Par Régis de Castelnau sur Front Populaire.
Cet article a été publié hier 22 mai dans Front Populaire. Avec toujours cette forme de radicalité qui est la marque de la réflexion de Régis de Castelnau. Mais avec la précision et la cohérence qui relève de la logique de l’avocat. Sur ce que révèle cette analyse de l’état de la haute administration étatsunienne, dont le FBI, sur les mœurs affairistes et quasi mafieuses de ses dirigeants et d’un autre côté sur la qualité et le courage de l’actuelle Cours Suprême, on trouvera ici matière à réflexion utile. Faut-il, par ailleurs, s’étonner du « silence assourdissant » des médias français en la circonstance ? Oui et non : nous y sommes habitués.
CONTRIBUTION / OPINION. Alors que la presse américaine se déchire sur le cas de Donald Trump et des faiblesses de l’enquête du FBI qui le visait, pas un mot de tout cela de l’autre côté de l’Atlantique, remarque Régis de Castelnau.
Le bloc élitaire français et sa presse système démontrent depuis le début de la guerre en Ukraine qu’ils sont mus par un atlantisme presque sans faille. Mais avec le traitement de l’actualité américaine passablement agitée actuellement, on constate que cet atlantisme est très sélectif. Le seul qui vaille chez nous, est celui du Parti démocrate flanqué de sa composante « néocons ». Ce terme qualifiant une sorte de secte belliciste dont George Bush père avait placé les dirigeants dans les caves de la Maison-Blanche en les traitant de « cinglés du sous-sol ». Dès son élection en 2016, Donald Trump, ce « cocktail Molotov politique » comme l’avait décrit le cinéaste Michael Moore, avait été l’objet de ce côté-ci de l’Atlantique d’une aversion sans limite. Sa défaite dans des circonstances finalement assez troubles en 2020 fut saluée par des acclamations et son successeur, Joe Biden, vieux politicien fourbu parmi les plus corrompus du système américain, porté au pinacle. Comme en plus celui-ci sacrifiait à la religion woke pour constituer ses équipes, nos élites étaient en extase. Les néocons quant à eux s’étaient réservés les postes stratégiques et la rédaction des discours ânonnés par Biden entre deux saluts à ses amis imaginaires.
Indignations sélectives
Le problème, c’est que comme le canard de Robert Lamoureux ou le matou de Steve Waring, Donald Trump est toujours vivant. Mettant l’establishment démocrate et en partie républicain en rage. Et ce d’autant que le « cocktail Molotov » vient de marquer des points assez sérieux et le débat politique américain en est quand même passablement secoué. Deux événements mettent actuellement les démocrates dans des difficultés assez sérieuses.
On se rappelle que dès les débuts de son mandat, Donald Trump avait été accusé par ses adversaires et la presse démocrate d’avoir bénéficié d’un « complot russe » pour être élu. C’était le fameux « Russiagate » dont le feuilleton a pourri l’essentiel de son mandat. John Durham, un « procureur spécial » nommé en 2019, a enquêté pendant quatre ans et vient de déposer un rapport de 300 pages accablant pour le FBI. Par ailleurs, la majorité républicaine de la chambre des représentants a lancé une procédure d’enquête concernant la possible corruption de la famille Biden en Ukraine et en Chine. Curieusement, la presse française est restée d’une discrétion de violette sur l’ensemble de ces informations qui démontrent pourtant que les institutions américaines ne sont pas en grande forme et ensuite que le consensus politique fondement de l’alternance des pouvoirs aux États-Unis est probablement anéanti.
Que nous dit John Durham dans son rapport ?
Le rapport est éloquent à bien des égards. On y apprend de Durhma s’est penché sur « Crossfire Hurricane », l’opération de contre-espionnage du FBI, nommée ainsi en hommage à une célèbre chanson des Rolling Stones, une opération qui a vu la police fédérale enquêter sur des liens entre des responsables russes et des membres de la campagne présidentielle de Donald Trump de 2016. Les conclusions de John Durham ne penche pas en faveur de l’existence de cette collusion. En 2019, un autre procureur spécial Robert Mueller avait déjà affirmé dans son propre rapport l’inexistence d de la collusion entre la Russie et l’équipe de Donald Trump. Mais affirme Durham « le FBI et le ministère de la Justice doivent reconnaître qu’un manque de rigueur analytique, un biais de confirmation et une trop grande confiance envers des sources liées à des opposants politiques ont empêché les enquêteurs de considérer des hypothèses alternatives et d’agir avec l’objectivité appropriée ». En termes choisis, on nous explique donc qu’il s’agissait d’un complot…
Après avoir pointé la faiblesse des éléments initiaux ayant déclenché l’enquête, il accuse aussi le FBI d’avoir agi selon un système de deux poids, deux mesures. « La vitesse et la manière dont le FBI a décidé d’enquêter sur Donald Trump contraste avec l’approche adoptée précédemment dans une affaire sur une possible ingérence étrangère dans la campagne de la candidate démocrate Hillary Clinton ». Et fort aimablement, John Durham stigmatise « l’attitude cavalière » des enquêteurs. C’est gentil, pour la mise à l’abri d’Hillary Clinton des lourds soupçons de corruption (y compris russe) qui pesaient sur elle, le juriste pense à une autre qualification…
La presse américaine se bagarre autour de cet événement. Le Washington Post, considéré depuis son rachat par Jeff Bezos l’ancien propriétaire d’Amazon comme le porte-parole officieux de la CIA, affirme qu’il n’y a rien de nouveau. The Wall Street Journal quant à lui y voit « un compte rendu accablant de la corruption du FBI et de ses complices ». Tout ceci n’a évidemment aucun intérêt pour les médias français qui considèrent que cela ne saurait intéresser leur public. Ils ne démordront pas de sa feuille de route dans la perspective de l’élection présidentielle américaine de 2024 : Donald Trump vilain, Joe Biden gentil.
La firme de la famille Biden
Le problème c’est que Joe Biden est peut-être très gentil. Mais il semble que sa petite famille et lui sont quand même passablement corrompus. Sous la présidence de James Comer, le comité de surveillance de la chambre des représentants a installé la famille Biden dans ses collimateurs. Et ce qu’il révèle est quand même croquignolet. Il faut lire le communiqué du comité du 10 mai dernier tout simplement titré : « Comer révèle de nouvelles preuves dans les stratagèmes de trafic d’influence de la famille Biden ». Bigre.
Nous avons déjà dans ces colonnes parlé de Jonathan Turley, professeur de droit constitutionnel démocrate. Il faut à nouveau se tourner vers lui à propos tant des révélations incontournables concernant le président des États-Unis et sa famille, que du comportement de la presse.
« La Chambre a montré que des millions de dollars allaient à au moins neuf Bidens comme les dividendes d’une entreprise familiale. En tant que critique de longue date du trafic d’influence parmi les républicains et les démocrates, je n’ai jamais vu l’égal des Bidens. » Tout l’article, bardés de références est à l’avenant. La presse démocrate, New York Times en tête, continue à soutenir l’insoutenable en prétendant qu’aucune preuve n’a été rapportée de l’implication directe de Joe Biden. C’est simplement risible, puisque comme le dit mon confrère Turley, démontrant à cette occasion que sur certains points les droits américains et français sont les mêmes : « Le but du trafic d’influence est d’utiliser les membres de la famille comme boucliers pour les fonctionnaires corrompus. Au lieu de verser un paiement direct à un politicien, ce qui pourrait être considéré comme un pot-de-vin, vous pouvez donner des millions à son conjoint ou à ses enfants. » Et ce déni médiatique est d’autant moins acceptable que dans de nombreux e-mails saisis dans le fameux ordinateur du fils Biden, figurent de nombreuses références à son père. Lui-même se plaignant que « que son père prend la moitié de tout ce qu’il ratisse » !
C’est assez vertigineux, mais le plus stupéfiant est finalement le refus du réel d’une partie des médias. La presse d’opinion est une chose utile dans une démocratie, la subjectivité dans le traitement des informations tout à fait recevable, mais ici c’est autre chose. On est en présence d’un mensonge et du déni d’une réalité pourtant évidente. C’est dire l’état du consensus politique qui était un des piliers du fonctionnement de la démocratie américaine.
Ce que nous venons de décrire agite, et de façon parfois féroce, la presse outre-Atlantique. Il n’y a pourtant chez nous quasiment aucune répercussion. Le système médiatique français opère un black-out quasi total sur ces informations. Tout à son atlantisme militant, il ne va pas jusqu’à adopter les comportements de la presse démocrate et nier certaines évidences. Il préfère garder le silence, et ce n’est pas glorieux. ■
Source
Merci à JSF de son excellent travail de décryptage journalistique, de mettre à notre diposition ces articles qui nous échappent.
Il faudrait nommer l’avocat régis de Castelnau, Ministre de la justice, en lieu et place du sanglier actuel. La famille Castelnau est patriotique, pas comme la plupart des dirigeants Français actuellement. Son grand-père le Général Castelnau commandait la deuxième armée durant la guerre 1914-1918. Il devait recevoir le titre de Maréchal, hélas Clémenceau s’y opposa, lui le radical destructeur de curés, car le haut gradé était un trop bon catholique. Tout ce qui est bon pour la France doit être éradiqué. Les suffisants Occidentaux ne voient pas la descente de nos pays dans le concert des nations.
Merci pour ces informations, pour ces vérités, pour ce travail.
Mais en France le pire est en marche, car au pays des aveugles, le borgne est roi.
Quelle drogue nous accable, pour que nous nous estimons les meilleurs du monde!
Oui la descente aux enfers est assurée, pauvres petits enfants…
Esclaves, ils seront!