C’est en 1915 que la maison d’édition Librairie ancienne Édouard Champion publie L’Étang de Berre de Charles Maurras, alors que la Première Guerre mondiale fait rage.
Ce dernier, empêché par sa surdité d’aller au front avec ses compatriotes, entend participer à sa manière à l’effort général de guerre : en produisant des volumes qui visent à maintenir le moral des troupes, comme L’Étang de Berre ou Quand les Français ne s’aimaient pas.
À défaut de pouvoir participer physiquement aux batailles de la Grande Guerre contre l’envahisseur germanique, Maurras menait la bataille des idées, tout en voulant manifester qu’il se montrait solidaire des soldats engagés qu’on appellera bientôt les « Poilus ».
Ainsi la somme que rapporta la vente de chaque exemplaire dut être reversée à ceux qui furent blessés lors des combats. Cette aide concrète, sonnante et trébuchante, fut réservée au seul XVe corps, qui correspond à la circonscription militaire à laquelle il aurait appartenu s’il avait pu être mobilisé.
Mais cet ouvrage n’est pas un hommage stricto sensu à ceux de 14, mais plutôt un hymne à sa terre d’origine et aux figures littéraires qui lui sont chères. On y trouve pêle-mêle sa ville natale Martigues, ses maîtres et amis Frédéric Mistral, Jean Moréas et Frédéric Amouretti – dont il pleure la disparition survenue bien trop tôt à ses yeux –, le Félibrige, les poésies et chansons provençales…
Et çà et là sourdent de lumineuses analyses politiques qui sont la marque de fabrique de l’ennemi n° 1 de la République, la plupart n’ayant aucunement perdu de leur actualité. ■
Nombre de pages : 300
Prix (frais de port inclus) : 28 €
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Publié le 3.06.2023 – Actualisé le 21.06. 2023.