Les Lundis.
Par Louis-Joseph Delanglade*.
Se sont produits en France la semaine dernière trois événements dont le dénominateur commun est l’écologie : le Salon international [dit du Bourget] de l’Air et de l’Espace (19-25 juin), la dissolution des « Soulèvements de la Terre » (21 juin) et le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial (22-23 juin).
La dissolution des « Soulèvements de la Terre » a été l’occasion de s’interroger un peu sur le fond de l’affaire (les « méga-bassines ») et beaucoup sur l’excessive violence d’un certain militantisme, celui de ces écolos fanatiques ultra-gauchistes qui ne sont eux-mêmes que les purs produits d’une société néo-libérale qu’ils semblent combattre mais qu’ils rejoignent sur l’essentiel, à savoir l’aspiration à un monde sans frontières, marché idéal aussi bien pour le lucratif commerce des uns que pour les fantasmes idéologiques des autres. Or, la bonne question à se poser en priorité aurait été de savoir si, de toute façon, les décisions écologiques (ou pas) prises en France peuvent réellement changer quelque chose au cours des choses.
Nous avons fermé nos mines de charbon, mais l’Allemagne si proche de nous pollue plus que jamais l’air ambiant. Nous avons instauré des taxes sur les billets d’avion et les transactions financières mais nos principaux partenaires occidentaux n’ont pas suivi. Nous avons édicté des normes contraignantes pour justifier le label bio mais importons de plus en plus de produits agricoles douteux. Etc. Les choses, on le voit, ne sont pas simples.
Elles le sont pourtant parfois. Ainsi, dès la première journée du Salon du Bourget, la compagnie indienne IndiGo commande à Airbus 500 avions, commande qui laisse présager un développement très important du trafic aérien dans le pays le plus peuplé de la planète, commande à comparer avec la décision française (qui est peut-être la bonne) de supprimer certaines liaisons intérieures. Bel exemple en tout cas de l’impossibilité de diminuer rapidement et durablement une carbonation que les grands de ce monde (Inde en l’occurrence, mais aussi Chine, Etats-Unis, etc.) aggravent à l’envi. Bien entendu, cela ne signifie pas qu’il ne faut rien faire en France, simplement qu’il ne faut pas se faire trop d’illusions.
Le Sommet de Paris avait trois objectifs : comment aider les pays en développement à sortir de la pauvreté, à réaliser leur transition écologique, à faire face aux catastrophes climatiques. Sommet du « comment faire ? », avec le risque évident de devoir admettre que cette triple mission relève de l’impossible.
La pauvreté ? Voilà presque trois quarts de siècle que les pays occidentaux (pour l’essentiel) déversent des aides à ceux que l’on n’appelle plus pays « en voie de développement », dénomination dont la connotation positive à l’origine serait aujourd’hui franchement négative, mais pays « en développement ». Mais ils sont toujours pauvres, sans que personne d’ailleurs semble s’inquiéter d’une des causes profondes de cette pauvreté : leur délirante croissance démographique. Exemple du Niger : 3 millions d’habitants en 1960 (indépendance), 26 en 2023. Si la France avait suivi une hausse identique, elle friserait aujourd’hui les 400 millions d’habitants !
La transition écologique et la catastrophe climatique ? Nous-mêmes, en France, mais aussi en Europe et/ou en Amérique du Nord ne savons pas si et comment nous réussirons la première et ferons face à la seconde. La COP 27 (Égypte, 2022) avait évalué à 2400 milliards de dollars par an d’ici 2030 le montant de l’aide nécessaire. Ce n’est pas rien. Par la voix du président ghanéen, les pays du « Sud » réclament un système (F.M.I. et Banque mondiale) plus « juste », assurant une meilleure défense de leurs « droits », système qui prendrait en compte leur poids démographique, d’autant que les pays du « Nord » auraient contracté envers eux une « dette climatique ». Bref, ils nous demandent de passer à la caisse. Et le président nigérien d’affirmer avec détermination à la tribune qu’en attendant il n’est pas question pour son pays de renoncer à exploiter ses sources d’énergie fossile.
Une seule choses est sûre : ce ne sont ni les violences ni les exhibitions des écolos, ni même leurs éoliennes qui permettront de résoudre le problème. Si une solution existe. ■
* Agrégé de Lettres Modernes.
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source.
Remarquable article : prise de distance, sens de la mesure, subtilité.
Et ceci à toutes les lignes !
On ne dompte pas la nature et n’est pas Dieu, le Créateur, le Maitre de l’Univers etc… (au choix) qui veut. Il existe des lois universelles contre lesquelles on ne peut aller et tous ces écolos en peau de lapin n’y pourront rien si ce n’est embrigader nos enfants ( décervelés ) dans des combats qui les asserviront
Qui sera assez STUPIDE pour financer les pays comptés comme pauvres, alors que certains regorgent de richesses minières: l’EUROPE bien sur, car les Etats Unis , la Chine, l’Inde, principaux pollueurs trouveront bien un moyen pour minorer leur participation, et donc l’EUROPE et SURTOUT la France joueront le rôle des IDIOITS utiles