Par Radu Portocala.
Ce billet nous rappelle que les révolutions débaptisent souvent. Ainsi, sous notre Révolution, Marseille, ainsi nommée depuis des siècles, dut s’appeler Ville sans nom. Une sorte de punition dont elle sortit assez vite. Gérard Pol nous indique que son village des Alpes de Haute Provence, qui s’appelait Dauphin, horresco referens, fut baptisée Mon Roc. Il est redevenu Dauphin, sans-doute pour l’éternité ou ce que nous appelons ainsi. Zelinsky est donc de la race qui débaptise. Nous savons que ces révolutions relèvent de l’éphémère.
Il y a un sujet dont on ne parle pas en France et qui est, à la fois, amusant et intéressant.
En novembre dernier, une pétition dont on ne connaît pas l’auteur, a été publiée sur le site du président ukrainien et a fini par obtenir 25 000 signatures. Il y est demandé que le nom de la Russie soit changé en Moscovie. L’adjectif russe devrait devenir moscovite.
Le nombre de signataires est ridiculement petit dans un pays en guerre qui cherche, manifestement, à humilier et à discréditer son ennemi – à le sortir de l’histoire, en fin de compte. Néanmoins, il a été considéré suffisamment important par Zelensky – dont on peut imaginer qu’il n’est pas étranger à la naissance de cette idée étrange – pour qu’il demande à son premier ministre d’étudier attentivement la question.
L’ambassadeur de l’Ukraine à l’ONU avait déjà annoncé que son pays envisageait sérieusement cette possibilité.
L’argument des Ukrainiens est que cela fait seulement 301 ans depuis la première utilisation du nom Empire de Russie. Laissons de côté le fait que la Rus de Kiev (justement !) existait au XIIIe siècle. Mais il y a quelques pays européens qui portent officiellement leur nom depuis peu de temps, et les États-Unis sont, eux aussi, une création assez récente. Zelensky va-t-il changer tous ces noms ?
Pour ce qui est de la nouvelle appellation de la Russie, cela impliquerait, bien entendu, des modifications importantes dans les livres d’histoire et devrait, sans doute, finir par une négation de la culture russe. Ce à quoi l’Occident se rallierait probablement très volontiers.
L’idée est grotesque et semble tenir de l’exorcisme plutôt que de la politique. Comme si, pendant la Deuxième Guerre mondiale, nombre de pays auraient décidé de changer le nom de l’Allemagne. Mais Zelensky est une source inépuisable d’initiatives merveilleuses, qui sont presque toujours présentées sous forme de commandements. Et l’Occident se pâme et s’y plie. ■
Billet publié avant-hier 15 mars sur la page FB de son auteur.
Qui crache contre le vent s’expose à recevoir sa salive en plein visage
Changer les noms est effectivement la marque des révolutions et de leurs seides , la durée en est limitée comme l’a montré l’histoire, il en est de même pour les noms de rues et places
Ce zelensky commence sérieusement à nous les briser…