Par Gérard Pol.
Je me souviens d’une journée d’été chez Pierre Boutang à Collobrières. Il faisait très chaud et d’une chaleur qui n’était pas que climatique.
Boutang finissait d’écrire et s’apprêtait à publier son Foutriquet. Il en était, si je puis me permettre de le dire, parfaitement habité et même au plus haut point surexcité. Ne pensait et ne parlait que de son sujet. Ne rêvait que de « tuer » Giscard.
Sur l’ignorance ridicule de ce Foutriquet de Giscard qui croyait que « dialogue » signifie discussion à deux, et que donc une discussion à trois devait s’appeler trilogue et ainsi de suite, sur les diamants de Bokassa offerts à Giscard, nous eûmes à connaître les moindres détails. Peu de philosophie, ce jour-là.
Même lorsque Boutang nous emmena, Pierre Chauvet, Jean Lavoëgie, Jean-Louis Hueber, Jacques Davin et moi, à travers les châtaigniers environnants qui couvrent le massif des Maures, jusqu’au petit cabanon solitaire où il se retirait disait-il, pour réfléchir… C’était, comme la « hutte » d’Heidegger au cœur de la Forêt Noire.
Sitôt arrivés, il revint à Foutriquet ! J’étais jeune. Je fus déçu. Quel homme, c’était ! ■
Publié sur la page Facebook du groupe public Pierre Boutang.
Je me souviens d’autant mieux de ce « Précis de foutriquet » que j’en avais rendu compte dans le numéro des »Je suis Français » de février 1981 ; mais la verdeur violente du propos de Boutang était telle que j’avais emprunté un autre pseudo que mon habituel Pierre Lambot et m’étais baptisé Vincent Dufrêne (Dufrêne étant le nom de jeune fille de ma grand-mère).
Quel bon moment !
Probablement que Giscard pensait que diabolique veut dire qui a deux boules!
Chaque fois que nous avons eu quelqu’un étiqueté « supérieurement intelligent » la France s’est divisée, défaite et subit les ferments de son déclin, faut-il citer Mitterrand, Giscard, Macron, et même remonter à Léon Blum?