Il y a de quoi s’étouffer quand on voit dans la presse politiquement correcte que tel ou tel « penseur » islamo-gauchiste ou tel ou tel pays ayant été colonisé par des Français, l’Algérie, Madagascar ou la Cochinchine, par exemple, a été « victime d’un génocide » de la part de nos colons ou de nos soldats …
Génocide, quand en moins d’un siècle on triple une population qui au mieux stagnait depuis des siècles ? Cas de l’Algérie ou de la Nigritie, entre autres. Comment est-on arrivé à ce joli résultat ? En guérissant les maux chroniques (syphilis, paludisme, tuberculose, peste, gale etc. etc.) qui harcelaient par exemple les peuples arabo-berbères du Maghreb ainsi que nous les décrit en 1785-1786 l’intrépide abbé Poiret (1755-1834), curé botaniste que Louis XVI, roi écologiste avant la lettre, expédia dans notre comptoir autorisé par les Barbaresques près de Bône (antique Hippone et actuelle Annaba) et qui ne craignit pas de partir herboriser chez les autochtones du bled et de nous transmettre toutes ses observations dans de captivantes « lettres de Barbarie », redécouvertes au XXème siècle par l’orientaliste française Denise Brahimi.
De Morand à Girardet
Paul Morand, qui jouit d’un rare flair politico-historique, pensait dès les années 30 que notre bienfaisance médicale serait à l’origine de notre future éviction des colonies, mandats, tutelles et protectorats. La seule chose que l’écrivain visionnaire n’entrevit pas ce furent non seulement l’ingratitude des indigènes requinqués par nous mais aussi les incroyables calomnies visant notre œuvre ultra-marine de la part bien sûr de nos éternels faux-amis angloricains mais encore de notre propre intelligentsia dite « progressiste » … (Photos : Paul Morand, à gauche, et Raoul Girardet)
Toujours est-il que la brave maréchale Lyautey, mère Teresa des années 1920-1950 au Maroc, en créant des gouttes de lait dans le sultanat (dont certaines existent encore mais sous l’égide de sœurs de Mohamed VI), enfonçait des coins sans le savoir dans l’œuvre de son islamophile maréchal d’époux …
Les foules de vigoureux migrants afro-arabes qui déboulent de nos jours sans vergogne sur les côtes latines du Vieux Continent sont certainement ignorants qu’ils y viennent grâce à nos humanistes savants : Pasteur, Laveran (Photo de gauche), Nicolle etc., et jusqu’à l’héroïque infirmière Marie feuillet (1864-1912), qui eut longtemps un vaste hôpital a son nom sur la corniche de Rabat, devenu sous nos yeux un tapageux palace états-unien … Sic transit gloria mundi.
Esclavage et cannibalisme
Alors que nous avons supprimé l’esclavage, après l’avoir assez brièvement pratique aux Amériques (mais jamais en France même où il fut de toutes façons proscrit en 1315 par le jeune roi capétien oublié Louis X le Hutin ; alors que nous avons éradiqué le cannibalisme en Océanie et en Nigritie, tandis que les envahisseurs anglo-saxons de l’Amérique septentrionale détruisaient systématiquement durant des siècles, et sans aucun état d’âme, les nombreuses tribus amérindiennes indigènes, par le feu, l’eau-de-feu, les virus, l’abattage systématique des bisons et les réserves, sortes de camps de concentration … Si ça, ce n’est pas un génocide, qu’est-ce ?
Et je ne parlerai pas cette fois des leçons qu’osent même nous donner maintenant les Turcs, envahisseurs et colonisateurs s’il en fut, venus jadis du fin fond de l’Asie, sans retour ni repentance, occupant des terres grecques depuis l’antiquité et qui ont nom Anatolie ou Crimée, sans oublier le rajout moderne d’ un bon morceau de Chypre grecque …
Maniaques et aveugles Français de la repentance issue du marxisme mâtiné de tiers-mondisme mondain à la Daniele Mitterrand, ont une large part de responsabilité dans le caviardage de notre histoire coloniale et de notre histoire nationale. Que faire ? Eh bien à tout le moins armons-nous spirituellement en lisant, relisant, faisant lire évidemment Jacques Bainville mais aussi « L’idée coloniale française 1871-1962 » de Raoul Girardet (1917-2013) et bien sûr les œuvres diverses du ministre Michel Jobert (1921-2002) et de l’africaniste indépendant Bernard Lugan (né en 1946 à Meknès), actuel chroniqueur au quotidien casablancais en ligne « le360 ». ■
Photo ci-dessus : Michel Jobert en compagnie du roi Mohammed VI alors prince héritier, en 1974.
Longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe, Péroncel-Hugoz a publié plusieurs essais sur l’Islam ; il a travaillé pour l’édition et la presse francophones au Royaume chérifien. Les lecteurs de JSF ont pu lire de nombreux extraits inédits de son Journal du Maroc et ailleurs. De nombreuses autres contributions, toujours passionnantes, dans JSF.
Retrouvez les publications sous ce titre…
Personnellement je serais reconnaissant à M. Péroncel Hugoz de nous dire ce que la colonisation nous a apporté de bon, à nous Français. Est-ce le mauvais café et le mauvais vin importé presque de force au détriment de nos propres productions? Est-ce cette immigration désastreuse qui envahit nos villes et désagrège le pays? Est-ce l’antiracisme, cette vérole mentale qui nous dépouille de tout instinct de conservation? Ou la fraude sociale qui alimente le tonneau des Danaïdes de toute l’Afrique? L’auteur de l’article devrait, au lieu de se contenter de glorifier la colonisation, montrer combien la décolonisation fut la suite logique de la colonisation: une entreprise illusoire et suicidaire.
Je ne vois pas où sont les mauvais vins et les mauvais cafés ? surement pas des colonies françaises, et en tous cas pas pour le vin d’Algérie, bien supérieur aux piquettes de France auxquelles on le mélangeait….
Peroncel-Hugoz a raison,, la colonisation française ( différente des autres) avec ses failles – les trafics des uns et enrichissment, par exemple le père d’un célèbre philososphe- fut dans l’ensemble un bienfait pour l’Afrique. Lyautey, Brazza, des chrétiens l’ont montré ou tenté de le montrer à travers des difficultés. Les gouverneurs dans l’ensemble n’étaient pas corrompus, j’en ai connu un admirable, père d’un ami. .
Le regretté historien Jacques Marseille a montré lumineusment que la colonisation a plus coûté à la France qu’elle lui a rapporté. C’est tout à notre honneur, de ne pas nous être enrichis sur le dos de ces pays. Le drame, c’est la colonisation idéologique que nous subissons , « la Sainte Alliance » des intérêts USA avc l’idéologie folle des gauchistes travestit l’histoire au mépris des peuples. Nous devons de toute urgence nous décoloniser de l’intérieur, assumer notre histoire et maintenir le contact, et résister au rouleau compresseur. C’est un service à rendre à tout le monde. Quant aux méfaits de l’immigration incontrôlée, ils découlent de l’idéologie mondialiste et touchent tous les pays d’Europe. L’histoire, c’est bien s’assumer aujourd’hui.
Mais il me semble, Antiquus, que Péroncel-Hugoz dit précisément ce que tu dis : nous avons apporté à ces populations des bienfaits et des avantages qui se sont retournés contre nous !
Fallait pas y aller, sauf pour y établir des comptoirs, des têtes de pont, surtout pas pour prétendre nous les attacher…
Les «bienfaits» de la colonisation ont enraciné les catastrophes de la modernité… Et ces «bienfaits» tiennent à l’astronomique sottise de la raisonnable occidentalité cromwellienne et robespierriste… Par exemple, tout bon Occidental laïcisé se félicite intérieurement d’avoir exporté ses «précautions sanitaires», sans réaliser une seule seconde que ces imbécilités hygiénistes sont à l’origine de tous les maux «écologiques» qui ont colonisé épidémiquement la planète… Un exemple qui fait caricature à lui seul : on diminue, cliniquement et chimiquement, la mortalité infantile, celle maladive, et on produit directement les effroyables famines du XXe siècle (cf. Lambaréné)… On réglemente la natalité – à des fins économiques, sous doctrine de planninge familial et de lubricité libérale –, et voilà que la population française double en un claquement de siècle, mais, bien sûr, ça génère cette mirobolante main d’œuvre dont les fabriques de plastique et de détergents ont si grand besoin ; voilà établie la culture lessiveuse et syndicalement ductile.
Aux temps de la civilisation véritable encore vivante, Marco Polo tribulait comme Chinois en Chine et ne fut responsable que de l’intrusion culinaire des spaghettis en Italie, tandis que les jésuites se faisaient mandarins, conseillaient chrétiennement les souverains de l’Empire du Milieu, traduisaient pour nous Confucius et Lao Tseu… La colonistation anglaise a bienheureusement démocratisé l’opium, celle espagnole, la coca et la française, le cannabis.
À écologiser aussi démocratiquement encore quelque temps, la modernité va réussir à auto-accoucher de sa propre implosion, et les murs vont dégouliner de viandes…
En effet, il ne fallait pas y aller. Nous y avons perdu des soldats, de l’argent et de l’énergie qui eussent dû bénéficier à la France.
Une politique coloniale digne de nos rois eût consisté à nous refaire une flotte digne de ce nom, comme l’avait fait Louis XVI, à fonder des comptoirs et à nous attacher des îles (comme nous l’avons fait pour la Polynésie, cadeau de Louis-Philippe à ses sujets ingrats). Le reste était sans intérêt.
La réponse que je me permets de formuler concerne deux aspects de la colonisation de l’Algérie.
En ce qui concerne les hommes et femmes qui ont peuplé l’Algérie après 1830 il y eut des participants aux journées de 1848 à Paris mais aussi et surtout les Alsaciens Lorrains qui choisirent de rester français après 1871.
En 130 ans de présence l’Algérie a donné le jour à un prix Nobel de littérature Albert Camus et à deux maréchaux, Louis Franchet d’Esperey et Alphonse Juin ainsi qu’à des écrivains er artistes de valeur dont Yves Saint-Laurent.
En ce qui concerne l’économie, si l’Algérie était restée française la France figurerait dans les 12 premiers pays producteurs de pétrole et autres (pétrole à Hassi Messaoud et gaz naturel à Hassi R ‘Mel). Par ailleurs les céréales et les fruits produits de l’autre côté de la Méditerranée permettaient à la France d’exporter..
Enfin des production locales comme l’alfa produit dans le sud oranais et très apprécié des Britanniques ajoutaient une note supplémentaire…
Une vision idéologqique, mais aussi trop comptable et mathusienne, en fait angloèxaxonne, n’est pas conforme à notre vocation et se révèle fausse car démentie par les faits, n’est-ce pas David avec le baby boom., en France. . En revanche la qualité des relations nouées reste . Reconnue, elle suppose la réciprocité telle que le montre Peroncel- Hugoz, – , et bien sûr une natalité mieux raisonnée, non concue comme une arme. Merci à Peroncel-Hugoz de nous le rappeler. . avec son coup de poing.
La discussion est fort intéressante quoiqu’à mon avis elle ne prend pas en compte la visée de l’article.
S’en extraire peut être très bien ne serait-ce que pour dire ce que l’article n’a pas dit qui n’était pas son sujet.
Vous avez raison, revenons à l’article. Et posons-nous la question de son utilité. Que gagne-t-on à défendre la colonisation républicaine ? Que la gueuse a eu raison d’exporter son jacobinisme et son libéralisme au monde entier ?
Je ne doute pas des bonnes intentions de M. Péroncel Hugoz. Mais si nous voulons abattre la république, il ne faut pas lui donner des gages en défendant ses erreurs. Laissons aux républicains le soin d’assumer la colonisation et rappelons-leur, le cas échéant, qu’elle est leur enfant et non le nôtre.
Bravo à M. Peroncel-Hugoz pour le rappel de ces vérités essentielles. Nos concitoyens devraient aussi écouter certains de nos anciens ressortissants comme les propos rapportés du Togo par Kofi Yamgnane, ancien ministre socialiste : « C’était quand même mieux du temps des Blancs ». Mon camarade de l’Ecole d’artillerie le colonel-major Ahmed Zerroug a un amour de la France que j’aimerai bien voir partager par beaucoup de Français : « La France, elle m’a tout donné ». Ma promotion de Saint-Cyr a été royalement reçue par nos camarades marocains lors d’un voyage de promotion au Maroc. Moulay Hassan El Alaoui pleurait quand on lui a remis une lettre de Lyautey pour le remercier de son accueil.