Notre titre dit à peu près ou tente de dire ce qu’est la nature particulière de ce 1er mai 2023 (rôle des syndicats, des casseurs, du Pouvoir) sur fond de crise gravissime. Gravissime, qu’elle se calme momentanément ou qu’elle s’enflamme.
Crise plurielle : crise sociale, crise des Institutions, crise de régime, crise des élites, crise de l’unité nationale, crise identitaire, existentielle, culturelle, crise du déclassement, crise du Pouvoir et, cette fois-ci, comme Henri Guaino l’a souligné avec gravité, hier soir, sur CNEWS, crise sur fond de haine personnalisée, cristallisée, si l’on peut dire, sur la personne même du Chef de l’État. En sorte que, selon le mot célèbre de De Gaulle peu avant la dernière guerre, il n’y a plus guère de Chef, ni d’État aptes à gouverner. Ni même la perspective d’en trouver d’autres qui fussent vraiment capables d’incarner le Pays et d’assumer son destin. En un sens, revoici la France en déshérence.
De l’éditorial du denier Figaro paru, nous retenons ces quelques phrases lucides et fermes malgré le libéral-conservatisme natif de son signataire, Yves Thréard.
« Le mal français, lui, est profond »
« Emmanuel Macron et son gouvernement sont bien en peine de savoir comment envisager l’avenir. Les sondages soulignent qu’une majorité de Français ne les écoutent plus. Il faut avouer qu’il n’y a rien de très folichon dans leurs interventions publiques. Les belles promesses, répétées mille fois, sur l’école, l’hôpital, l’écologie, la valorisation du travail n’emballent plus personne. La défiance est la plus forte. Pire, l’exécutif affiche aussi des discordances. Sur l’immigration, notamment, le chef de l’État et la première ministre ne sont pas sur la même longueur d’onde. Bref, les messages sont incompréhensibles, brouillés ou ne passent plus, et les messagers, impopulaires, sont rejetés.
Le pays est à l’arrêt, comme en panne. Hors l’abandon de la réforme des retraites réclamé à cor et à cri, les oppositions, de leur côté, n’ont rien à proposer. Tout comme les syndicats, qui misent sur une mobilisation unitaire historique pour le défilé du 1er Mai. Avec l’Élysée, le dialogue de sourds est d’autant plus profond que casserolades et sifflets sont désormais les modes d’expression de la colère. » (…).
« Drôle d’ambiance qui traduit l’état de tension, voire d’exaspération, qui règne en France. » (…)
« Comment sortir de ce climat malsain ? Élisabeth Borne vient de tendre la main aux syndicats pour tenter de « renouer le dialogue ». Après le 1er Mai, a-t-elle l’espoir d’en ramener certains à de meilleures dispositions à son endroit ? Et ainsi de casser, chéquier en main, le front uni qu’ils présentent depuis le mois de janvier ? Acheter la paix sociale est une vieille recette à courte vue qui revient à coller un sparadrap sur une jambe de bois. Le mal français, lui, est profond. » ■
« L’impuissance publique » à Paris ça semble une chose avérée. Pareil la guérilla urbaine qu’on voit en ce moment à la tv, j’ai l’impression que c’est le fait majeur du moment. Tout fout le camp. Où allons-nous ? La crise s’installe sur les bords de la Seine…