Par Jacques Trémolet de Villers.
Ainsi des juges ont rattrapé Nicolas Sarkozy et ont satisfait leur vengeance. François Mitterrand avait coutume de dire « Méfiez-vous des juges, ils ont tué l’Ancien Régime, ils tueront la République. »
l n’est pas certain que cette décision de la cour d’appel de Paris tue la République mais elle a une valeur de symbole. Jacques Chirac avait été mis en examen mais la mort lui a évité de comparaître comme prévenu. Son successeur a eu droit à l’instruction comme mis en examen au tribunal, et à la cour d’appel comme prévenu et condamné. Dans notre constitution, le président de la République préside le Conseil supérieur de la magistrature. Il est celui à qui s’adresse le recours en grâce. Il est donc le juge suprême, héritier en cela du roi dont il tient l’autorité régalienne.
Le pouvoir ne connaît plus aucun frein
Lorsqu’un président de la République doit aller au commissariat de police pour faire régler son bracelet électronique qui est l’aménagement de sa peine, il perd rétroactivement toute autorité et dépouille par là-même l’institution de ce qui lui restait de majesté. Il n’y a plus donc en France qu’un seul pouvoir, c’est le pouvoir judiciaire. François Mitterrand avait raison, une telle solitude n’annonce rien de bon. Les juges eux-mêmes devraient y prendre garde. Nous savons depuis toujours que le vrai pouvoir de justice est un pouvoir délégué : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut », dit Jésus à Pilate.
Lorsque cette délégation n’existe plus, ni dans le droit constitutionnel, ni dans un droit divin, le pouvoir qui dispose de la force armée, des prisons et des sanctions pénales ne connaît plus aucun frein. Là est le vrai danger : une justice, rendue au nom du peuple français, pourra se voir demander des comptes par ce même peuple qui n’a plus d’institution qui le représente. ■
A lire de Jacques Trémolet de Villers
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Au lieu de confondre Président et ancien président (ex, dirait Cécilia). M° Trémolet de Villers devrait, pour ses lecteurs, analyser la décision des juges. S’ils ont, comme c’est souvent le cas, escamoté les questions, tordu la logique, laissé entrevoir leur perméabilité partisane, chacun pourra, éclairé par un spécialiste, se convaincre du pouvoir exorbitant des juges. Car, avant de « tuer la République », ils auront dû détruire la Loi, le Logos, la logique et l’humble vérité… tout en anesthésiant l’opinion. L’indifférence des communicants, des experts, des sachants, leur paresse, leur soumission, voire leur « collaboration » est ce qui nous aura tué avant. De même le recours aux anathèmes, généralisations hâtives, déclarations grandiloquentes.
Me Trémolet de Villers , après d’autres, ne s’est pas contenté de ce genre de raccourcis dans son analyse du procès de Jeanne d’Arc. Les pires châtiments (ou les bracelets électroniques) sont facilement oubliés. Il en va autrement quant on décortique minutieusement les entorses à la vérité, les sophismes, les pièges et les turpitudes des juges qui les prononcent. Alors les juges deviennent des Cauchon et Jeanne patronne de la France
Sarkosy serait-il à ranger, un jour, avec – mais loin derrière- les Jeanne, Abélard, Thomas More, Calas, LouisXVI ?
Sur les deux rives de l’Atlantique et de la Manche, les parlements forment des commissions spéciales pour traiter des multiples dysfonctionnements du moment. Quel contraste entre le mordant anglo-saxon (pour faire court) et la timidité française ! D’un côté les démonstrations quasi-mathématiques, de l’autre le flou « artistique », les circonlocutions et les incantations, comme pour mieux rester, malgré les querelles, « entre-soi », comme pour éviter l’éveil et le jugement de l’opinion et, surtout, pour échapper à toute responsabilité. Cette fuite devant les responsabilités semble bien la peste ravageant nos élites. Une société à irresponsabilité illimitée, suggérait Alain Peyrefitte dans « Le mal français ».
Je n’ai pas bien compris la diatribe précedente de monsieur Vergier. En quoi l’analyse de Me Tremolet de Villers est elle inapropriée ?
Je ne vois pas d’analyse quand on confond Président et ancien président, avant de glisser sur un dépouillement d’autorité rétroactif et sur l’institution en général. Me Trémolet de Villers peut évidemment mieux faire. M. Trump, lui, va très probablement être envoyé en prison. non pas pour les broutilles anti-woke dont la presse se régale, mais pour ses défis répétés aux lois (voir les 37 chefs d’accusation publiés il quelques jours). Son héritage, ses intuitions, sa résistance, ses justes dénonciations n’y perdront pourtant aucune autorité. Où est l’institution la plus solide ?
Je ne comprends pas du tout non plus Marc Vergier : des juges qui n’ont aucune légitimité et qui, aux termes de la Constitution (Titre VIII) n’est qu’une AUTORITÉ (et non un POUVOIR) comme ils voudraient nous le faire accroire, ne devraient avoir aucune possibilité de toucher au POUVOIR exécutif.
Je ne porte pas Sarkozy dans mon coeur, mais ce n’est – pas davantage que Trump – ou même Hollande – n’importe qui. Il est plus que vous et moi, en tout cas.
Je voulais souligner qu’un ancien président ne me semblait plus un Président, qu’il n’y pas d’autorité rétroactive à protéger. Pour tout ce qui ne relève pas strictement de l’exercice de son mandat, il me semble redevenu un simple citoyen. Si ce n’est pas le cas, qu’on me l’explique et, surtout, qu’on me dise ce qu’il est alors. Que sera Macron, par exemple, pendant les longues années qui suivront son deuxième mandat. Une vache sacrée ? C’est cette analyse qui me semble manquer. Je ne crois pas avoir défendu les juges en disant cela.
Si la France était un véritable Etat de droit, Sarkozy serait devant un peloton d’exécution pour haute trahison, loi, qu’il a supprimé en connaissance de cause. Ce personnage a vendu 1/5 de l’or de France, un bien du peuple, à un prix bradé pour ses amis Américains. Toujours pour faire plaisirs à ses Maîtres des USA, il a remis la France dans l’OTAN, donc dans les mains des Etats-Unis. Pour suivre les désirs des deux criminels Clinton et Obama, il a déclenché une guerre contre la Libye, avec en prime l’assassinat de son chef. Rupture des relations diplomatiques avec la Syrie plus l’aide aux terroristes contre cette nations, afin de satisfaire l’Emir du Qatar, et obtenu un chèque pour l’attribution du mondial de football à ce pays. Un bracelet électronique ce n’est pas cher payé.
Certes, Joset, même si vous y allez fort. Mais en aucun cas une condamnation de cette nature ne devrait être rendue par des juges, mais – dans la République en tout cas – par une Cour composée de membres du Parlement.
Le gouvernement des juges nous tue. Mitterrand aurait dit : « Les juges ont détruit la monarchie, ils détruiront la république ».
Au lieu de cancaner sur les anciens président, certains ferait mieux de regarder devant sa porte, chacun son tour, chacun son heure… Vient à point qui sait attendre.
Etrange méli mélo qui part dans tous les sens, qui mélange tout et rien à la fois.
Se plaindre du pouvoir des juges, leur reprocher d’avoir le droit de s’attaquer au plus haut niveau de l’état, mettant en avant le risque d’un jugement populaire, on se demande la finalité de ce blog?
Heureusement que l’institution judiciaire existe, et heureusement qu’elle a le pouvoir de s’attaquer au plus haut niveau de l’état si il se révèle défaillant : c’est le signal de fin de partie, lorsque la ligne rouge a été franchie.
La fin de partie peut exister aussi pour les avocats, il peut leur arriver également de devoir rendre des comptes de leur vivant en cas d’escroquerie au jugement par exemple…
En somme, vous reprochez à JSF de dénoncer le gouvernement des juges. Permettez-moi de ne pas vous suivre sur ce terrain. Juger l’autorité suprême d’un pays, c’est s’élever au-dessus d’elle. Pour ma part, j’estime que le souverain ne peut être jugé par personne. Or mettre en jugement un ancien président, c’est manifester que les juges constituent la véritable souveraineté. S’il fallait une preuve supplémentaire que la séparation des pouvoirs n’est qu’une farce, la voilà.