PAR RÉMI HUGUES.
La décision prise par le préfet de police Laurent Nuñez d’interdire le colloque et la procession pour Jeanne d’Arc organisés par l’Action Française, suite à l’appel passé le 9 mai dernier par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a permis de mettre sous le feu des projecteurs le mouvement royaliste vieux de plus d’un siècle.
Il lui a ainsi offert une cure de jouvence médiatique ; le « vu à la télé » confère en effet aussi bien de l’attractivité que de la respectabilité. L’absence d’incidents du côté des militants maurrassiens est l’autre grande victoire : rien n’est venu ternir l’image de l’Action Française, en dépit de la provocation mesquine devant la statue de la sainte pucelle venue de la préfecture de police, qui, humiliée par sa double défaite judiciaire, tenait à déranger le bon déroulement de l’hommage, à le « bordéliser », pour reprendre le vocable utilisé par Darmanin pour dénoncer l’opposition à la réforme des retraites.
Alors que la France est à feu et à sang, que tous azimuts la violence explose dans notre pays – notamment les règlements de compte liés au trafic de drogue – pour celui dont le deuxième prénom est Moussa, eu égard à ses origines algériennes, la priorité consiste à, pressé qu’il est par la gauche, s’occuper de personnes qui défilent pacifiquement, ne détruisant rien sur leur passage, à la différence des black block, dont les masques noirs n’émeuvent en rien la sphère médiatico-politique liée à La France Insoumise (L.F.I.), toujours prompte à brandir la menace « fasciste » dès qu’elle le peut ; et à accuser Gérald Moussa Darmanin d’en être le complice.
Moussa est le nom arabe désignant Moïse, le libérateur du peuple hébreu du joug égyptien. Tel Moïse, Hébreu de naissance devenu membre de la cour de Pharaon comme le raconte le livre de l’Exode, Darmanin, dont les bureaux sont juste en face de l’Élysée, appartient à la classe dirigeante qui combat ceux mêmes avec qui jadis il était lié, quand il signait des textes pour Politique Magazine.
Taquins, les militants de l’Action Française le lui ont rappelé dimanche 14 mai dans les rues de Paris, en scandant « Darmanin, reviens, l’AF en a besoin ». Voilà à quoi est-il destiné : être le Moussa, le Moïse, des royalistes ! Sis dans les ors de la République, parmi leurs oppresseurs, il s’en va guider ces opprimés vers la Terre promise, la royauté.
Car avec sa croisade anti-ultra-droite il donne un nouvel élan à l’Action Française, qui le temps d’un week-end a été la vedette de BFMTV et des autres chaînes d’info, ce qui a fait croître sa notoriété et sa visibilité dans l’espace public, et l’a donc renforcée.
Sachez que le censeur est un Janus : il est aussi le meilleur publicitaire de celui qu’il veut interdire. Aucun contrat passé avec une agence de relations publiques, même représentant un nombre suivi d’une demi-douzaine de zéros, n’aurait pu permettre une telle couverture médiatique.
Ce capital, aussi important que les objets en or et en argent que, sur ordre de Moïse, les Hébreux prirent aux mains des Égyptiens (Exode XII : 35-36), c’est Darmanin qui l’a apporté à l’Action Française. Il a réussi à faire en sorte que sa traditionnelle manifestation de mai soit évoquée par tous les journaux, toutes les radios, toutes les chaînes d’info, que ses images inondent YouTube, Twitter et les autres réseaux sociaux.
Bref, nous lui devons une fière chandelle. Et que les nervis du système, qui expliquent qu’il est illégal de dire son hostilité à la République, se taisent à tout jamais, car quand des Britanniques ont manifesté pour l’instauration d’un régime républicain le 6 mai 2023 au moment du couronnement de Charles III, brandissant des pancartes « Not my King », ils n’ont trouvé rien à redire, bien au contraire. ■
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source
Je trouve de très mauvais goût , dans la mouvance dite « nationale » d’affubler continuellement Darmanin de son deuxième prénom de Moussa, rappel de ses origines, qui n’ont rien d’infamant.
Ce racisme sournois n’est pas que ridicule. Il est politiquement inconvenant et donne toujours de nouvelles armes à nos adversaires pour nous attaquer.
D’autant que cette manière, qui est une faute, vient de mouvements ou d’individus qui ont milité pour une Algérie prétendument française.
Tout à fait d’accord avec Pierre. Qui plus est c’était le prénom de son grand père qui a bien servi la France !
Je partage l’avis de Pierre Builly. Il n’est ni adroit ni prudent d’agir ainsi.
En tant que descendant d’Alsaciens qui ont choisi en fonction du traité de Francfort de conserver la nationalité française et sont partis en Algérie en 1872 je me permets d’intervenir pour défendre ceux et celles qui sont visés par le dernier paragraphe du commentaire de M. Pierre Builly.
En Algérie où j’ai vécu de ma naissance jusqu’en mai 1962 (j’ai du partir du jour au lendemain car mes coordonnées figuraient sur un carnet d’ordre de missions de barbouzes) nous n’avions pas l’habitude d’indiquer un second prénom pour les personnes d’origine mixte. M. Benoit par exemple qui gérait une épicerie rue d’Estonie (pas très loin du GG) était d’origine mixte mais c’était M. Benoit. Mon copain Bousseloub Boualem frère de 7 garçons et filles qui était un camarade de classe et qui vit aux Etats-Unis est toujours resté Boualem dans nos échanges.
Mon oncle et parrain Félix Franck du 7ème RTA (3èDIA général de Monsabert) qui a été fait prisonnier fin 1944 dans les Vosges devait être fusillé parce qu’ alsacien « déserteur » . C’est un feldwebel qui connaissait la Légion qui lui a sauvé la vie..Alors s’il vous plait n’en rajoutez pas à tout ce que nous lisons et entendons à propos de la communauté « pied-noir » !
Pierre Bully, qualifier Rémi Hugues de racisme sournois c’est faire preuve d’une malveillance manifeste, vos justifications semblent vouloir inoculer la confusion chez le lecteur afin de discréditer l’auteur et écarter ainsi toute critique ou analyse constructive.
Cette actualité, qui a fait l’objet d’une couverture internationale, a été dépeinte avec mesure, sérieux et espièglerie. L’auteur s’appuie avec élégance et sans excès sur le deuxième prénom du ministre de l’Intérieur, rappel de ses origines, qui n’ont rien d’infamant, pour éclairer avec un parallèle brillant comment ce dernier a mis sous les projecteurs la mobilisation réussie de l’Action Française et l’hommage à Jeanne D’Arc.
Comment n’avez-vous pas fait la différence avec les sots qui limitent leurs analyses à l’invective ‘res extraneae’ et l’article de ce jour? Heureusement que vous n’avez pas l’apanage de ce qu’est ou n’est pas « le très mauvais goût ».
Camille Franck a raison. SVP n’en rajoutez pas. Ça suffit comme ça contre les pieds-noirs.
J’ai dû mal m’exprimer ou vous m’avez mal compris.
Je n’ai qu’admiration et respect pour ceux qui se sont battus pour la cause perdue de l’Algérie française. Et c’est pour ça que je m’insurge contre ceux qui reprochent à Darmanin son deuxième prénom.
On peut lui faire tanr d’autres reproches !
Je confirme que l’article que vous incriminez ne reproche nulle part son 2e prénom à Darmanin.
Ouh là, serions-nous devenus aussi sourcilleux à JSF?
Cher Pierre, je lis beaucoup d’articles de la mouvance nationale, et je n’ai pas remarqué qu’on affublait « continuellement » Darmanin de son second (?) prénom Moussa. D’ailleurs le second article du jour de JSF s’adresse au même Darmanin, sans « Moussa »…
Il n’y a aucun racisme « sournois » dans l’article de Rémi Hugues, simplement un souhait, qu’on peut évidemment considérer comme trop pieux, que Darmanin redevienne le Moïse des royalistes.
Quant à suggérer que Rémi Hugues a milité pour l’Algérie « prétendument » française, cela ne mérite évidemment que la réponse de l’agneau au loup de la fable.
Si maintenant on est obligé de s’autocensurer à JSF!
De mon côté, j’ai relu cet article avec attention. C’est ce qu’il convient de faire je crois pour les textes dont on veut parler. Je n’y ai trouvé aucune phrase ou tournure sournoise infamante relatives aux origines du ministre de l’Intérieur. Si le seul fait de les mentionner est interdit, ou si les mentionner est en soi infamant, nous avons affaire à de drôles de catégories mentales. Je me refuse à penser que mentionner les origines de quelqu’un puisse être un jour interdit et je me refuse aussi à envisager qu’il y ait des origines perçues comme infamantes. Il faut garder son sans-froid que diable !
Chers camarades, j’appelais seulement l’attention sur la malhabile d’appeler Darmanin de ce deuxième prénom.
Je suppose que vous n’ignorez pas la perversité intrinsèque de nos adversaires et leur habileté tactique. Vous n’ignorez pas non plus qu’ils pilotent la grande majorité des médias, donc de l’opinion.
Il ne faut pas, à mon sens, leur laisser découvert le moindre pouce.
Nous nous réjouissons tous de l’éclat donné par Darmanin au colloque et au défilé et de ce que l’on a beaucoup parlé de l’AF. Certes. Mais c’était souvent en évoquant antisémitisme, maréchalisme, OAS.
Il faut nous dédiaboliser pour être crédibles, comme le RN y a presque réussi.
Maintenant, si vous pensez que la politique, ça n’est pas faire attention à ce qu’on dit et ce qu’on fait, libre à vous
Mais si c’est cela, lisez plutôt Rivarol que JSF.
Merci bien, mais je ne vois pas pourquoi, pour aller dans votre sens, je devrais lire Rivarol – je ne l’ai jamais fait de ma vie – plutôt que JSF. Quant à votre politique de dédiabolisation, je n’y crois pas un instant. L’adversaire ne l’accepte que tant que ça l’arrange. Sauf – et encore ! – à tout céder d’emblée de son fond. Ce qui n’autorise pas, au contraire, à dire des sottises ou des incongruités. Encore moins à en faire et de très grosses comme ceux qui « font la politique » de la France depuis assez longtemps maintenant…
Darmanin fait parler de lui, c’est donc qu’il a réussi… Personnellement et pour l’occasion , j’estime qu’il y aurait meilleur temps (comme on dit en Suisse) de s’intéresser à Jeanne d’Arc et à l’Action française… Cependant, je ne suis pas très loin d’imaginer que l’idée d’affubler Darmanin de son prénom islamique ne fût pas exactement nécessaire à quelque démonstration que ce soit… Si l’on pense encore à l’arme que cela peut représenter dans la caboche des méchants abrutis, ce n’est décidément pas si malin. Quant à moi, fidèle à mon quant à soi, je ne me suis jamais senti offensé par la qualification «droite la plus extrême» ou «ultra droite», j’y ai toujours souscrit pour moi-même, pour cette excellente raison que les idéologues maniant ces concepts œuvrent pour toute la gauche, de Zemmour à Mélenchon en passant par les «nationalistes révolutionnaires».
Entièrement d’accord avec vous, la dédiabolisation est un leurre, parce qu’elle suppose de manière totalement erronée que les adversaires idéologiques se contenteront d’une ou plusieurs concessions, pour nous considérer comme fréquentables, mais surtout parce que, quand on admet que telle ou telle position que l’on a pris par le passé doit être révisée, on ne doit se livrer à cet exercice qu’à la condition expresse de rester dans la cohérence interne de notre doctrine, et donc de ne pas « faire attention à ce qu’on dit et ce qu’on fait », sinon, on perd toute crédibilité et tout respect de sa communauté.
Je suis d’accord avec Antiquus et j’admets volontiers que le terme de « dédiabolisation » peut être malheureux.
Ce que je voulais dire, qui a entraîné beaucoup trop de commentaires, est qu’il ne faut pas GRATUITEMENT manier l’invective ou l’ironie.
En gros, s’appuyer davantage sur Maurras et Bainville que sur Léon D’audit.
Bon. On s’arrête là ?