Louis XIII et Anne d’Autriche n’auront que deux enfants – mâles – et encore, après 23 et 25 ans de mariage : Louis Dieudonné – le futur Louis XIV – en 1638, et son frère cadet, Philippe, né deux ans plus tard, en 1640.
Ce dernier est à l’origine de l’actuelle Famille de France, couramment appelée « d’Orléans » mais, évidemment, aussi « Bourbon » que les descendants de Louis XIV, ce que certains ont tendance à oublier.
1. C’est à partir de la fin du XVIe siècle que l’on prit l’habitude d’appeler « Monsieur » le frère du Roi, ou l’aîné de ses frères : aussi Philippe devint-il « Monsieur » en 1660, à la mort de son oncle Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII. Il épousa d’abord, en premières noces, Henriette d’Angleterre, la fille du roi Charles 1er (le roi décapité, dont le très beau portrait, acheté par Louis XVI – qui devait l’être quelques années plus tard… – fit ainsi son entrée dans les collections royales, donc, plus tard, au Louvre).
« …Elle devint catholique en 1661 (à 17 ans, ndlr) et épousa la même année Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV… Louis XIV la chargea en 1670 d’une mission secrète en Angleterre, auprès de son frère Charles II, qu’elle réussit à détacher de l’alliance hollandaise (traité de Douvres, 1670). Peu après son retour en France, elle mourut presque subitement, après avoir bu un verre d’eau de chicorée, et il est possible qu’elle ait été empoisonnée. (Michel Mourre).
Elle n’avait que 26 ans : c’est pour elle que Bossuet prononça sa célébrissime oraison funèbre (extrait) : « …Nous devrions être assez convaincus de notre néant : mais s’il faut des coups de surprise à nos cœurs enchantés de l’amour du monde, celui-ci est assez grand et assez terrible. Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt ! Madame est morte ! Qui de nous ne se sentit frappé à ce coup, comme si quelque tragique accident avait désolé sa famille ? Au premier bruit d’un mal si étrange, on accourut à Saint-Cloud de toutes parts ; on trouve tout consterné, excepté le coeur de cette princesse. Partout on entend des cris ; partout on voit la douleur et le désespoir, et l’image de la mort. Le Roi, la Reine, Monsieur, toute la cour, tout le peuple, tout est abattu, tout est désespéré ; et il me semble que je vois l’accomplissement de cette parole du prophète : le roi pleurera, le prince sera désolé, et les mains tomberont au peuple de douleur et d’étonnement.
Mais et les princes et les peuples gémissaient en vain ; en vain Monsieur, en vain le Roi même tenait Madame serrée par de si étroits embrassements. Alors ils pouvaient dire l’un et l’autre, avec saint Ambroise : Stringebam brachia, sed jam amiseram quam tenebam : « je serrais les bras ; mais j’avais déjà perdu ce que je tenais »… »
Un an après, en 1671, Philippe épousa Charlotte-Elisabeth de Bavière, dite la princesse Palatine : « …Au milieu de la cour de Versailles, elle se singularisa par son esprit incisif et sa rude franchise, qui la firent redouter de beaucoup. » (Michel Mourre).
Louis XIV l’aimait beaucoup, et appréciait justement, chez elle, sa spontanéité, son esprit et sa franchise. A la suite des traités de Westphalie (1648), Charle-Louis de Simmern – dont Charlotte était la soeur – recouvra le Palatinat rhénan (en fait, la rive gauche du Rhin, de l’Alsace jusqu’aux portes de Bonn) et le titre d’Electeur du Saint-Empire. Lorsqu’il mourut, sans enfant, Louis XIV revendiqua le Palatinat pour le duc d’Orléans, son frère, mari de la princesse Palatine, soeur du défunt souverain. Le Dauphin conquit le Palatinat en moins de deux mois, mais la coalition de l’Europe, dans la Ligue d’Augsbourg, nous empêcha de le « réunir » au royaume : la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1689/1697), s’achevant par les traités de Ryswick (1697), obligea Louis XIV à restituer le Paltinat et les autres « réunions », mais nous conservait cependant, et définitivement, l’Alsace. Louis XIV aurait-il réussi dans son entreprise, les villes de Trèves, Mayence, Coblence… seraient, aujourd’hui, des villes françaises.
Comme Henriette d’Angleterre, première épouse de « Monsieur », la princesse Palatine eut trois enfants de lui : elle fut la mère du duc d’Orléans, le futur Régent, qui sera le deuxième de la lignée.
Philippe avait de réels dons de stratège : « …Il se distingua en Flandre et aux Pays-Bas, dans les campagnes de 1667 et 1672, battit le prince d’Orange à Cassel (1677, voir l’éphéméride du 10 avril, ndlr) et amena la prise de Saint-Omer; ses succès excitèrent la jalousie de son frère, qui ne lui donna plus de commandement. Il protesta en vain contre le testament du roi d’Espagne Charles II, qui, en appelant au trône Philippe, duc d’Anjou, le frustrait des droits qu’il tenait de sa mère Anne d’Autriche sur la couronne espagnole » (Michel Mourre). Faut-il voir dans cette double « déception » le début d’une faille entre les deux branches des Bourbons « de France », qui devait aller en s’élargissant, jusqu’aux conséquences épouvantables que l’on devait voir ?
2. Bon général, comme son père, Philippe – fils de « Monsieur » et de la princesse Palatine – « se distingua au siège de Mons (1691), à la prise de Namur (1692), fut blessé à Steinkerque et déploya tant de bravoure et d’habileté à Neerwinden (1693) qu’il fit ombrage à Louis XIV et fut quelque temps éloigné des armées. En 1706, on lui rendit cependant un commandement en Italie, puis en Espagne, où il soumit l’Aragon, la Catalogne et prit Lérida (1707/1708). Ayant vu au cours de cette campagne la faiblesse de Philippe V, il se mit à intriguer pour se placer lui-même sur le trône d’Espagne et fut rappelé par Louis XIV, qui l’exila de Versailles. » (Michel Mourre).
François Bluche confirme la bravoure de Philippe : il écrit (dans son magistral Louis XIV, Fayard, page 632), à propos de la bataille de Neerwinden : « …La scène se passe à quelques lieues de Bruxelles. Ici encore, l’acharnement est de mise. Les charges succèdent aux charges, les contre-attaques aux assauts. Luxembourg, M. le Duc, le prince de Conti, le duc de Chartres (futur Régent) prennent des risques, chargeant en personne et à plusieurs reprises. »
Nouvel accroc à la solidarité familiale, Louis XIV, à sa mort, ne donna pas la Régence à Philippe, mais simplement la présidence du Conseil de Régence. Philippe n’eut aucun mal à faire « casser » le testament de Louis XIV par le Parlement de Paris (le 2 septembre 1715, dès le lendemain de la mort du Grand roi). Le Parlement le reconnut comme Régent « pour exercer pleinement l’autorité royale ».
« …Il se rallia aux théories de Law, qui préconisait l’appel au crédit et le papier-monnaie : cette tentative permit une relance du commerce et l’allègement de la dette publique, mais s’acheva en banqueroute (1720)… Louis XV, devenu majeur en février 1723, laissa le duc d’Orléans à la tête des affaires, mais celui-ci mourut dès la fin de l’année… » (Michel Mourre).
Pour mémoire, c’est lui qui acheta… « le Régent », peut-être le plus beau diamant du monde.
3. Avec son fils, Louis, duc d’Orléans, troisième de la lignée, il n’y eut aucune discorde entre les deux branches de la Famille des Bourbons de France : « …il donna au contraire l’exemple des vertus et de la piété. Gouverneur du Dauphiné depuis 1719, il se consacra surtout à l’étude, se fit une grande réputation d’hébraïsant et constitua de magnifiques cabinets d’histoire naturelle et de médailles. Il acheva sa vie à l’abbaye de Sainte-Geneviève » (Michel Mourre).
Louis d’Orléans est d’ailleurs couramment surnommé « le pieux ».
4. Son fils, Louis-Philippe, quatrième duc d’Orléans, inaugura la politique démagogique que devait suivre son propre fils, le futur Philippe-Egalité :
« Louis-Philippe se distingua dans plusieurs campagnes et devint lieutenant-général (1744)… protégeant les savants et les gens de lettres… il affectait de la sympathie pour les idées et les découvertes nouvelles, fut un des premiers en France à faire inoculer ses enfants, et consacra d’importantes sommes à des œuvres de bienfaisance » (Michel Mourre).
5. C’est son fils Louis-Philippe Joseph qui se fit appeler Philippe-Egalité, et joua sous la Révolution le rôle ignominieux qui devait, du reste, le conduire à l’échafaud, la Révolution mangeant toujours les révolutionnaires. Bon gestionnaire de la fortune de sa famille, il devint le plus riche des princes français. Anglophile à l’extrême, au point d’en devenir anglomaniaque, il fut exilé par Louis XV, car, lors de la révolution royale de celui-ci, menée avec Maupeou, qui consista à renvoyer les Parlements, il s’opposa à la politique bienfaisante du roi.
Plus tard, il devint l’ennemi acharné de Marie-Antoinette : après sa participation au combat naval d’Ouessant (1778), il se vit refuser la charge de grand amiral, et ce qu’il considéra comme un affront – qu’il attribua à Marie-Antoinette – fit de lui le chef de l’opposition. Il ouvrit à la foule – à laquelle il répandait ses largesses – ses jardins du Palais-Royal, qui devint un centre d’agitation permanent. Il appuya, quand il ne les fomenta pas directement (comme les journées des 5 et 6 octobre 1789), tous les mouvements d’agitation révolutionnaires.
Il devint clair pour tous qu’il voulait, sinon devenir roi, au moins être régent : même La Fayette fut obligé de le contraindre à s’exiler, un temps, en Angleterre, et Mirabeau se détacha de lui. A son retour, mais trop tard, Louis XVI tenta de se le concilier en le nommant amiral. « …Il crut enfin tenir sa chance après la fuite de Varennes : élu vingtième et dernier député de Paris à la Convention, il prit le nom de Philippe-Egalité (septembre 1792) et n’hésita pas à voter la mort de son cousin Louis XVI. Mais le complot de Dumouriez et la fuite de son fils avec ce général le rendirent néanmoins suspect. Arrêté en avril 1793, il fut condamné en novembre à la guillotine et mourut avec le dédaigneux courage d’un grand seigneur de l’Ancien Régime... » (Michel Mourre).
Recevant ainsi le prix et la récompense de ses forfaits, il fut conduit à l’échafaud le 6 novembre 1793, soit trois semaines exactement après Marie-Antoinette, place Louis XV, devenue place de la Révolution, sur le lieu même où avaient été assassinées le roi et la reine; et où le seront, un peu plus tard, ceux qui l’y avaient envoyé : Brissot de Warville, Danton, Robespierre, Jacques-René Hébert, Saint-Just.
6. Sixième représentant de la lignée, son fils aîné, Louis-Philippe devait devenir roi en 1830, après l’abdication de Charles X.
Son règne de dix-huit années fut bénéfique, pour la France, car il s’opposa courageusement aux entreprises folles de tous ceux qui voulaient recommencer les aventures démentielles et tragiques de la funeste époque napoléonienne, et Jacques Bainville a justement montré comment la création de la Belgique fut bien « le dernier cadeau de la monarchie ».
Mais, Louis-Philippe et Charles X commirent l’erreur de ne pas s’entendre, et cette « scission de 1830 » devait avoir les plus funestes effets, comme l’a montré également – toujours lui… – Jacques Bainville… Qui a bien montré, également, comment Charles X et Louis-Philippe eurent tort de ne pas instaurer le suffrage universel – comme le fera très peu de temps après Louis-Napoléon, futur Napoléon III – ce qui aurait donné au régime royal l’assise populaire et la légitimité qui lui auraient permis de résister aux mouvements d’humeur ultra-minoritaires de quelques extrémistes parisiens, qui ne représentaient en rien ni tout Paris, ni encore moins la France !
7. Le roi Louis-Philippe eut cinq fils. L’un d’eux, la prince de Joinville, Amiral, avait pour ami un certain Garnier, compagnon de navigation, qui devait être le grand-père – maternel – de Charles Maurras, et qu’il vint visiter dans sa maison du Chemin de Paradis, à Martigues. Un autre, le duc d’Aumale, qui vit mourir très jeune ses deux garçons, offrit à la France (très précisément, à l’Institut), son splendide patrimoine de Chantilly et les fabuleuses collections qu’il contient.
Cependant, seul le prince Ferdinand (ci dessus), père de Philippe et de Robert, duc de Chartres, prolongera la dynastie (les quatre autres, soit n’eurent pas d’enfants, soit les virent mourir très jeunes). Ferdinand devait, lui aussi, mourir assez jeune, et d’une façon tragique (après un accident de fiacre).
Il s’illustra dans la conquête de ces terres barbaresques sans nom ni régime clairement définis, qui n’étaient qu’un immense espace soumis nominalement à l’Empire ottoman, mais où seuls régnaient, en fait, la loi du plus fort et l’arbitraire. C’est la France qui devait organiser cet immense espace, en inventant pour lui, et en lui donnant, ce beau nom d’Algérie.
8. Son fils Philippe deviendra Philippe VII à la mort du Comte de Chambord, lorsque la fusion sera réalisée (Image ci-contre) entre les légitimistes et les orléanistes (« Les Orléans sont mes fils »). Il résidait à l’Hôtel Matignon, où il menait grand train et d’où il organisait une intense activité, dont la république naissante finit par prendre ombrage, et même peur, car cela représentait pour elle un réel danger. C’est ce qui amena la cruelle et inique Loi d’exil de 1886. Obligé de quitter le territoire national, il s’installa d’abord à Bruxelles, avant que sa famille séjournât au Maroc.
Cette loi d’exil intervint donc peu de temps après la fusion et la réconciliation entre les deux branches de la famille royale, et peu de temps aussi après l’installation de la république, encore très fragile : son prétexte fut que, le 14 mai 1886, eut lieu, à l’hôtel Matignon, la célébration du mariage de la princesse Amélie d’Orléans avec Charles de Portugal, héritier du trône de Portugal. L’importance de la fête, et l’espèce de démonstration de force que firent à cette occasion les Orléans, ainsi que la relation qu’en firent les journaux, monarchistes ou non (et, en particulier, Le Figaro) causèrent une grande inquiétude dans les milieux républicains.
D’où de nombreuses attaques contre la famille royale, puis la loi du 26 juin 1886 : cette loi interdisait l’accès et le séjour sur le sol français aux chefs des familles royale (et impériale) ayant régné sur la France, ainsi qu’à leur fils aîné. Elle interdisait également à tous les hommes de ces familles de servir dans l’armée française. Mais, à la différence des précédentes, cette loi ne concernait que les « prétendants » (Orléans et Bonaparte) ainsi que leurs fils aînés, et pas les autres membres de la famille.
C’est la raison pour laquelle, comme le raconte Léon Daudet, la reine de France fut présente à Notre-Dame de Paris pour la messe des obsèques de Philippe VIII; ou que, le 13 juillet 1934, la duchesse de Guise vint rendre visite à Charles Maurras, dans sa maison du Chemin de Paradis, à Martigues : c’est à cette occasion qu’elle lui déclara, en substance, « si la monarchie est restaurée un jour en France, monsieur Maurras, c’est à vous qu’on le devra. ».
9. Philippe VII, qui mourut donc en exil, en 1894, fut le père de Philippe VIII, qui devait mourir sans héritier. C’est de Philippe VIII que Maurras disait, en substance, qu’il aurait fait un grand roi; un grand roi qui avait manqué à la France. En 1905, il réalisa un important voyage scientifique au Groenland et au Pôle Nord : il est à noter que le Muséum d’Histoire Naturelle s’est enrichi des collections qu’il avait réunies au cours de ses divers déplacements.
Dès la fondation de l’Action française, le Prince appuya le mouvement (il donnait, par exemple, mille francs par mois pour soutenir le journal).
Il est l’auteur de la formule que le journal quotidien L’Action française prit comme devise, dès le premier jour de sa parution, en 1908 : « Tout ce qui est national est nôtre ». C’est lui, enfin, que la jeune Action Française alla rencontrer à Bruxelles lors de la publication de l’Enquête sur la monarchie et que Maurras et Daudet allèrent visiter à Londres., en 1904.*
10. A la mort sans héritier de Philippe VIII, lui aussi en exil, en 1926, ce fut son cousin Jean, duc de Guise, qui devint Jean III.
Jean III était le fils de Robert, duc de Chartres, le deuxième fils de Ferdinand : c’est donc bien du seul Ferdinand, et non des quatre, ou de l’un ou l’autre des quatre autres fils de Louis-Philippe, que descendent les représentants actuels de la Famille de France.
Jean III fut le troisième et dernier membre de la Famille à mourir en terre étrangère.
11. Il fut le père d’Henri VI. Et l’auteur des Mémoires d’exil et de combat, qui rentra en France en 1950, la Loi d’exil ayant été abrogée, au bout de 64 ans, sur proposition du député MRP du Morbihan, Paul Hutin-Desgrées.
Dans la période troublée de la seconde guerre mondiale, après s’être engagé dans la Légion sous un nom d’emprunt durant les hostilités, le Comte de Paris fit tout ce qu’il put pour accéder au trône, et fut parfois sur le point d’y parvenir, notamment depuis l’Algérie. Mais trop d’oppositions (notamment, celle des États-unis) vinrent à chaque fois déjouer ses plans.
« La Constitution de la Vème République ? De Gaulle l’a faite pour moi ! »… aimait-il à répéter : de ce côté-là aussi, les possibilités, bien réelles, d’une réinstauration de la Royauté devaient, hélas, être déçues.
12. Henri VI fut le père d’Henri VII, décédé en 2019, le 21 janvier, alors que, affaibli par un mauvais état grippal, il s’était déjà préparé pour aller assister à la traditionnelle Messe pour Louis XVI.
En 2009, il avait été fait Chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire – pour faits d’armes en Algérie – par le président Sarkozy à l’Elysée.
13. Son fils, le Prince Jean, lui a succédé, reprenant très vite le titre de Comte de Paris, devenant ainsi Jean IV.
Aujourd’hui, la vie continue, celle de la Famille de France aussi, et le prince Gaston est devenu Dauphin de France, entouré de son frère Joseph et de ses sœurs, Antoinette, Louise-Marguerite et Jacinthe.
Du sixième fils de Saint Louis à nos jours, : huit siècles d’Histoire de France.
Ce très rapide survol, à grands traits, de l’histoire de l’actuelle Famille de France ne prétend, bien sûr pas, épuiser le sujet, mais seulement établir les faits et mettre certaines choses au point; il montre que, comme toutes les familles du monde, celle-ci a ses pages sombres, et d’autres plus lumineuses : l’un de ses membres fut franchement détestable, mais un autre mourut, sinon « en odeur de sainteté », du moins pas très loin, puisque c’est le surnom de « le pieux » qui lui est habituellement accolé.
Il montre, surtout, les deux principales traditions servies par cette famille, tout au long de son histoire mouvementée : celle du service de la France par les Armes, et celle du service de la France par les généreuses donations de biens patrimoniaux, artistiques, ethnographiques, scientifiques :
• des brillantes victoires militaires du fondateur de la Famille, Philippe, et de son fils, le Régent, à la Légion d’honneur « à titre militaire » reçue par l’actuel Comte de Paris (Henri VII), en passant par les actions d’éclat en Algérie du Prince Ferdinand et la création de la Légion étrangère par son père, Louis-Philippe, ainsi que par la mort au combat, durant la Guerre d’Algérie, du Prince François (ci contre), la tradition du service du pays à travers l’institution militaire ne s’est jamais démentie dans la Famille de France.
• quant aux donations, le mécénat du duc d’Aumale (envers l’Institut) fut poursuivi, on l’a vu, par celui de Philippe VIII (envers le Muséum d’Histoire naturelle), et par Henri VI, qui institua la Fondation Saint Louis (reconnue d’utilité publique) afin d’assurer la pérennité de biens patrimoniaux inestimables, comme le château d’Amboise, le domaine de Dreux, le château de Bourbon l’Archambault.
(On a donné ici, à grands traits, une vue d’ensemble d’une seule branche de la famille des Bourbons : la branche d’Orléans; pour une vision plus globale de la Famille de Bourbon, remontant jusqu’à ses origines connues – au XIe siècle. (éphéméride du 7 février) ■
Repris de l’éphéméride du 21 septembre – Actualisé le 14 avril 2023.