Par Aristide Ankou.
En cette journée internationale de la propagande féministe, il est de bon ton de faire quelque blague « sexiste » (c’est-à-dire jouant sur les différences hommes/femmes) ou de se moquer du féminisme.
J’aime les blagues sexistes autant qu’aucun autre et j’en ai une ample provision dans ma besace, quant au féminisme, si vous me lisez vous savez assez ce que j’en pense.
Mais précisément, les féministes travaillent de toutes leurs forces à empoisonner les rapports entre les sexes et à transformer les différences naturelles en autant d’occasions de récrimination et de conflits inexpiables.
Par conséquent, pour une fois, je voudrais profiter de ce 8 mars non pour me moquer ou pour contre-attaquer, mais pour faire un modeste éloge, l’éloge de la différence des sexes.
Entendons-nous bien : ce qui suit n’est aucunement une ode ou un péan à la féminité.
J’ai suffisamment vécu pour savoir que les femmes sont des hommes comme les autres, qu’elles partagent avec nous, représentants du sexe mâle, aussi bien la bassesse que la grandeur qui sont le lot de la nature humaine, et j’ai personnellement croisé la route de plus d’une femme égoïste, vaniteuse, stupide, vulgaire, vindicative, etc. et parfois tout cela à la fois. Bref, n’attendez pas que je vous chante « femmes, je vous aime ! »
Ceux qui disent « aimer les femmes » m’ont toujours fait doucement rigoler. Ceux-là sont en réalité soit de doux naïfs, des puceaux de l’intelligence (et on peut l’être à tout âge) qui aiment moins les femmes que l’image idéalisée et fausse qu’ils s’en font, soit des queuetards qui n’osent pas s’avouer pour tels. Ils aiment les femmes jeunes, jolies et complaisantes, ce qui n’est certes pas un grand exploit. Bref, ils sont comme le cinéaste Russ Meyer, qui aimait à dire « une femme qui ne vous rend pas le zizi tout dur n’a aucun intérêt », ils n’ont juste pas sa franchise.
Non, je ne considère pas que la femmes soit l’avenir de l’homme ou qu’un monde dirigé par les femmes serait une sorte de paradis (Dieu nous en préserve !). En revanche, je considère comme une bénédiction qu’il y ait deux sexes sur cette terre.
Une bénédiction douce-amère, certes, car la différence n’amène pas seulement l’attirance, mais aussi l’incompréhension, les conflits, les rancœurs, les déchirements. Les hommes et les femmes, pris collectivement, n’auront jamais tout à fait la même perspective sur l’existence, et ce décalage se manifestera dans presque tous les domaines. Entre hommes et femmes il y aura toujours un fossé à franchir, une étrangeté à surmonter.
Mais précisément : comme cette différence rend notre existence plus intéressante, plus passionnante ! Comme la vie serait grise et monotone sans cet étonnement et cet agacement quotidien !
Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais je trouve fascinant de constater et d’explorer les ramifications apparemment infinies de nos différences et toujours, derrière les différences, de retrouver une même nature, une humanité commune : la même, et cependant différente.
N’est-il pas tout aussi fascinant, et profondément satisfaisant, de constater à quel point ces différences peuvent nous rendre complémentaires et comment hommes et femmes peuvent s’améliorer les uns par les autres ? N’est-ce pas d’ailleurs là l’un des buts premier du mariage (ou de la vie de couple, comme vous voudrez) que de devenir meilleur au contact de l’autre sexe ? Que ce perfectionnement mutuel ne se réalise pas toujours, qu’il laisse même trop souvent place à une apparente détérioration mutuelle ne change rien à l’affaire. Comme le disait je ne sais plus quel Grec : les belles choses sont difficiles. Et demandez-vous toujours si ces gens chez qui le mariage semble faire ressortir le pire auraient vraiment été meilleurs s’ils étaient restés célibataires (je ne dis pas subjectivement plus heureux, c’est une question un peu différente). Il me semble qu’un certain scepticisme est approprié sur ce point.
Hommes et femmes sont fait pour se chercher, se trouver, se manquer, pour s’aimer et se déchirer et, dans le meilleur des cas, pour vivre ensemble le reste de leurs jours et fonder une famille. Au vrai, il n’y a pas, pour un être humain ordinaire, tellement de tâches plus nobles et plus profondément satisfaisantes que celle de réaliser un mariage raisonnablement heureux et de s’efforcer d’être un bon père ou une bonne mère de famille.
Et même un échec en cours de route, comme un divorce, ne signifie pas nécessairement un échec au bout du compte ou que le chemin parcouru ait été inutile. Certains échecs aussi peuvent nous rendre meilleurs, meilleurs pour nous-mêmes et meilleurs pour les autres.
Aujourd’hui nous avons séparé la sexualité de la procréation et même, d’une certaine manière, la sexualité de la différence des sexes puisque nous affirmons hautement que toutes les « préférences sexuelles » sont équivalentes. Mais s’agit-il vraiment d’un élargissement bienvenu de nos horizons ou bien d’un appauvrissement de notre compréhension ?
Je n’ai aucune expérience pratique de l’homosexualité, mais à moins de croire, comme certaines féministes, que la sexualité n’est rien d’autre qu’un frottement de muqueuses, je vois mal comment les rapports homosexuels pourraient être l’équivalent des rapports hétérosexuels. La question n’est pas l’évidente complémentarité anatomique des organes masculins et féminins, elle est que l’expérience sexuelle doit être d’une qualité autre lorsqu’elle met face à face un homme et une femme plutôt que deux hommes ou deux femmes. L’expérience sexuelle pleinement vécue ressemble à celle que décrit Aristophane dans le Banquet : la réunion de deux moitiés d’un être unique, séparées par les dieux. Mais précisément, l’expérience exaltante de la parfaite complémentarité ne peut exister sans la différence surmontée, une différence qui ne s’arrête pas aux organes sexuels mais s’étend au corps tout entier et va jusqu’aux plus subtils replis de l’âme.
Bien évidemment, les deux moitiés ne peuvent être que très temporairement réunies, car sinon il faudrait que l’une ou l’autre ou bien les deux disparaissent. L’amour, qui incite au rapprochement, suppose que la distance soit maintenue et, en ce sens, la fusion que les amants croient parfois vivre n’est heureusement qu’une illusion. Mais il n’en est pas moins vrai qu’ils croient parfois vivre cette fusion dans l’acte sexuel et que cela peut les rendre infiniment chers l’un à l’autre.
Ce que je dis n’a bien sûr pas valeur de démonstration et je ne cherche pas à vous en imposer sur ce point. Je me trompe peut-être et je laisse chacun en juger à l’aune de son expérience et dans le silence des passions.
Et puis, bien sûr, il y a les enfants.
Car enfin, la différence des sexes, si elle ne se réduit pas à la reproduction, tout au moins chez l’être humain, est à l’évidence ordonnée vers la reproduction. Seuls un homme et une femme peuvent avoir des enfants ensemble qui soient également issus de l’un et de l’autre. Seuls un homme et une femme peuvent avoir des enfants qui leur rappelleront toujours l’autre, qui jusqu’à la fin de leurs jours seront un trait d’union charnel entre eux. Seuls un homme et une femme peuvent, au sens strict, fonder une famille et perpétuer une lignée.
Il y a là aussi, dans ce mystère de l’engendrement, de la continuité qui est aussi un nouveau commencement, un trésor d’émerveillement inépuisable et, pour moi, de gratitude renouvelée.
Ce qui ne veut pas dire, vous le comprenez bien, qu’élever des enfants soit un chemin semé de roses. Ou s’il est semé de roses, ce sont des roses ayant conservées leurs épines. Tout comme la différence des sexes dont les enfants sont une conséquence. Mais, en définitive, même les épines sont bienvenues.
En cette journée internationale de la propagande féministe, soyons donc reconnaissants de la différence des sexes et travaillons, à notre niveau, à en tirer le meilleur parti possible. Chaque couple heureux est une réfutation en actes du féminisme. ■
Précédemment paru sur la riche page Facebook de l’auteur (8 mars).
L’Home et la Femme ne seront jamais égaux, mais ils sont complémentaires comme dans tout bon cocktail, au fait les fanatiques de l’égalité, un horrible MONSTRE, une S O U R I S pénètre dans une habitation, qui va pousser des cris horrifiés: la Femme ou l’Homme????????