Par José D’ARRIGO, rédacteur en chef du Méridional.
Un nouvel article intéressant de José D’Arrigo paru le 25 février dans le quotidien régional en ligne Le Méridional. Titre, nous le redisons, ami des royalistes d’Action Française depuis des lustres. Et dont nous recommandons la lecture. L’analyse de José D’Arrigo sur le déclin des partis politiques, inexorable, semble-t-il, nous paraît tout à fait pertinente et plus encore celle des conséquences tragiques de leur incurie pour le Pays lui-même. Pour en sortir, José D’Arrigo table, au fond, sur le retour de la vertu. Nous ne nions pas qu’un tel retour, quoique toujours fragile, puisse se produire, face à l’ampleur des désastres de divers ordres qui dégradent la France. Quant à la pérennité de ce retour, pour le garantir et le raffermir, ce sont pourtant sur de bonnes institutions qu’il convient surtout, selon nous, de se fonder. De Gaulle avait dénoncé ce qu’il nommait volontiers le Système. Qui tend à corrompre même les meilleurs citoyens et notamment la classe politique. C’est pourquoi le recours à l’institution monarchique nous apparaît toujours et plus que jamais nécessaire.
« Pour moi, être de droite, ce n’est pas d’être un peu moins à gauche que la gauche » a déclaré sur RTL Bruno Retailleau, président du groupe des Républicains au Sénat.
« La droite peut mourir de ses contradictions », a-t-il ajouté en faisant allusion aux zizanies internes de son parti, en particulier sur le projet de réforme des retraites. Retailleau parle d’or.
Les socialistes s’étripent sur les restes d’une charogne pantelante déterrée sous un tas de roses fanées. Pour ne pas disparaître, les communistes se vendent sans vergogne au plus offrant. Leur chef, le très médiatique Fabien Roussel, joue fort bien les franchouillards décomplexés et il rappelle Georges Marchais, le carnassier à l’accent stéphanois.
Les écolo-gauchistes font rire tout le monde en s’en prenant aux barbecues et aux sapins de Noël. Et Marine Le Pen prend soin de sa boutique avec un soin de chattemite pour ne pas avoir à s’occuper du destin de la France. Les citoyens ont clairement pris conscience de ces stratégies dérisoires et ils ne votent quasiment plus. Plus personne n’a de légitimité, le bateau ivre dérive sans quille et sans gouvernail. Oui, le système politique français est à l’agonie.
On ne saurait décerner la palme de la déliquescence à tel ou tel parti. C’est l’effondrement général. Comme le dit très justement l’ancien député socialiste Philippe San Marco : « quiconque s’investit en politique devient con ». Ce qui revient à dire que le compromis, et souvent la compromission, sont le ciment quotidien des partisans, quel que soit leur choix idéologique.
Les députés Républicains par exemple sont écartelés entre ceux qui ont choisi de servir de renforts supplétifs à Emmanuel Macron et ceux qui ne veulent surtout pas donner l’impression de trahir leurs électeurs en apportant leur caution parlementaire à un président de la République qui appartient toujours au camp socialiste, immigrationniste et régressiste.
Naguère, le parti s’est déjà divisé entre les « sécuritaires » de Ciotti et les « laxistes » de Pécresse. L’implosion n’est pas loin entre les LR Macronisés et les LR Zemmourisés ou Lepénisés. On en est au stade des soins palliatifs. Ils ont perdu le nord en changeant de bord.
Les Républicains ne sont pas les seuls à faire naufrage, faute de respect de la parole donnée, faute de colonne vertébrale idéologique. Les socialistes eux aussi sont à l’agonie depuis longtemps. Les partisans de l’union avec la France Insoumise (Olivier Faure) se sont joyeusement écharpés à Marseille avec ceux de Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, qui prône l’indépendance des régressistes.
« Si l’on organisait des élections comme celle-là à Rouen, on finirait en prison ! » a lancé le Normand à ses « camarades » présumés fraudeurs. Il devrait venir plus souvent à Marseille pour mieux comprendre les mœurs des régressistes en matière de bourrage des urnes et de magouilles politiques en tous genres.
Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que Jean Jaurès et Léon Blum, authentiques défenseurs de la classe ouvrière et des « petites gens » doivent se retourner dans leurs tombes en assistant à ces rixes de bas étage. Comment les socialistes ont-ils pu trahir à ce point leur héritage ?
Le PS sombre, les LR n’ont plus qu’un statut de « béquille utile » du Macronisme : que sont devenus les deux partis dits de gouvernement qui ont tenu les rênes du pays durant plusieurs décennies ? Ils n’ont que ce qu’ils méritent. Leur chute était prévisible.
Où sont passés les débats, les réunions militantes, les apéros dans les bars, les distributions de tracts ou de journaux ? Où sont passés les afficheurs bénévoles qui collaient toutes les nuits ? C’est fini depuis des lustres. Les partis sont devenus de simples écuries présidentielles. Seul compte vraiment le parti…du tweet ou la saillie sur Tik-Tok pour finir toc-toc. Et les urnes sont désormais les réceptacles de toutes les frustrations et rancœurs accumulées par nos compatriotes.
La gauche radicale, seule aux commandes des médias, de la télé, du cinéma, du théâtre, de la publicité, de l’école et des journaux, continue son endoctrinement incessant. Les Mélenchonistes, insupportables à l’Assemblée nationale, vocifèrent des insultes débiles à quiconque ose les contredire. Leurs fausses indignations et leurs provocations spectaculaires les ont durablement discrédités aux yeux de l’électorat modéré mais leurs beuglements plaisent assez à leurs militants anarchistes.
La conséquence directe de ce charivari insensé, c’est que les citoyens respectables et de bonne volonté s’éloignent du lupanar politique. La place est libre désormais pour les opportunistes, les prébendiers, les carriéristes, bref les gameleurs et les médiocres. Le Rassemblement National paraît plus monolithique de prime abord car Marine Le Pen et Jordan Bardella forment un duo très soudé mais on sait bien que le parti est divisé en plusieurs clans et que le maintien à flot de la boutique prime sur le respect des convictions.
Bref, le système politique français est dévoyé. Il n’a plus de démocratique que le nom et ressemble de plus en plus à une dictature sournoise. Les « coups de com » se succèdent, chacun cherche « à faire le buzz » pour faire oublier sa vacuité intellectuelle et morale. Notre vie politique n‘est animée artificiellement que par des Narcisse de diverses couleurs qui pensent davantage à leur intérêt personnel et à la rétribution de leur parti qu’à l’intérêt général.
On a presque honte pour eux tant leurs stratégies sont minables : comment peut-on adresser des messages alarmistes à des députés de la nation en prétendant que leurs proches ont été hospitalisés d’urgence à seule fin de les éloigner de l’hémicycle ? Comment voulez-vous que le lien entre les Français et leurs représentants ne soit pas brisé face à un tel scandale ?
Tant que la France n’aura pas restauré le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple, tant qu’elle n’aura pas recouvré sa pleine et entière souveraineté dans les domaines régaliens, elle sera soumise aux lubies de l’union européenne qui veut la transformer en un simple « territoire » peuplé de con-sommateurs sans racines et sans traditions.
L’outil central de la reconquête démocratique sera la sacralisation du bénévolat, le souci permanent de la dignité, de la probité et de la loyauté, la reconnaissance du referendum ou de la votation à répétition façon Suisse et le respect scrupuleux de l’adversaire.
La politique a été dans le passé un engagement très noble que nos élus s’honoreraient à restaurer. C’est la condition sine qua non de leur survie. ■