Si vous écoutez les radios françaises politiquement correctes telles France-Inter, France culture, France-info ou d’autres, il y a de fortes chances (ou plutôt de forts risques…) que vous captiez une voix masculine, courroucée ou grondeuse, s’élevant contre « le creusement des inégalités » en France, beaucoup plus rarement aux États-Unis d’Amérique ou, pourtant, les écarts entre les classes sociales sont infiniment plus marqués que sur le vieux continent…
Oui, mais voilà, la voix plaintive ou coléreuse que vous aurez entendue est sans doute celle de l’économiste vedette Thomas Piketty, tant il pérore souvent sur les ondes, et ce monsieur appartient évidemment à notre gauche américanisée (notre droite est hélas logée à quasi même enseigne…) et l’air de rien bien sûr elle ménage toujours ses maitres…
Donc les coups, les plus gros en tout cas, pleuvent le plus souvent contre la malheureuse France, qui est pourtant, de notoriété internationale depuis 5o ans au moins – mais cela M. Piketty ne le rappelle pas – l’Etat de la planète qui redistribue la plus forte proportion des richesses nationales, et celui aussi, vous le savez, où les impôts divers et variés sont les plus lourds au monde…
A entendre notre égalisateur médiatique, ces inégalités sociales françaises l’encolèrent, le font enrager, le chagrinent mais très curieusement notre économiste-idéologue, fils d’un couple trotskyste, rayon Lutte ouvrière selon Wikipédia, ne nous dit jamais qu’il est issu en fait d’une opulente famille italienne, les Picchetto (devenue Piketty), venue en France sous louis XVIII et qui, sous Louis-Philippe et Napoléon III, s’enrichit grâce à son labeur et à la dynamique politique industrielle de la France du XIXème siècle. En effet Guizot avait dit : « enrichissez-vous par le travail et par l’épargne ! », phrase dont les esprits mal intentionnés ne citent que les deux premiers mots évidemment…
Piketty se tient naturellement « près du peuple » et en démagogue classique il clame bien sûr que l’Etat doit « faire payer plus les riches », feignant d’ignorer que ce sont surtout les détenteurs du capital qui créent des emplois, et l’ une des rares mesures macronistes intelligentes fut de supprimer l’impôt confiscatoire sur la fortune. M. Piketty appartient hélas a cette engeance égalitariste si française, dénoncée comme un danger social par Alexis de Tocqueville dès la monarchie de Juillet et qui est devenue de nos jours une obsession nationale. Rappelons à tout hasard que l’envie reste un péché capital même sous un pape gauchiste…
Nos idéologues pikettystes refusent de voir ce que dit le simple bon sens, à savoir que si demain on partageait en parts égales le gâteau national français, en moins d’un lustre, sans doute, il y aurait derechef des riches, des moyens et des pauvres dans notre hexagone. Piketty et ses pareils, par pure idéologie gaucharde, restent sourds et aveugles à nos raisons. Ils préfèrent se consacrer à nous fourguer leurs écrits tout fumants de fausse indignation devant ce qu’ils nomment « le terrible creusement des inégalités ». Et rappelons-nous, au cas où le virus égalitariste viendrait un jour de malheur à s’imposer dans le cher et vieux pays, ce que disait le grand moraliste Nicolas Boileau : « l’ennui naquit un jour de l’uniformité ». ■
Longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe, Péroncel-Hugoz a publié plusieurs essais sur l’Islam ; il a travaillé pour l’édition et la presse francophones au Royaume chérifien. Les lecteurs de JSF ont pu lire de nombreux extraits inédits de son Journal du Maroc et ailleurs. De nombreuses autres contributions, toujours passionnantes, dans JSF.
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Péroncel-Hugoz fait bien de tirer à boulets rouges sur cet éconocrate de Piketty. Attention cependant à ne pas tomber, par oppositio, dans le libéralisme économique, véritable péché de la droite française depuis près de deux siècles…
Bravo Mr PH ; on peut redire ici la contradiction basique entre le liberté et l’égalité, enormité du slogan républicain…..
tres bien