Par Pierre Boisguilbert ♦ Novak Djokovic, trop Serbe pour être le meilleur ? Henri, trop catholique pour être un héros ? Les médias dominants ne s’inclinent ni devant le talent ni devant le courage. Seuls ceux qui partagent leur idéologie ont du mérite à leurs yeux.
Novak Djokovic, la Serbie et la liberté sanitaire au cœur
Ainsi, avec un troisième titre à Roland-Garros et 23 victoires en grand chelem, le joueur de tennis Novak Djokovic est devenu le meilleur, pour le moment, de tous les temps.
Et pourtant, une partie du public de Roland-Garros l’a régulièrement sifflé.
Cet homme est bien trop Serbe pour eux. Il manifeste durant le tournoi sa solidarité avec ses compatriotes du Kosovo, opprimés par les albanophones majoritaires. Ceux-là même à qui l’Otan a permis d’islamiser la province de naissance historique de la Serbie orthodoxe puis à y appliquer un triste séparatisme.
De plus, Novak Djokovic a refusé le vaccin contre le Covid. Il s’est élevé contre la doxa politiquement correcte autour de cette maladie et s’est retrouvé privé de compétition. Il a même été expulsé d’Australie !
On le disait illuminé, mystique et complotiste. Surtout, on disait que, faute de compétition, il était fini.
Il est revenu malgré tout et il est aujourd’hui numéro un, au-dessus de tout ce qui a été réalisé dans ce sport avant lui.
Pour les médias et le public bobo – qui, lui, est soumis au politiquement correct –, ce talent est un défi inacceptable. Au nationaliste serbe au sommet, ils préfèrent de loin Yannick Noah.
Novak Djokovic, grand seigneur, a rendu hommage à ce champion d’un autre temps et surtout d’une infiniment moins grande dimension. Un Roland-Garros pour Noah. Un seul. Pas trois. Même pas deux. Un grand chelem. Un seul. Et pourtant, 40 ans après, il est traité par les médias français comme une vedette irremplaçable. Il vaut mieux représenter la diversité que la fierté nationale et avoir le Cameroun au cœur plutôt que le Kosovo serbe.
Henri, un héros trop catholique
Le drame d’Annecy aurait dû être le signal d’un changement d’attitude devant l’insupportable. S’attaquer à des enfants pour les tuer devrait être le pas de trop dans l’acceptation du pire. Pour qu’il n’en soit rien, les médias ont tout fait. Ils ont bien été aidés par le maire écolo d’Annecy dont le discours d’apaisement est un modèle du refus de la vérité et de la mollesse de caractère.
Tout de suite, craignant une réaction à la hauteur de l’abomination, on a mis en avant le caractère présumé chrétien de l’assaillant. Comme il se disait chrétien, il ne pouvait plus être considéré comme migrant. On se demande bien pourquoi.
Il est Syrien, accueilli par la Suède et en France à cause de chaos migratoire et du labyrinthique dévoiement du droit d’asile européen. C’est simple. Mais si le fait d’être chrétien semblait devoir faire taire les récupérateurs, la foi du héros, elle disqualifiait son geste.
Ce magnifique Henri qui a risqué sa vie et sauvé des enfants du pire est un catholique sur le chemin des cathédrales. Il ferait beau voir un héros français, catho et pratiquant. Tout a été fait pour le disqualifier et le ridiculiser.
Cette France d’Henri est tout aussi inacceptable pour l’idéologie médiatique qu’un nationaliste serbe. Un héros musulman est salué par tous. Un héros catho, non.
Un champion franco-camerounais est salué par tous. Un super champion serbo-serbe, non.
La lecture de l’actualité par certains médias est aussi simple qu’écœurante.
Heureusement, Novak et Henri n’en ont rien à faire. Mais ce sont tous les Français – hors quelques bobos gauchos friqués ou VIP bidons de Cannes à Garros – qui devraient également ne plus rien en avoir à faire.
Quand le talent rencontre le courage, gloire à Novak Djokovic et admiration pour Henri. ■
Pierre Boisguilbert
12/06/2023
Je partage et souscrit totalement aux propos de Pierre Boisguilbert. Je voudrais être un singe pour applaudir des 4 mains😊
Superbe texte ! Verve et acidité, comme on aime !
Le pouvoir culturel est aux mains, non pas de nos adversaires, mais de nos ennemis. Prenons en acte. » Ils ne nous auront pas vivants disait, je crois Bernanos.