Par Front Populaire, La Rédaction.
Nous n’ajouterons pas de commentaire à cet article surtout informatif, mais bien inspiré et bienvenu, signé par la Rédaction de Front Populaire en date du 26 mai. On lira avec profit l’article que nous avions publié en 2017 sur le même sujet mettant en lumière l’impulsion donnée alors par la reine Margrethe IIpour une indispensable inflexion de la politique de son pays en matière migratoire. D’où l’on peut tirer cette conclusion que le Symbole constitue un Pouvoir supérieur au pouvoir politique lui-même seulement en charge de l’immédiat. (Cf. Lien en bas de page).
ARTICLE. Une gauche qui défend le peuple plutôt que le dogme sans-frontiériste ? Il faut croire que pour la bien-pensante émission Quotidien, une telle idée relève encore de la science-fiction…
Qui aurait pu croire que Quotidien trouve son chemin de Damas dans un voyage d’Éric Ciotti au Danemark ? Après avoir présenté le plan de son parti pour « reprendre le contrôle » sur l’immigration, le président des Républicains s’est envolé pour Copenhague cette semaine, accompagné de son conseiller aux affaires internationales, Michel Barnier, et de la secrétaire générale du parti, Annie Genevard. L’objectif n’était pas tant de prendre l’air scandinave que d’aller chercher de l’inspiration auprès du modèle danois. Érigée en exemple par la droite, la politique migratoire stricte qu’a adopté le Danemark détonne en Europe, puisqu’elle est portée par un gouvernement social-démocrate.
Un gouvernement de gauche qui mène une politique migratoire stricte ? Un bug manifeste dans le logiciel intellectuel de l’équipe de journalistes envoyée par l’émission de Yann Barthès couvrir le déplacement d’Éric Ciotti. La voix off du reportage diffusé sur TMC ce mercredi 26 mai rapporte une partie des mesures prises par le gouvernement danois contre l’immigration, comme la mise en place de « centres de retour pour les demandeurs d’asile. Une politique que le pays résume avec un slogan : “zéro réfugiés” […] Le Danemark propose aussi de limiter à 30% le nombre de non occidentaux dans les quartiers les plus pauvres », ajoute le journaliste.
« Ce sont toujours les classes populaires qui payent le prix de l’immigration »
Une politique clairement assumée par le ministre de l’Immigration et de l’Intégration, Kaare Dybvad, également membre du parti social-démocrate (SD). Au grand dam de la journaliste, qui ne peut s’empêcher de lui demander son ressenti sur le fait d’être cité en modèle « par la droite et par l’extrême droite » en France. Et le ministre de répondre : « Si d’autres pays veulent s’inspirer de nos politiques pour mieux contrôler l’immigration, alors moi ça me va ! »
Il n’en fallait pas plus pour Quotidien pour remettre en question l’appartenance politique du ministre. « Vous pensez être de gauche ? », demande la journaliste. Ce à quoi Kaare Dybvad lui répond : « Ah oui bien sûr, à 200% ! Vous savez, si on veut être de gauche, il faut avoir une politique stricte sur l’immigration. Parce que ce sont toujours les classes populaires qui payent le prix de l’immigration, qui payent le fardeau de l’intégration des immigrés. Jamais les riches ou les bourgeois ! Donc si on ne comprend pas cela, les classes populaires vont arrêter de voter pour nous. »
Une démonstration d’autant plus limpide que la politique migratoire danoise est avant tout fondée sur la nécessaire préservation de son modèle social. Un prérequis semble-t-il évident pour tout mouvement qui se prétend de gauche… Mais apparemment pas pour Quotidien, qui en conclut que la question posée par le Danemark est celle-ci : « Une gauche qui refuse les immigrés peut-elle encore être de gauche ? » Décidément, le chemin de Damas est encore long. ■
* Quotidien est une émission de TMC animée par Yann Barthès.
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