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Duncan Macleod – Notre belle Camargue
Notre « belle Camargue », ce sont ici des Provençales (des Mireille) « vêtues à leur dû, comme des demoiselles » ainsi que le dit Mistral à propos de la restauration de notre langue (provençale) par lui-même et le Félibrige.
En arrière-plan, Saint-Trophime d’Arles, jadis cathédrale, bien connue des lecteurs du Chemin de Paradis (Cf. « La Consolation de Trophime » l’un des 9 contes du premier livre de Charles Maurras).
Du Prince de la poésie universelle que fut Mistral, selon Maurras, lisez ou relisez La Communion des saints. Ou plutôt chantez, ce merveilleux poème en langue d’Oc (ou d’Or comme l’appelait Saint-Louis). Cette communion des saints imaginaire se passe devant Saint-Trophime. (Saint Trophime d’Arles). Regardez la merveilleuse architecture de l’Église, ou seulement de sa façade où les saints sont légion. Sculptures de toute beauté et d’exemplaire simplicité, ornement sublime de l’art religieux provençal.
Je ne dis pas de quoi parle le poème de notre Mistral. Ceux qui le liront le verront bien. Tant pis pour les autres. Rassurez-vous : c’est gai, c’est beau, c’est vivant, c’est superbe !
Je ne crois pas que Mistral, furieusement et sérieusement « papalin » ait été un catholique très fervent ni tout à fait orthodoxe. Mais porté par deux millénaires de foi populaire, pénétré, comme Maurras, des « mots fervents que sut tout homme de (sa) race », sa poésie d’inspiration religieuse est peut-être plus ataviquement, plus consubstantiellement catholique que bien des textes « canoniques » ou émanés des auteurs patentés de l’Église. On m’excusera de penser que cette remarque ne s’applique pas qu’à la poésie.
Gérard Leclerc, je crois, a aussi fait remarquer la particulière aptitude apologétique des agnostiques ou incroyants, catholiques de l’extérieur. Le prêchi-prêcha des convaincus a, sur ce plan là, de moindres qualités. Peut-être est-ce la raison pour laquelle Maurras qui avait perdu la foi a ramené vers l’Église nombre de ses amis ou lecteurs qui s’en étaient éloignés. Pie X avait dit à sa mère, qu’il était « un bon défenseur de la foi ». « S’il avait dit : un bon défenseur de l’Église », je comprendrais, disait Maurras, mais de la foi ! ». Lisez La Communion des Saints, vous penserez peut-être que Mistral était un peu du même bois. G..P. ■