Tout le monde a compris aujourd’hui, que Gaspard Proust est un humouriste mais aussi davantage qu’un humoriste. Il rédige ses textes avec style. Il fustige les ridicules et les dérives du temps, comme jadis nos moralistes et nos faiseurs de comédies. On ne perdra pas son temps à lire ce réquisitoire très enlevé de Gaspard Proust contre l’écriture inclusive.
« Comme tous les concepts accouchés par le progressisme, il faut aller chercher dans le dictionnaire officieux laissé par Orwell la véritable définition de l’écriture inclusive. On t’y expliquera que la guerre c’est la paix, que la liberté c’est l’esclavage et que l’écriture excluante c’est l’écriture inclusive. Car la voilà la vérité grasse, il n’y a sans doute pas plus excluant que l’écriture inclusive. Outre la laideur congénitale de ces hiéroglyphes pour Champollion à QI d’huître, elle est d’abord et avant tout une formidable machine à exclure. La diversité humaine étant par nature infinie, la prétention de vouloir inclure tout le monde est une chimère absolue.
« Il suffit de prendre le sigle LGBT pour s’en convaincre. Au fil du temps, c’est toute une inflation de signes alphanumériques qui se sont collés à ces initiales dans le seul but de ne surtout pas mettre de côté la plus rocambolesque des pratiques. Entre les Q+, les Y- et les triple A dièse, l’homme de la rue a du mal à suivre. Évidemment, il en souffre. Un bonheur terrestre est-il vraiment envisageable sans être à jour sur le mystère « fornicatoire » de la chambre à coucher du voisin ? Qui peut sérieusement imaginer un monde meilleur en ignorant qu’au rez-de-chaussée de son immeuble s’ébroue joyeusement un « trouple » dont l’un des protagonistes piaffe d’impatience à l’idée d’enfin allaiter bébé par lactation pectorale grâce aux inestimables progrès de la chirurgie de genre ?
« S’il fallait inclure par les mots tous les êtres humains riches de leurs petites fantaisies, alors il faudrait sans doute ajouter 8 milliards de signes alphanumériques au mot LGBT, sans oublier la lettre H du mot « hétérosexuel ». Après tout, quoi de plus subversif pour un homosexuel que de revendiquer une sexualité hétéro ? On tiendrait là un sommet de subversion !
« Il est une phrase que j’aime beaucoup et qui dit que « Dieu a fait l’homme à son image ». Les athées la moquent régulièrement, y trouvant par l’évidente misère de l’homme la preuve flagrante de l’inexistence de Dieu. Il s’agit pourtant de la phrase la plus inclusive qui soit. Elle sonne comme une déclaration d’amour faite à la singularité des hommes : « Vous êtes presque 8 milliards, pas l’un de vous ne ressemble à l’autre, mais tous vous portez quelque chose de mon visage. »
En vérité, le délire inclusif est la négation absolue de la diversité humaine ; une illusion de singularité dans un océan de conformisme. Il pense promouvoir des différences alors qu’il ne fait que multiplier des cases. Il prétend pouvoir dire toutes les possibilités de l’homme par des mots abscons qui ne seront jamais ni suffisamment abscons, ni suffisamment nombreux pour contenir le monde. En vérité, l’écriture inclusive n’est pas une écriture, mais une comptabilité. Un poème enfermé dans une case Excel… » ■
J’exige immediatement l’exclusivité de l’écriture inclusive pour tous les LGBTA+Y-Gcon*FOFOL18/