Saleté, drogue, travaux à outrance… Dans une nouvelle chanson, le chanteur de 88 ans y va de sa verve satirique pour dresser un constat amer sur l’état dégradé de la capitale.
« Dans Paris, Paris dégoûtant, seuls les rats sont contents, Ils savent qu’ici les végans pas idiots, Les nourrissent qu’avec du bio », sont les paroles qui ouvrent Paris saccagé, la nouvelle chanson de Pierre Perret, postée ce samedi sur YouTube.
Le titre donne le ton. Tout sourire, juché sur son vélo, incrusté sur un fond vert, le chanteur de 88 ans y va de sa verve et pousse un savoureux coup de gueule. Saleté, travaux dénaturant son paysage, drogue, tout y passe.
«Les déjections qui fleurissent les trottoirs décorent ce grand dépotoir», «Dans Paris, hiver comme été, on touche pas à la saleté», chante Pierre Perret. Les plots de béton ?«D’authentiques œuvres d’art», entonne sarcastique le chanteur qui déplore également « des squares où plus un enfant joue, y’a des seringues et plus de nounous ».
Sans la citer directement, Pierre Perret, persifleur, vise la politique de la maire de Paris, Anne Hidalgo : «Pauvre Paris devenu si cra-cra, On sait bien qui t’a fait ça, C’est les crânes de piaf dégourdis, Qui bouffent des graines à la mairie», «Pauvre Paris, Paris enlaidi, dans quel état ils t’ont mis ils avaient promis le Nirvana et c’est la bérézina», «Pauvre Paris, Paris enlaidi, toi qui fus le paradis, te voilà fringuée Waterloo, par nos gentils écolos», scande l’interprète des Jolies colonies de vacances.
Cette nouvelle chanson fait écho à la décision drastique d’un autre amoureux de Paris, dépité par l’enlaidissement de la capitale. En novembre 2021, Stéphane Bern déplorait déjà les travaux à outrance, les tensions générées par la circulation et la violence. «Paris est devenu une poubelle où les gens se débarrassent de tout, n’importe où et n’importe comment. Où est passée la Ville Lumière ? » s’interrogeait alors le défenseur du patrimoine. Lassé par «la saleté, les trous dans la chaussée, les chantiers permanents, le bruit, et surtout, surtout, la violence…», il a purement et simplement pris la décision de quitter Paris pour le Perche. ■
Ah, Paris !
toujours en avance d’une prophétie :
aujourd’hui, les ordures et les rats;
demain, la peste et le choléra.
C’est Nostradamus et ses centuries !
Fluctuat nec mergitur ? Battu par les flots
Paris sombre, emmerdé par lui-même.
Vivement l’an 24 et ses JO !
La harpie mairesse et ses travelos
s’font des mamours, s’disent des je t’aime
et le populo « popule » et bat le pavé
vox éraillée à force de gueuler !
bientôt la peste et le choléra…
au sens sale et au figuré :
Paris des ordures et des rats.
Quitteront-ils enfin le navire ?
Quitteront-ils bientôt la Seine ?
Fluctuat nec mergitur… devise vaine :
Aux poubelles, aux rongeurs, l’avenir !
Paris…. Ah !