De Patrick Jardin.
Réagissant à notre publication de jeudi dernier 16 mars (« VAINCRE OU MOURIR » par François Marcilhac), le général Jardin nous a adressé hier samedi – nous l’en remercions – un substantiel commentaire, ou plutôt un témoignage, qu’il nous paraît utile de reprendre ici à l’intention des lecteurs de JSF qui ne l’auraient pas lu.
Je me permets de donner mon commentaire qui a bien plu à Reynald Sécher que je vais revoir tout à l’heure aux Journées d’entraide pour la Terre Sainte collège Gerson 24 bd Emile Augier 75016 Paris, samedi 18 de 10h à 19h et dimanche 19 de 12h à 17h.
Je suis allé voir deux fois Vaincre ou Mourir ce qui ne m’arrive jamais en si peu de temps : en avant-première à Montigny, une seconde fois avec mon épouse à Versailles. Malgré quelques imperfections techniques qui rendent quelquefois les propos de Bruno Becker difficilement audibles (au moins pour les malentendants), le film est magnifique. A Versailles, les spectateurs ont applaudi. Il est vrai que la salle dans la cité des Rois était largement acquise.
Il faut féliciter Nicolas de Villiers, condisciple de mon fils Hugues à l’ICES, digne fils de son père, comme le qualifie péjorativement Le Monde, et Reynald Sécher que je connais bien. Reynald Sécher a eu le mérite de mettre au jour le génocide vendéen ce qui lui a valu de voir sa carrière universitaire brisée.
La Gauche à travers Le Monde, Libération Télérama a montré son sectarisme en qualifiant par exemple Le-Puy-du-Fou de Puy-du-Fourbe. Le fourbe ce n’est certainement pas Charette mais plutôt quelques généraux républicains bien que ce qualitatif soit bien faible pour Turreau, que Cadoudal qualifia de « Tue-Roi » lors de son procès, et Westermann qui envoya ce message à la Convention : « Il n’y a plus de Vendée. Elle est morte sous notre sabre avec ses femmes et ses enfants. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé. Nous ne faisons pas de prisonniers car il faudrait leur donner le pain de la liberté. La pitié n’est pas révolutionnaire. » « Liberté, que de crimes on commet en ton nom » s’écrie madame Roland au pied de l’échafaud. Il ne faisait qu’appliquer la directive du Comité de salut public que Barrère présentait à la Convention : « Suivant votre autorisation, le Comité a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle ».Et Camille Desmoulins de renchérir : « Je ne comprends pas qu’on puisse condamner à mort sérieusement ces animaux à face humaine. On ne peut que leur courir sus, non pas comme une guerre, mais comme dans une chasse ». La chasse à l’homme.
Cette vindicte s’est retournée contre eux car il a attiré le grand public et assuré le succès du film tout en éclairant le peuple sur des réalités de la Révolution.
La République n’aime pas reconnaitre ses crimes. Ce fut manifeste lors du Bicentenaire où le film de la première partie de la Révolution Les années lumière resta plusieurs mois sur les Champs-Elysées alors que la seconde consacrée à la Terreur Les années terribles ne resta que quelques jours. Elle préfère abonder dans ceux des autres : la Shoah avec les Nazis, le génocide arménien avec les Turcs.
Je connais l’épopée de Charette depuis mon enfance éclairée depuis par deux livres majeurs : Charette chevalier du roi de Michel de Saint-Pierre et le Charette de Philippe de Villiers.
Je suis allé deux fois au Puy-du-Fou. Les spectacles sont parfaits comme j’ai pu l’écrire à Pierre de Villiers mais avant que l’on présente Le Dernier panache.
Panache, le thème du Triomphe de la promotion Serment de 14 en 1965.
J’ai une pensée pour mon camarade de promotion Michaël de Charette qui nous a quittés, qui était de la même trempe que François-Athanase comme son frère Hugues qui était sous-préfet de Verdun quand j’étais chef de corps.
On vient de retrouver à Nantes des ossements dans le secteur où on jetait le corps des suppliciés. Si c’était ceux du général Charette de la Contrie, ce serait un signe du ciel !
Si c’était le cas, il aurait sa place à La Chabotterie où j’avais été reçu par l’équipe de Philippe de Villiers quand j’étais délégué au patrimoine de l’armée de terre.
Vaincre ou mourir, voilà une belle devise pour les saint-cyriens.
Il y a aussi l’honneur.
« Mon âme est à Dieu, mon corps est au Roi, mon Honneur est à moi » Montluc
Pour certains critiques, l’honneur est une valeur de droite. Reynald Sécher en conclut « ce qui sous-entend que le déshonneur est une valeur de gauche ».
Je n’irai pas jusque-là. ■
Réflexions reçues hier dans les commentaires. Merci !
Cher ami
Merci de ton commentaire que je partage totalement
Oui un grand merci !
La Vendée peut etre fiere du Géneral de CHARETTE qui a su défendre et conduire ses partisans et ses valeurs face a ces monstres sanguinaires animés par des pulsions diaboliques et criminelles ………….Mais nos bien-pensants se gardent bien d en parler !!! ou plutot continuent a culpabiliser les victimes …Voila un afligeant spectacle . Un grand merci a Nicolas de VILLIERS d avoir reussi a ouvrir les yeux a un grand nombre de francais face a ce déni ou plutot cette methode qui consiste a mettre sous le tapis ce qui dérange , en accablant les victimes ……
Je suis très fier d’avoir été publié par JSF, pour la deuxième fois.
Le commentaire du général Patrick Jardin (…) appelle plusieurs rectifications dont je ne signalerai que deux primordiales:
– Turreau, militaire, n’a en rien été en charge du « procès » de Georges Cadoudal en juin 1804. Celui que Georges affuble plusieurs fois du surnom de « Tue-roi » est Thuriot (Jacques Alexis Thuriot de La Rozière, régicide lorsqu’il était conventionnel lors du « procès » de Louis XVI ) magistrat qui instruit contre lui.
– Westermann n’a jamais fait cette déclaration après la défaite de l’Armée Catholique et Royale à Savenay le 23 décembre 1793. Celle qu’il cite est celle que l’on trouve dans Crétineau-Joly (qui n’était pas à quelques approximations avec l’Histoire). La vraie déclaration de Westermann faite par écrit à la Convention est celle-ci: RAPPORT DE WESTERMANN A LA CONVENTION :
Service Historique de la Défense B5/7-97 (consultable sur Internet éventuellement par le biais des Archives départementales de la Vendée),
Cahier de 20 pages, date au crayon, 23 décembre 1793 :
« Savenay est à nous. Nous y fîmes une boucherie horrible, les dernières six pièces de canon, quelques caissons, équipages, trésor, tout tomba en notre pouvoir. Marceau et les autres généraux avec les Représentants du peuple Prieur et Turreau suivirent l’ennemi sur la droite, très peu leur échappèrent ; partout on ne voyait que des monceaux de morts ; moi je me suis attaché à quelques pelotons de cavalerie et d’infanterie qui s’était sauvés sur la gauche, tous furent noyés ou taillés en pièces. Les Brigands qui échappèrent cette journée à la mort furent traqués, tués ou malmenés par les habitants des environs. Dans les banlieues ( ?) de Savenay seul, plus de 6000 ont été enterrés. C’est ainsi qu’une armée forte au Mans, le 22 frimaire, de 80 à 90 000 hommes fut complètement détruite dans 12 jours par le génie et le courage des soldats républicains qui tous, pour ainsi dire, ont amassé des trésors des dépouilles des ennemis de la république ». Signé Westermann.
http://souvenirchouandebretagne.over-blog.com/2019/06/westermann-a-savenay-entre-legendes-d-historiens-et-realites-d-archives.html
Enfin je n’ai jamais vu les personnes citées lors des Commémorations Charette de 1996 et de 2006 ni lors des 22 Commémorations des Noyades de Nantes 1793 que j’ai organisées.
Noël Stassinet, Souvenir Chouan de Bretagne.
Merci, Monsieur le Président, pour vos précisions et / ou rectifications.
Mais nous ne pouvons pas tous être aussi informés du détail que vous l’êtes, je dirai, par fonction, n’est-ce pas ?
L’esprit y est. Et je dirai qu’il a toute son importance.
Monsieur Barlatier merci de votre propos sur mon commentaire ; il ne s’agit pas de détails mais de rester crédibles en citant des faits avec rigueur car ils sont hélas suffisants. Il n’y a pas eu de grand spectacle dans le soulèvement des révoltés Chouans ou Vendéens. Quelque soit la haine bien compréhensible de la révolution et de la détestation toute aussi compréhensible du système dit démocratique et républicain nous ne pouvons pas raconter n’importe quoi ; comme je le faisais remarquer à Séchér, dans ma cuisine à l’heure de l’apéritif à propos de son ouvrage sur le génocide et du nombre d’erreur qu’il contient, il me répondit simplement que c’est « parce que tu connais mais les gens qui achètent ça (son livre) n’y connaissent rien » fin de citation.
Je ne me prétends pas historien et récuse ce titre lorsque l’on m’en affuble ; je me prétends historiographe parce que, par rapport à un historien je n’ai pas le droit à l’erreur et que pour cela nos publications sont appréciées pour leur objectivité sans rien renier de l’esprit chouan.
Car il ne faut pas oublier que nous sommes sous le regard des robespétrophiles (terme que j’ai inventé qui me semble mieux décrire un état de dépendance que robespierristes).
Enfin nous verrons bien combien nous serons pour le 230ème anniversaire des Noyades de Nantes et de la Bataille sanglante de Savenay le 23 décembre ; mais là encore j’entendrais les mêmes excuses habituelles « nous sommes dans la proximité des Fêtes de Noël, les vacances, les enfants et petits-enfants etc. » Et puis il n’y a pas d’endroit pour vendre des bouquins !
Noël Stassinet, Souvenir Chouan de Bretagne