La bataille dura du 13 mars au 7 mai 1954.
« Diên Biên Phu était une bourgade située aux confins du Tonkin et du Laos. C’est dans cette cuvette de 16 km de long que s’acheva la guerre d’Indochine, le plus long conflit mené par la France au XXe siècle. (…).
Avec ses 55 jours de résistance désespérée, Diên Biên Phu fait partie des défaites héroïques de la France. Jusqu’à la fin, il se trouva des volontaires pour se faire parachuter sur le camp. Aux souffrances des blessés dont l’adversaire refusa l’évacuation durant la bataille s’ajouta le calvaire des prisonniers qui durent marcher des centaines de kilomètres dans la jungle en pleine saison des pluies et dont la moitié succomba. En 1954, la promotion de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr reçut le nom de « Ceux de Diên Biên Phu ».
Jacques Dalloz, historien, spécialiste de la Guerre d’Indochine.
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Je me souviens de l’évènement et des commentaires de mes parents, ainsi que des manifestations devant le lycée – j’avais 9 ans – par lesquelles le parti communiste « français » insultait les soldats du corps expéditionnaire, les désignant sous le terme de soudards du colonialisme, accrochés à la « sale guerre ». Je me souviens aussi du Président du Conseil d’alors, qui déclarait après la bataille qu’il se donnait un mois pour arrêter la guerre, autant dire qu’il capitulait sans conditions. Cela fait bien longtemps que nous sommes gouvernés par des traîtres.
Bien plus jeune qu’Antiquus, j’avais huit ans. Je ne me souviens pas du jour même où Dien Bien Phu est tombé. Mais des suites, des traces, des récits de ce désastre et du sentiment de surprise, de tristesse et d’humiliation qui s’en était suivi très longtemps, jusqu’à mon adolescence et bien davantage. Jusqu’à aujourd’hui, je crois, pour certains d’entre nous. GP
Pour appuyer les échanges ci-dessus entre nos amis, j’ai l’immodestie de rappeler la chronique que j’avais consacrée naguère au film de Pierre Shoendoerffer : https://www.jesuisfrancais.blog/2018/09/02/au-patrimoine-cinematographique-•-dien-bien-phu-le-film-de-schoendoerffer/
Chronique qui commençait, précisément, par l’émoi que le petit garçon de 7 ans que j’étais avait ressenti en voyant lai désarroi et la désolation de sa mère apprenant la nouvelle de la défaite.
Pour ma part, né bien après ce funeste événement, je ne puis m’empêcher de le regarder comme un profond gâchis. Tant de vies sacrifiées pour une cause perdue d’avance (car nous ne pouvions conserver l’Indochine, qu’allions-nous y faire d’ailleurs ?), tant d’hommes braves mais trahis par leurs propres représentants et mal soutenus par un régime faible auquel voudrait nous renvoyer la Nupes. Sachons tirer les leçons de ce désastre.
J’avais 18 ans
Rentrant du Lycée je vois mon père debout dans cuisine le journal déployé sur le table. Il pleurait !
J’avais douze ans, j’étais à Colmar chez mes grands-parents. Mon cousin Pierre avait épinglé Dien Bien Phu sur la carte . Quand nous avons appris la chute du camp retranché, j’ai quitté le monde de mon enfance.