement avec la Turquie et la Russie.
Lorsque le président Ianoukovitch expliquait à l’Union Européenne, en 2012-2013, qu’on ne pouvait pas lui demander de choisir entre la Russie et l’UE, qu’il avait besoin des deux, il laissait parler son bon sens. On ne pouvait pas couper du jour au lendemain l’Ukraine de ses approvisionnements et de ses débouchés russes sans plonger une population déjà pauvre dans encore plus de misère.
Mais Barack Obama et Angela Merkel en avaient décidé autrement. L’Ukraine devait entrer dans l’alliance occidentale, « quoi qu’il en coûte ». Alors, après 2013, la société ukrainienne a basculé vers plus d’émigration, plus de pauvreté. Le taux de prostitution de femmes à la recherche d’un revenu complémentaire, déjà élevé, a encore augmenté. Quant aux jeunes hommes ukrainiens ils sont allés plus fréquemment vers les bataillons néo-nazis, ces unités sur lesquelles l’OTAN ferme les yeux parce que les Américains les financent. (On lira les remarquables études réalisées sur ces bataillons par le journaliste français Laurent Brayard).
L’Ukraine aurait pu exister à condition qu’on la laissât être neutre
Maïdan a été d’abord une série de manifestations de représentants des classes moyennes désireux d’entrer dans l’UE; puis, très vite, un mouvement manipulé par les services occidentaux; enfin, le déclencheur d’une atroce guerre entre « Ukrainiens », la guerre du Donbass.
Il y a quinze ans, j’entendais les Ukrainiens du Donbass expliquer qu’ils se sentaient « Ukrainiens » mais que les Russes étaient leurs frères et qu’il ne fallait en aucun cas les forcer à choisir entre Occident et Russie. Aujourd’hui, les mêmes ne veulent plus entendre parler de l’Ukraine. Ils ont brièvement espéré en Zelenski – le premier président, depuis la fin des années 2000, à être élu par l’ensemble de l’Ukraine, en 2019. Il promettait la paix.
Le reniement de ses promesses a été le coup de grâce pour cette construction politique éventuellement viable qu’était l’Ukraine. Notre Occident qui n’a que « vivre ensemble » et « inclusivité » à la bouche, a curieusement oublié combien l’Ukraine aurait eu besoin de paix pour faire effectivement coexister et se respecter des héritiers de l’Empire russe et ceux de l’Empire austro-hongrois. Des catholiques uniates, des Orthodoxes de langue ukrainienne et des Orthodoxes de langue russe. Des nostalgiques de l’URSS et des nostalgiques du nationalisme ukrainien. Sans oublier des Polonais et des Hongrois.
Aujourd’hui, c’est avec des canons Caesar que l’armée ukrainienne bombarde quotidiennement ses anciens « compatriotes » du Donbass. Quelle trahison de notre devise républicaine! en particulier de son troisième terme, la « fraternité ». A chaque fois qu’Emmanuel Macron nous déverse une logorrhée sur la guerre et la paix en Ukraine, je vois défiler tous ces visages rencontrés en Ukraine, hommes et femmes, jeunes et vieux, Galiciens et Novorussiens, Kiéviens et montagnards des Carpathes….
Gloire à l’Ukraine, vraiment ?
Nos dirigeants, nos élus, ont mis un drapeau ukrainien au fronton de nos monuments publics et de nos mairies. Je suppose que beaucoup sont sincères. Ils imaginent que l’Ukraine s’est définitivement découverte, comme nation, dans la guerre. De bobos progressistes exaltant la « démocratie ukrainienne » à des identitaires fascinés par la « slavité » des Ukrainiens, que n’avons-nous dû subir comme inepties, depuis un an!
Désolé, mais l’Ukraine n’est pas une démocratie. Elle aurait sans doute pu éviter une grande partie de la corruption qui l’accable si les Occidentaux n’avaient pas interféré. Et puis, pour faire une démocratie, il faut des classes moyennes en croissance. Or ce sont les classes moyennes qui émigrent – vers la Russie ou vers l’Ouest. Ceux que vous avez vu partir, depuis le début de la guerre, disposaient d’une voiture ou avaient de quoi se payer un billet de train.
Si les circonstances n’étaient pas aussi tragiques, on rigolerait franchement de cette droite française qui fait du copié-collé de la propagande fortement imprégnée de néo-nazisme, des Ukrainiens. Je me rappelle cet article du Figaro qui expliquait sérieusement qu’un bataillon composé de recrues asiatiques (qui n’avait en fait jamais été envoyé en Ukraine par l’armée russe) était à l’origine du massacre de Boutcha.
Non, experts de plateaux, gouvernants soumis à Washington, journalistes paresseux, électeurs d’Emmanuel Macron, vous vous trompez – la plupart du temps, je suppose, par ignorance. L’Ukraine ne sortira pas renforcée, mais pulvérisée, de la guerre. Chaque obus envoyé par un canon Caesar sur Donetsk est un clou planté dans le cercueil d’une nation à l’enterrement de laquelle vous dansez; pauvres inconscients!
Une Ukraine devenant majoritairement favorable à la Russie ?
L’Ukraine était un Etat hébergeant une société post-soviétique hétérogène mais qui aurait pu devenir une nation, dans la paix, dans la coexistence entre la Russie et le reste de l’Europe. Aujourd’hui, non seulement cette nation est impossible à réconcilier….sauf à basculer majoritairement du côté russe!
C’est en effet l’évolution qui est sous vos yeux et que vous ne voyez pas. La société ukrainienne du centre et de l’ouest a commencé, depuis un an, à sentir la poigne de fer du SBU, ce bout de KGB qui n’a jamais été réformé. Et le régime de terreur des bataillons néo-nazis, qui traquent, avec le SBU, les « espions russes » et touts les réfractaires au service armé.
Des chiffres vraisemblables des pertes ukrainiennes et russes comparées sont parus. Ils sont confirmés par les experts militaires sérieux. 150 000 soldats ukrainiens sont tombés dans cette guerre! 230 000 ont été mis hors de combat. Puisque nos gouvernants n’ont que le mot « responsabilité » à la bouche, ce serait bien qu’ils s’interrogent sur la leur dans ce qui arrive à un pays qui a déjà tant souffert au XXè siècle: 3 millions de victimes de la famine stalinienne; 7 millions de victimes de la Seconde Guerre mondiale (dont 2 millions de soldats de l’Armée Rouge et tombés pour libérer l’Europe du nazisme).
Ce que j’observe depuis le printemps dernier, à force de comparer les sources, c’est un basculement de la société ukrainienne, une adhésion de sentiment ou de raison à l’idée que ce serait mieux d’être sous un gouvernement russe que sous un gouvernement ukrainien. Evidemment il restera, en particulier en Galicie, un pourcentage incompressible d’irréductibles. Et Vladimir Poutine connaît trop l’histoire pour envisager d’absorber toute l’Ukraine. Mais imaginons que la Russie s’arrête, à la fin de la guerre, le long d’une ligne allant de Kharkov à Odessa, que se passera-t-il plus à l’ouest? Il n’est pas impossible qu’un mouvement d’émigration ait lieu vers la Russie (qui est déjà aujourd’hui le pays qui a accueilli le plus de réfugiés du conflit!.
Avant de parler des Ukrainiens et de prendre des décisions politiques irréversibles, à Washington, Londres, Bruxelles, Varsovie, Berlin ou Paris, il aurait fallu les connaître ! ■
*Voir aussi dans JSF…
Edouard Husson donne superbement et tragiquement chair à l’idée qui me hante : l' »Ouest » se passionne pour une Ukraine élevée au rang de fétiche sans le moindre souci du peuple ukrainien. Non seulement nos faiseurs d’opinion ignorent tout de ces ukrainiens dont ils prétendent parler à longueur d’émissions et de gesticulations, mais, surtout, ils les envoient à la mort, tels des Ponce Pilate, sans quitter leurs fauteuils. On a compris que la Russie était leur cible inavouée et les soldats ukrainiens leurs mercenaires, leur chair à canon. À quels sommets d’hypocrisie, de parodie, de faux-semblants, d’inhumanité, de contradiction, de parjure, d’illégalité, de mensonges nos dirigeants nous associent-ils, sans notre su, évidemment ? Et que dire de leur héros ? Comment l’histoire jugera-t-elle ce chef qui condamne son peuple à l’émigration, la misère et la mort ? Et ses thuriféraires et ses sycophantes ?
Je ne crois pas avoir lu un article aussi intelligent, mesuré, charpenté sur la question. L’auteur connaît parfaitement son sujet et en expose avec talent toutes les ramifications.
Très beau texte. Que dire du concept américain démocrate que le chaos, la destruction, la corruption, les mensonges et la mort. Le tout, au nom de la démocratie qui dégouline de leur bouche infecte comme ceux des politiques européen tenu en laisse par le bidon dans leur confort, leur rémunération scandaleuse, leur magouille mais surtout ces bienfaiteurs du totalitarisme de la tyrannie en un mot de la dictature envers leur propre peuple. Jusqu’à l’impensable soutient au néo nazisme qui est devenu normal. Quelle insulte envers ceux qui ont souffert de cet emblème de croix gammée ou insignes SS mais aussi la population civile et les militaires sacrifiées au nom de la décadence de l’occident.
On fait rarement justice à la vérité quand on laisse l’émotion altérer son jugement … et pourtant c’est exactement ce que M. Husson a fait dans cet article sirupeux et dégoulinant de bons sentiments.
Parmi les patriotes français, personne n’est dupe :
– tout le monde connaît le niveau de corruption phénoménal qui règne en Ukraine, souvent dans l’entourage même du président Zelenski
– tout le monde sait que les intentions de Washington et de leur vassal germanique à Berlin ne sont pas pures et que ces 2 gouvernements défendent LEURS intérêts supposés (et certainement pas ceux du peuple ukrainien).
Cela étant, dans un conflit, on est malheureusement toujours obligé de voler au secours du « moins mauvais » des protagonistes … Or dans cette affaire tous les « bons apôtres » qui se font les défenseurs de Moscou devraient comprendre que Pol Pot, Staline, Hitler et Mao étaient des anges comparés à Poutine et que si on ne met pas un coup de frein BRUTAL à ses saloperies continuelles, la prochaine victime est peut-être la Pologne, la Roumanie, la Finlande (ou les trois ensemble ?).
L’ennemi de l’Occident n’est bien sûr pas le peuple russe mais bien des sagouins comme Poutine et Prigojin. Et ce ne sont pas les bons sentiments de M. Husson qui dégageront ces ordures du jeu dans la partie Est de l’Europe.
Vous croyez vraiment que votre commentaire n’est pas dicté par le sentiment, l’émotion, la colère. Il en est l’exemple même sans que vous vous en rendiez compte. C’est étonnant.
Le premier article qui me semble «parfait» pour aider à se faire une idée de ce qu’il en est en Ukraine.
Naturellement, lorsque l’on rencontre des propos que l’on aurait pu émettre soi-même – pour peu, évidemment, que l’on eût disposé des éléments pour les ordonner –, on se montre aisément convaincu…
Sans aucun doute. Pourtant, il me semble bien que ce monsieur a bien observé, bien appris, bien analysé.
Et puis, au titre de cet article, j’ai réalisé que ce qui semble étonner nombre de commentateurs, à savoir que les plus rétifs à toute idée de «nationalisme» se montrent décidément bien enthousiastes devant ce sentiment qui s’exprimerait en Ukraine, cela ne devrait évidemment plus étonner personne si, effectivement, comme le dit le titre «la nation ukrainienne n’existe plus»… On comprend bien pourquoi pareille nation plaît tant aux cosmopolites, d’après l’ignoble adage yankee de toujours : le bon Indien est un Indien mort.
Le Maqueron doit sans doute se régaler au spectacle de ces Sans-Dents d’Ukrainiens traînés dans la boue européenne du n’être rien, rigolant de conserve avec le Hollande et la Merkel qui l’ont cornaqué jusque-là, et se gondolant la panse au cri de : la seule bonne nation est une nation morte. Et ils relanennt les dés de leur Monopoly afin de la faire anéantir au mieux des mesquins intérêts du flic et du boutiquier conjoints.
J’ai une vieille amie ukrainienne (de Jitomir, exactement), juive autorisée sous Brejnev à rejoindre le contingent des partants pour Israël (échue en France, vers 1980) ; eh bien, lorsque j’ai parlé avec elle, il y a un peu moins d’un an, elle m’a déclaré qu’elle était toute favorable à Poutine… Et m’a précisé qu’elle n’était certainement pas ukrainienne, mais, assurément et de toute son âme, russe !
L’Allemagne ne changera jamais. Ce pays se comporte d’une manière abjecte dans ce conflit. Merkel ose l’avouer, son pays voulait la guerre contre la Russie. Il ressort clairement des faits, que la Russie est en état de légitime défense.
Il n’y a pas que l’Allemagne qui ne changera jamais. Aucun grand pays ne change. C’est ce que De Gaulle appelait les œufs durs. Comme la France l’Allemagne est un œuf dur.